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«Les jouets sont la dernière chose que l'on veut s'empêcher d'acheter quand on a des enfants.»
Même si l'inflation et les taux d'intérêt obligeront sans doute les Canadiens à se serrer la ceinture pour les achats de Noël, une catégorie d'articles pourrait sauver la mise pour les commerces au détail: les jouets.
Comme bien d'autres experts, Bruce Winder prévoit que les Canadiens ne dépenseront pas autant que les années passées. Toutefois, les jouets pourraient être l'exception. «Les jouets sont la dernière chose que l'on veut s'empêcher d'acheter quand on a des enfants. On veut mettre quelque chose sous le sapin pour eux. On le fera d'une façon plus économique.»
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Tamara Szames, une conseillère de la firme NPD, dit que les jouets seront les vedettes de la vente au détail. «Les jouets continuent de surpasser toutes les autres catégories du secteur du détail», souligne-t-elle.
Le secteur des jouets demeure résistant, mais Mme Szames dit constater des reculs pour les jeux de société pour enfants, les livres et les poupées.
Elle mentionne également que les ventes de jouets ont décliné de 17 % au cours des six premières semaines du quatrième trimestre. «C'est un déclin assez important.»
Mais, elle reconnaît que la croissance avait été «astronomique» l'an dernier, faisant observer que les consommateurs avaient magasiné plus tôt en 2021 par crainte d'une pénurie.
«Si on compare les ventes de 2022 avec 2019, la croissance s'élève à 22%. Dépenser pour les enfants pour les Fêtes demeurera une priorité», dit Mme Szames.
Les consommateurs attendent aussi de voir les rabais qui seront proposés pendant le temps des Fêtes avant d'acheter des cadeaux.
«Les consommateurs sont en attente pour les rabais du Vendredi fou, dit la cheffe de la direction de Mastermind Toys, Sarah Jordan. On revient à un schéma de vente plus normal, comme avant la pandémie. Quand on regarde le passé, on constate que le Vendredi fou était le signal de départ.»
Plusieurs détaillants offrent déjà des rabais à l'occasion de la prochaine Action de Grâce américaine qui tombe jeudi prochain. Le rythme des ventes devrait s'accélérer à compter de la semaine prochaine.
Les consommateurs semblent être plus influencés par les prix que lors des dernières années, avance Mme Jordan. «Les gens veulent respecter leur budget. Nos clients ont deux fois plus de chance d'acheter des cadeaux coûtant moins de 25 $ que des cadeaux valant moins de 50 $ sur notre site internet.»
Les gens n'attendent pas pour certains jouets. Les jouets les plus populaires, comme ceux de la série interactive Magic Mixies Crystal Ball, partent comme de petits chiens chauds sur internet.
Plusieurs consommateurs préfèrent se rendre dans les magasins. Ils se tournent davantage vers le bon vieux jouet classique, ajoute Mme Jordan.
«Les peluches sont les produits qui connaissent la croissance la plus rapide, dit-elle. Ce sont des jouets qui sont plus faciles à acheter en magasin parce qu'on peut les voir, les toucher et même les sentir.» Mme Jordan estime l'augmentation des ventes de ces articles à 30%.
Les consommateurs recherchent des jouets plus abordables, souligne Marty Weintraub, un expert sur le commerce de détail chez Deloitte.
«Il est vraisemblable de voir que les consommateurs recherchent moins des produits haut de gamme, prévoit-il. Il existe toujours un grand choix pour des produits de qualité. Ce que nous observerons, c'est un comportement plus sélectif fondé sur les prix.»
L'inflation pourrait avoir d'autres répercussions pour les détaillants. Ceux-ci pourraient se retrouver avec des surplus en stock à la fin de décembre.
L'an dernier, les magasins avaient été aux prises avec des problèmes d'approvisionnement. Plusieurs s'étaient retrouvées avec des tablettes vides bien avant Noël.
Selon des experts, les commerces ont commandé plus tôt que d'habitude afin d'éviter une rupture des stocks. Ils se retrouvent avec un inventaire plus important qu'à l'accoutumée.
«Les magasins se préparaient pour une grosse saison des ventes, mais l'inflation a compressé la demande, explique Tandy Thomas, une professeure agrégée de l'Université Queen's.
«Les surplus d'inventaire seront un problème cette année. Cela signifie que les détaillants seront très motivés à s'en débarrasser et proposeront des rabais encore plus importants.»