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Rendre la statue de la Liberté à la France: «absolument pas», réplique la Maison Blanche

«C'est uniquement grâce aux États-Unis que les Français ne parlent pas allemand aujourd'hui.»

La statue de la Liberté est vue depuis le ferry de Staten Island, lundi 9 septembre 2024, à New York.
La statue de la Liberté est vue depuis le ferry de Staten Island, lundi 9 septembre 2024, à New York.

Source

Associated Press
Associated Press

En réponse à la demande du politicien français Raphaël Glucksmann, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a affirmé que les États-Unis ne rendront pas la statue de la Liberté.

«Mon conseil à ce petit politicien sans nom serait de lui rappeler que c'est uniquement grâce aux États-Unis que les Français ne parlent pas allemand aujourd'hui, et qu'ils devraient donc être très reconnaissants envers notre grand pays», a répliqué Karoline Leavitt, en conférence de presse lundi.

M. Glucksmann fait les manchettes en France pour avoir suggéré que les États-Unis n'étaient plus dignes de posséder la statue de la Liberté, un monument offert par la France il y a près de 140 ans.

En tant que député européen et coprésident d’un petit parti de gauche en France, Raphaël Glucksmann ne peut prétendre parler au nom de tous ses compatriotes.

 

Mais son affirmation, lors d’un discours prononcé la fin de semaine dernière, selon laquelle certains Américains «ont choisi de basculer du côté des tyrans» reflète l’onde de choc considérable que les changements radicaux de politique étrangère et intérieure du président américain Donald Trump provoquent en France et ailleurs en Europe.

«Rendez-nous la statue de la Liberté», a lancé M. Glucksmann, dimanche, devant les partisans de son parti, Place publique, qui ont applaudi et sifflé.

«On vous en a fait cadeau, mais apparemment vous la méprisez. Alors elle sera très bien ici chez nous.»
-Raphaël Glucksmann, politicien français.

Une propriété américaine

L'UNESCO, l'organisme culturel des Nations unies qui a inscrit la statue sur la liste du patrimoine mondial, souligne que ce monument emblématique est la propriété du gouvernement américain.

Il était initialement présenté comme un geste monumental d'amitié franco-américaine pour marquer le 100e anniversaire de la Déclaration d'indépendance du 4 juillet 1776.

Mais une guerre qui éclata en 1870 entre la France et les États allemands menés par la Prusse détourna l'attention du concepteur du monument, le sculpteur français Frédéric-Auguste Bartholdi.

Le don prit également du temps à être financé, la décision étant prise que les Français financeraient la statue et les Américains couvriraient les coûts de son piédestal.

Transportée en 350 pièces depuis la France, la statue fut officiellement inaugurée le 28 octobre 1886.

Demander l'asile pour la statue?

Il faudrait que les relations entre les deux pays se dégradent radicalement avant que M. Glucksmann ne trouve le soutien du gouvernement du président français Emmanuel Macron.

Pour l'instant, le président français marche sur une ligne mince: il tente de collaborer avec M. Trump et de modérer certains de ses changements de politique, tout en s'opposant fermement à certaines décisions de la Maison-Blanche, notamment les droits de douane.

M. Macron a laissé son premier ministre, François Bayrou, jouer un rôle plus critique. M. Bayrou a critiqué la «brutalité» subie par le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors de sa visite à la Maison-Blanche et a suggéré que l'administration Trump risquait de donner la victoire à la Russie en suspendant son aide militaire à l'Ukraine.

Le parti de M. Glucksmann s'est montré encore plus critique, publiant sur son site web des accusations selon lesquelles M. Trump exerce le pouvoir de manière «autoritaire» et se prépare à «livrer l'Ukraine sur un plateau d'argent» à la Russie.

Dans son discours, Raphaël Glucksmann a fait référence aux paroles de la poétesse new-yorkaise Emma Lazarus à propos de la statue, cette «femme puissante avec une torche» qui promettait un foyer aux «populations rassemblées aspirant à la liberté».

«Cette terre cesse d’être ce qu’elle avait été», a-t-il ajouté.

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Associated Press
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