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Pascal Tribout risque la prison et devrait s'excuser auprès de la communauté juive.
Un Québécois a plaidé coupable d'avoir tenté de fabriquer plusieurs armes à feu à l'aide d'une imprimante 3D et d'avoir formulé des propos haineux contre la communauté juive.
Pascal Tribout, qui vit à Saint-Joseph-du-Lac, une petite municipalité au nord-ouest de l'île de Montréal, a été arrêté par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) le 13 juin 2024.
Il a plaidé coupable vendredi au palais de justice de Saint-Jérôme, au Québec, évitant ainsi la tenue d'un procès. Il risque une peine de prison et devrait s'excuser auprès de la communauté juive avant sa condamnation en 2025.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
L'homme de 38 ans a été ciblé pour la première fois par les autorités en novembre 2023, lorsque l'agence d'espionnage du Canada, le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), a informé la police montée de la possibilité d'activités criminelles liées aux armes à feu, selon un exposé conjoint des faits déposé au tribunal.
L'équipe intégrée de la sécurité nationale (EISN) de la GRC a reçu une liste d'exportations et d'importations liées à son adresse, y compris des articles tels que des recharges en plastique Gun Metal pour imprimantes 3D, des tubes métalliques et des unités de déclenchement.
En poursuivant son enquête, la GRC a appris que Tribout était un membre actif d'un canal Telegram appelé GDL Chat 2.0 qui promeut «l'antisémitisme et les thèmes suprémacistes blancs» en ligne. Selon les autorités, il avait posté 66 messages «racistes, antisémites, antigouvernementaux, conspirationnistes et alarmistes» entre le 14 mars et le 2 avril 2024.
Dans certains de ces messages, il mentionnait que sa femme était décédée subitement et en attribuait la responsabilité au vaccin COVID-19, qu'il qualifiait de Jew Jab.
Deux mois plus tard, il a échangé des messages avec un autre utilisateur de la chaîne Telegram, qui était en fait un agent de la GRC sous couverture. Dans ces messages, il fait de nombreuses remarques antisémites et partage des fichiers sur la fabrication d'armes à feu à l'aide d'une imprimante 3D.
La police a exécuté un mandat de perquisition et a trouvé 78 articles à son domicile, y compris des douilles d'armes à feu pour plusieurs types d'armes telles que FGC-9, AR-15, Tec-22 et Derringer. Ils ont également trouvé 13 imprimantes 3D, de la propagande antisémite, notamment un document intitulé «CHAQUE ASPECT DE L'AGENDA COVIDE EST JUIF», ainsi qu'un uniforme militaire allemand de 1947.
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Selon l'exposé des faits, le FGC-9, qui signifie Fuck Gun Control (contrôle des armes à feu), n'était pas fonctionnel. Il en va de même pour les autres objets, qui ne répondent donc pas à la définition d'une arme à feu au sens de la loi.
Vendredi dernier, il a plaidé coupable à quatre chefs d'accusation : possession et distribution de données informatiques relatives à des armes à feu et susceptibles d'être utilisées avec une imprimante 3D à des fins de fabrication, incitation délibérée à la haine et tentative de fabrication d'armes à feu interdites à l'aide d'une imprimante 3D.
Tribout n'est pas titulaire d'un permis de port d'arme ni d'un permis de fabrication d'armes à feu. Il a déjà eu un casier judiciaire pour conduite en état d'ébriété à deux reprises, en 2012 et 2013, et a été condamné à une amende de 1 500 dollars après chaque infraction.
B'nai Brith, une organisation de défense des intérêts juifs basée au Canada, a célébré mardi le plaidoyer de culpabilité de l'homme comme une « grande victoire contre la haine au Canada ».
Dans une déclaration déposée au tribunal la semaine dernière, Henry Topas, directeur général de B'nai Brith pour le Québec, a déclaré que les accusations portées contre Tribout constituaient une «double menace» de haine et d'actes violents à l'encontre du peuple juif.
«Montréal abrite encore quelques survivants âgés de l'Holocauste et leurs descendants, qui portent les cicatrices de leurs parents et grands-parents», a écrit M. Topas. «Ces cicatrices, combinées à la violence que nous voyons maintenant dans nos rues et sur nos campus, rendent d'autant plus nécessaire que le système judiciaire, le dernier bastion d'espoir de la communauté, se lève et prenne des mesures contre ces menaces.»
«Nous pensons que la peine prononcée doit être strictement exemplaire et envoyer un message clair à l'accusé et à ses éventuels complices : ce type d'actions et de comportements ne sera pas toléré dans notre pays», a-t-il ajouté.
M. Tribout doit revenir devant le tribunal pour une audience de détermination de la peine le 7 avril 2025.