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L'APCHQ montre du doigt des enjeux majeurs comme «l'acceptabilité sociale, les lourdeurs administratives pour l'émission des permis et les orientations politiques des décideurs publics».
L'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ) estime à plus de 25 000 les unités d'habitation actuellement «bloquées» au Québec en raison d'enjeux majeurs comme «l'acceptabilité sociale, les lourdeurs administratives pour l'émission des permis et les orientations politiques des décideurs publics».
L'APCHQ a obtenu ce chiffre après avoir effectué un sondage interne auprès de ses membres promoteurs et constructeurs. L'Association regroupe plus de 20 000 entreprises au sein de 13 associations régionales.
«Alors qu’il faudrait, selon la SCHL, construire plus de 148 000 unités par année pour rétablir l’abordabilité en habitation, il est inacceptable que 25 000 unités soient mises sur la glace», a affirmé dans un communiqué de presse Maxime Rodrigue, président-directeur général de l’APCHQ.
L'organisation souligne que 25 000 unités d'habitation permettraient de loger une population comme celle de Saint-Hyacinthe ou de Shawinigan.
La répartition régionale de cet échantillon très limité fait état de 10 000 unités bloquées dans les régions de Montréal-Laurentides, près de 7000 en Estrie, environ 4500 en Montérégie, 2000 en Outaouais et environ 1000 dans les secteurs combinés de Lanaudière et de la Mauricie, le reste étant réparti ailleurs, notamment dans la région de Québec.
«C'est un mélange de multi-logements, d'unifamiliales, de maisons de ville, mais en ce moment, il se construit surtout du multi-logement au Québec. On y retrouve certains projets sociaux comme des projets de coopérative, par exemple» énumère Isabelle Demers, vice-présidente aux affaires publiques à l'APCHQ.
L'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec croit d'ailleurs que ce chiffre est conservateur puisque seulement 42 de ses membres ont accepté de dévoiler cette information, les autres ayant des réticences «de peur de nuire davantage aux délais de leurs projets actuellement entre les mains des instances municipales ou provinciales».
L'APCHQ demande au gouvernement de François Legault, aux dirigeants et aux comités consultatifs des villes du Québec ainsi qu'aux citoyens — souvent à l'origine du syndrome «pas dans ma cour», selon l'organisation — d'agir dans l'intérêt collectif de loger toutes les Québécoises et tous les Québécois.
L'Association est d'avis qu'il est important de densifier à l'intérieur même des périmètres urbains afin de résorber la crise de l'habitation qui sévit au Québec.
Plusieurs intervenants — autant du domaine de la construction que du milieu communautaire, politique ou économique — s'attendent à ce que la question du logement soit abordée lors de la prochaine mise à jour économique du gouvernement du Québec et lors de celle du gouvernement de Justin Trudeau.
Le ministre québécois des Finances, Eric Girard, fera cette mise à jour économique le 7 novembre prochain. En mêlée de presse à l'Assemblée nationale au début du mois, il a affirmé «avoir entendu les préoccupations de la population sur les enjeux du logement, de l'itinérance et de l'adaptation aux changements climatiques», sans toutefois s'avancer sur les mesures précises qu'il prévoit dans ces dossiers.
De son côté, le gouvernement du Canada devrait proposer de nouvelles mesures pour accélérer la construction de nouveaux logements. La ministre des Finances, Chrystia Freeland, doit présenter la mise à jour économique et financière du gouvernement fédéral le mois prochain.
Québec et Ottawa ont récemment conclu une entente de principe sur le logement. Peu de détails ont été dévoilés de cette entente, outre qu'elle comprend des «objectifs communs».
Avec des informations de La Presse canadienne.