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Société

Israël-Hamas: la représentante spéciale du Canada craint une «résurgence» de l'islamophobie

La représentante spéciale du Canada pour la lutte contre l'islamophobie affirme qu'il faut éviter que la guerre entre Israël et le Hamas ne devienne un catalyseur de stéréotypes à l'égard des Canadiens musulmans.

Stephanie Taylor
Stephanie Taylor / La Presse canadienne

La représentante spéciale du Canada pour la lutte contre l'islamophobie affirme qu'il faut éviter que la guerre entre Israël et le Hamas ne devienne un catalyseur de stéréotypes à l'égard des Canadiens musulmans.

Amira Elghawaby, qui a été nommée à ce nouveau poste en janvier, a publié cette semaine une déclaration sur l'impact de la guerre sur les membres des communautés musulmanes du Canada.

Elle a déclaré que les gens expriment la crainte d'une «résurgence» de l'islamophobie «qui a des échos troublants du passé».

Elle a évoqué les années qui ont suivi les attentats terroristes du 11 septembre, lorsque les musulmans et les Arabes «se sont sentis collectivement blâmés, stéréotypés et victimes de profilage racial».

Mme Elghawaby a déclaré qu'au niveau local, les musulmans et les Arabes ont ressenti des pressions pour condamner des actions sans rapport avec leurs communautés et ont été «réduits au silence» lorsqu'il s'agissait de l'expression de leur «point de vue sur les droits de la personne et la dignité».

Selon sa déclaration, l'héritage du 11 septembre est «ravivé» avec les nouveaux affrontements au Moyen-Orient.

«Au cours des dix derniers jours, comme tous les Canadiens, j'ai suivi les scènes dévastatrices du Moyen-Orient», a-t-elle affirmé dans une déclaration publiée mercredi soir.

«Il n'y a pas de mots pour décrire à quel point nos c?urs sont meurtris lorsque nous assistons, en temps réel, à la souffrance de personnes innocentes. Ces événements m'ont personnellement touchée, en particulier la dernière attaque contre l'hôpital de Gaza et la tragédie humanitaire évitable qui est en train de se dérouler.»

Un porte-parole du ministère du Patrimoine canadien a indiqué jeudi que Mme Elghawaby, dont le travail consiste à conseiller le gouvernement fédéral sur la meilleure façon de répondre à l'islamophobie, n'était pas disponible pour une entrevue.

La guerre a commencé après que des militants du Hamas ont traversé la frontière sous blocus entre la bande de Gaza et Israël pour une attaque-surprise le 7 octobre, à l'occasion d'une fête juive importante. Depuis, Israël a riposté en frappant la bande de Gaza contrôlée par le Hamas et se prépare à une invasion terrestre.

Le ministère de la Santé de Gaza affirme que près de 3800 personnes ont été tuées à Gaza depuis le début de la guerre, et plus de 1400 personnes ont été tuées en Israël, pour la plupart des civils pris dans l'incursion meurtrière du Hamas le 7 octobre.

L'explosion survenue cette semaine à l'hôpital al-Ahli dans la ville de Gaza est devenue un point chaud de la guerre.

Mardi, le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas, a annoncé qu'une explosion dans un hôpital avait fait des centaines de morts et a rapidement imputé l'incident à une frappe aérienne israélienne.

L'armée israélienne a nié toute implication et a publié une série d'images qui, selon elle, montrent qu'il s'agit d'un tir d'un groupe militant palestinien ayant raté sa cible.

Le président américain Joe Biden a déclaré mercredi au premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou lors de sa visite dans la région qu'il semblait que l'explosion de l'hôpital avait été perpétrée «par l'autre équipe».

M. Trudeau a déclaré jeudi que le Canada prenait le «temps nécessaire» pour enquêter sur l'événement avant de tirer des conclusions.

Depuis le début du conflit, M. Trudeau et d'autres dirigeants se sont prononcés contre la montée de l'antisémitisme et de l'islamophobie, notamment contre les Canadiens palestiniens.

Le Conseil national des musulmans canadiens a déclaré dans un communiqué publié jeudi sur les réseaux sociaux que le nombre de signalements d'incidents haineux qu'il a reçus a grimpé en flèche, «et est alimenté par la tragédie en cours à Gaza».

Il a appelé les dirigeants à agir.

Stephanie Taylor
Stephanie Taylor / La Presse canadienne