La communauté ukraino-canadienne «choquée» et «en colère»

Donald Trump a réprimandé le président Zelensky pour avoir été «irrespectueux» lors d'une réunion dans le bureau ovale, puis a brusquement annulé la signature d'un accord sur les minéraux qui, selon le président Trump, aurait rapproché l'Ukraine de la fin de sa guerre avec la Russie. 

Au cours des 10 dernières minutes de la réunion, Donald Trump et le vice-président américain JD Vance ont déclaré que le président ukrainien n'était pas assez reconnaissant pour le soutien de leur pays pendant la lutte de l'Ukraine contre l'invasion de la Russie, et l'ont accusé de «jouer avec la troisième guerre mondiale». 

Ihor Michalchyshyn, PDG du Congrès ukrainien canadien, a déclaré qu'il se sentait «assez choqué et assez en colère» de la façon dont le président Zelensky a été traité. 

«C'est assez triste de voir comment un leader mondial traiterait un autre leader mondial, en particulier celui qui est en guerre. C'était un moment très surprenant et choquant pour tout le monde à regarder en direct», a déclaré M. Michalchyshyn. 

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À un moment donné de la réunion, le président Zelensky a demandé au vice-président Vance s'il était allé en Ukraine. Ce dernier lui a répondu qu'il avait vu les histoires, puis a accusé Volodymyr Zelenskyy d'avoir amené des gens pour une «tournée de propagande». 

M. Michalchyshyn a déclaré qu'il s'était rendu en Ukraine à deux reprises pendant la guerre, et lors de sa dernière visite au printemps dernier, il avait vu des impacts de balles dans les bâtiments, des cratères et des fosses communes sur le bord des routes, et avait entendu des sirènes retentir constamment. 

«Ce n'est pas de la propagande, et ce n'est pas une tournée. C'est la réalité quotidienne de millions d'Ukrainiens», a-t-il dit. 

Svitlana Kominko, cofondatrice de la Maple Hope Foundation, une organisation à but non lucratif visant à aider les Ukrainiens touchés par la guerre, a expliqué avoir eu du mal à dormir après avoir vu le dirigeant ukrainien se faire «rabaisser» par Donald Trump dans le bureau ovale. 

Mme Kominko a déclaré avoir regardé toute la vidéo de 40 minutes pour avoir une image complète de ce qui s'est passé, et son impression était que M. Zelensky se dirigeait vers une embuscade bien planifiée et mise en scène. 

«C'est tellement dégoûtant et humiliant de voir ce qu'ils ont fait, a déclaré Mme Kominko, les larmes aux yeux, ajoutant que Donald Trump et JD Vance ne semblaient montrer aucune compassion pour le président ukrainien. 

Svitlana Kominko a expliqué qu'elle était troublée après avoir entendu l'un des journalistes dans la salle demander à Volodymyr Zelensky pourquoi il ne portait pas de costume. 

«C'est tellement triste et embarrassant. Nous avons une salle pleine de messieurs en costume qui n'ont plus aucun sens de l'humanité en eux. Et nous avions une personne sans costume, qui se bat pour son pays», a ajouté Mme Kominko. 

Mais elle a affirmé qu'elle était fière du président Zelensky pour la façon dont il s'est comporté. 

«J'aurais claqué la porte si j'étais lui», a déclaré Janice Beck, présidente de la section de Vancouver de l'Association of United Ukrainian Canadians, a déclaré qu'elle était «horrifiée par l'antagonisme» entre les deux présidents hier. 

«Franchement, je suis moi-même choquée que le président des États-Unis traite un autre chef d'État de cette manière», a déclaré Mme Beck. 

Donald Trump a déclaré aux journalistes vendredi que le président Zelensky n'avait pas l'air d'un homme qui voulait la paix. 

«Nous cherchons la paix. Nous ne cherchons pas quelqu’un qui va signer un accord avec une puissance forte et ensuite ne pas faire la paix parce qu’il se sent enhardi, et c’est ce que j’ai vu se produire», a déclaré Donald Trump. 

Mme Beck a expliqué qu’il est évident que tout le monde veut la paix, mais il ne semble pas que Donald Trump veuille qu’il y ait un processus de paix. 

«En tant qu’organisation ukrainienne, nous voulons certainement la paix en Ukraine, a expliqué Mme Beck. Mais pas d’une manière qui exclut l’Ukraine du processus de négociation.»

Un signal d'alarme

Chacun des dirigeants des communautés ukraino-canadiennes ont déclaré que cela devrait être un signal d’alarme pour le Canada et d’autres pays quant à la fiabilité des États-Unis en tant qu’allié. 

«Nous devrions tous nous en préoccuper», a déclaré M. Michalchyshyn. 

Mme Beck a acquiescé, affirmant que si l’Ukraine peut être traitée de cette façon par les États-Unis, aucun d’entre nous ne peut être assuré que nos droits en tant que pays indépendants ne seront pas menacés. 

«Le président Trump plaisante sur le fait que le Canada est un 51e État.» «Eh bien, s'il ne soutient pas un pays qui a été envahi par son voisin, comment pouvons-nous être sûrs qu'il n'a pas l'intention d'envahir son voisin», a expliqué Mme Beck. 

«C'est horrible et je ne peux pas imaginer que le Canada soit un jour envahi par des troupes, mais qui sait», a-t-elle ajouté.