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Le 31 octobre, le Complexe Guy-Favreau, qui dispose de 65 lits d’urgence, devra fermer, a appris Noovo Info.
Le 31 octobre, le Complexe Guy-Favreau, qui dispose de 65 lits d’urgence, devra fermer. Le fédéral loue l’espace à la Société de développement social depuis la pandémie et doit récupérer le local, a appris Noovo Info.
La Ville de Montréal dit chercher activement des endroits pour accueillir ces personnes en situation d’itinérance, dont certaines sont aux prises avec de lourds problèmes de consommation. Elles risquaient de se retrouver sans toit juste avant l’hiver, mais un lieu a finalement été identifié au cours des derniers jours, in extremis.
Selon nos informations il a été très difficile de trouver un endroit pour les relocaliser. «Vous n’avez pas idée du défi», confie une source près du dossier. L’organisme va donc occuper l’immeuble qui abritait auparavant les Jardins Gordon. La Ville de Montréal l’a acquis récemment dans le but d’y aménager entre 72 à 96 unités d’hébergement abordable.
Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo liée à l'article.
Puisque l’édifice est appelé à être rénové, il est déjà chauffé. Il était donc logique de l’utiliser pour la période hivernale en attendant de trouver une solution à plus long terme. Il semble que des discussions positives soient aussi en cours avec le fédéral pour permettre de prolonger le bail au Complexe Guy-Favreau, une fois de plus. Ce délai supplémentaire permettrait à l’organisme communautaire de procéder à une transition adéquate pour les usagers, mais aussi pour le voisinage.
Toujours selon une source près du dossier, «il est primordial d’éviter que tout soit fait en catastrophe et bien préparer la population. On veut respecter les critères de sécurité, d’accessibilité et de cohabitation interne».
Les intervenants au dossier s’activent pour que toutes les ficelles soient attachées avant les premières nuits froides. Durant la pandémie, une navette de la Mission Old Brewery transportait les personnes sans-logis vers le Complexe. Il serait question d’utiliser à nouveau cette navette pour les amener vers Verdun. La ressource de la rue Gordon sera aussi située près du métro Verdun, ce qui faciliterait le mouvement des utilisateurs. De plus, étant donné que des haltes-chaleur ont été ouvertes dans cet arrondissement durant la pandémie, le besoin est présent, explique-t-on.
Les personnes interrogées assurent que l’acceptabilité sociale est au cœur de leurs préoccupations et que la Société de développement social a développé une expertise en la matière et qu’elle veut faire ses devoirs.
On ignore quand exactement le lieu sera fonctionnel et s’il pourra offrir 65 places, mais on est optimiste. Le projet prévoit des chambres sécuritaires pour les femmes et des chambres uniques pour les grands consommateurs de drogue.
«Ces gens-là sont des humains et ont des familles, on va s’assurer qu’il n’y ait pas de bris de service et on espère que les Montréalais seront solidaires», conclut-on.
Certains voisins du refuge à venir se montrent toutefois réticents face au nouveau rôle du bâtiment.
«J’ai une fille de 2 ans ici, on joue souvent ici. S’il y a du monde qui prenne de la drogue ici, ça m’inquiète», témoigne un père de famille du voisinage.
Une autre voisine rencontrée par Noovo Info est en faveur de l’initiative, mais déplore que le refuge sera situé à proximité d’une école.
L'opposition officielle à l'hôtel de ville reproche à l'administration de la mairesse Valérie Plante d'arriver «à la dernière minute avec un emplacement temporaire afin de relocaliser les personnes e nsituation d'itinérance du complexe Guy-Favreau», deux mois après l'annonce de sa fermeture.
Benoît Langevin, porte-parole en matière d'Itinérance chez Ensemble Montréal, réclame un plan «avec des ressources adéquates pour la cohabitation sociale», et que le refuge soit disponible 24 heures sur 24, sept jours sur sept.
«Il faut arrêter d’être continuellement en réaction, surtout que les personnes vulnérables dépendent de ces ressources pour ne pas se retrouver dehors aux portes de l’hiver», a commenté M. Langevin dans une réaction envoyée par courriel, vendredi.
Avec de l'information de Guillaume Théroux et d'Émile Bérubé-Lupien pour Noovo Info.