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Politique

Le Canada devrait atteindre la cible de dépenses en matière de défense en 2032

Mais le calendrier annoncé par le gouvernement n'est accompagné d'aucun nouveau détail.

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La Presse canadienne
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La Presse canadienne

Après des jours de pression de la part des alliés de l'OTAN lors du sommet annuel à Washington, le premier ministre Justin Trudeau a indiqué jeudi que le Canada «s'attend pleinement» à atteindre l'objectif de dépenses de défense de l'alliance en 2032. 

Le calendrier récemment annoncé par le gouvernement n'est cependant pas accompagné d'aucun nouveau détail montrant comment cela va se concrétiser. 

«Il s'agit là d'un objectif crédible, responsable et réalisable, qui permettra au Canada d'augmenter ses dépenses et sa capacité d'acquisition selon un calendrier réaliste, conformément aux engagements comparables pris par plusieurs alliés», a indiqué le ministre de la Défense, Bill Blair, dans une déclaration écrite.

«Le Canada est en bonne voie pour presque tripler ses dépenses de défense entre 2014-2015 et 2029-2030 - et nous ne nous arrêterons pas là», a ajouté M. Blair.

«Nous avons montré qu'un gouvernement responsable intervient dans un monde en évolution et fait le travail nécessaire non seulement pour augmenter les dépenses de défense, mais aussi pour le faire de la bonne manière», a lancé M. Trudeau lors d'une conférence de presse. 

Les 32 membres de l’alliance ont convenu l’année dernière de consacrer au moins l’équivalent de 2 % de leur produit intérieur brut national à la défense. Cela s’appuie sur un accord conclu en 2014 par les pays de l’OTAN visant à s’efforcer de dépenser 2 %. 

Le Canada est à la traîne. Les dépenses actuelles se situent à environ 1,37 % et devraient augmenter à 1,76 % d'ici la fin de la décennie, selon la politique de défense actualisée du gouvernement publiée en avril.

M. Trudeau a subi la pression de ses alliés cette semaine pour produire un plan montrant comment le Canada atteindra les 2 %. 

On ne sait toujours pas exactement combien d’argent supplémentaire sera alloué à la défense nationale au cours des huit prochaines années ni comment cela s’intégrera dans les plans financiers des libéraux. Le budget fédéral déposé cette année projette uniquement le PIB jusqu'en 2028, et le gouvernement n'a pas fourni d'estimation des perspectives pour 2032. 

Il est peu probable que la nouvelle date apaise les critiques, selon Aaron Ettinger, professeur de politique à l'Université Carleton à Ottawa. 

«Je n’ai pas beaucoup de confiance dans le fait que cela va réellement se produire, a-t-il soutenu. C'est très loin dans le futur et tous les problèmes urgents ont lieu maintenant.»

La question a pris une importance particulière depuis que Donald Trump est candidat à sa réélection aux États-Unis. L'ancien président a dénoncé les soi-disant alliés parasites qui ne dépensent pas assez.

Les politiciens américains ont également fait allusion aux promesses canadiennes lors de leurs rencontres avec le premier ministre.

Justin Trudeau a commencé sa semaine à Washington en essayant de détourner les critiques. Dans un discours prononcé mardi, le premier ministre a affirmé que le gouvernement libéral avait tenu ses promesses d'augmenter considérablement les dépenses de défense depuis son arrivée au pouvoir, alors que les dépenses étaient plus proches de 1 % du PIB.

Le premier ministre Trudeau et le ministre Blair, ont annoncé cette semaine que le Canada entamait le processus d'approvisionnement pour acheter jusqu'à 12 sous-marins à propulsion conventionnelle pouvant opérer sous la glace. 

M. Blair a longtemps cité la nouvelle flotte de sous-marins comme un élément clé pour atteindre l'objectif de dépenses, mais le gouvernement n'a fourni aucune estimation du coût des sous-marins ni du temps qu'il faudra pour les construire.

Le budget de la défense du Canada a augmenté de plus de 57 % depuis 2014 et il est estimé à 29,9 milliards $ pour cette année. Seuls les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Italie, la Pologne et la Turquie dépensent davantage en dollars réels.

Mais 23 des 32 alliés devraient atteindre l’objectif de 2 % cette année. Le Canada, jusqu’à présent, est le seul allié à la traîne qui n’a pas présenté de plan pour atteindre le minimum.

Répondre à ce critère enverrait «un signal aux États-Unis indiquant que nous sommes fiables» en tant que partenaire défensif et économique, a soutenu M. Ettinger.

Des critiques immédiates

Les critiques de l'opposition officielle à Ottawa ont été immédiates, le porte-parole en matière de défense James Bezan accusant Justin Trudeau d'avoir inclus la date pour «sauver la face» lors du sommet. 

«Si cet engagement à atteindre les 2 % était sérieux, il aurait été inclus dans (la mise à jour de la politique de défense d'avril)», a pointé M. Bezan dans un communiqué.

De son côté, Lindsay Mathyssen, porte-parole du NPD en matière de défense, a souligné que le nouvel engagement ne doit pas se faire au détriment d'autres priorités.

«L'annonce d'une augmentation des dépenses pour atteindre un objectif arbitraire sans un plan solide pour corriger le processus d’approvisionnement n'est pas une solution, a-t-elle déploré. Cela ressemble davantage à une recette pour enrichir de riches consultants privés aux frais des Canadiens.»

Certains experts ont déclaré que si Ottawa avait un plan, il aurait dû le partager avant le sommet de trois jours afin que les alliés de l'OTAN sachent que le Canada est sérieux.

«Dites-leur exactement ce que vous allez faire», a conseillé mercredi Fen Hampson, professeur d'affaires internationales à l'Université Carleton à Ottawa.

L'annonce a tout de même été accueillie positivement par David Cohen, l'ambassadeur des États-Unis au Canada. 

«Les États-Unis, le Canada et nos alliés de l'OTAN ont besoin d'une défense et d'une sécurité du XXIe siècle pour relever les défis du XXIe siècle, et ce plan marque une étape positive importante vers la réalisation de nos objectifs communs», a déclaré M. Cohen dans un communiqué.

Pendant ce temps, l'OTAN a continué de se concentrer sur l'Ukraine jeudi, après que ses membres ont officiellement déclaré que ce pays ravagé par la guerre était sur une voie «irréversible» vers l'adhésion à l'alliance militaire occidentale.

M. Trudeau a promis mercredi 500 millions $ supplémentaires en aide militaire à l'Ukraine lors d'une conversation en tête-à-tête avec le président Volodymyr Zelensky.

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