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«Elon ne licencie pas», a rapporté le représentant Richard Hudson
Ce n'est pas de sa faute.
Le milliardaire Elon Musk a dit aux législateurs républicains qu'il n'est pas responsable des licenciements de milliers de fonctionnaires, y compris d'anciens combattants, dans le cadre des efforts de réduction des effectifs du gouvernement. Au lieu de cela, il a déclaré lors de discussions privées cette semaine que ces décisions sont laissées aux différentes agences fédérales.
Le message de l'un des conseillers les plus influents du président Donald Trump est intervenu alors que les républicains soutiennent publiquement le travail de Musk au Département de l'efficacité gouvernementale, qui met à jour les gaspillages, les fraudes et les abus, mais s'interrogent en privé sur les répercussions des réductions de personnel dans les communautés à travers le pays.
«Elon ne licencie pas», a rapporté le représentant Richard Hudson, après un dîner-rencontre avec Musk autour d'une pizza dans le sous-sol du Capitole.
«Il n'a pas le pouvoir d'embaucher et de licencier», a ajouté M. Hudson, qui dirige la branche de campagne des républicains à la Chambre des représentants. «Le président l'a habilité à aller découvrir cette information, c'est tout.»
C'est un changement d'orientation remarquable, qui s'éloigne de l'entrepreneur technologique maniant la tronçonneuse dont le vaste pouvoir a fait de lui une figure admirée, vénérée et profondément redoutée dans la deuxième administration Trump.
Le président républicain est intervenu jeudi après une réunion du Cabinet, déclarant qu'il avait demandé aux secrétaires de département de travailler avec le DOGE, mais d'être «très précis» sur les travailleurs qui resteront ou partiront, en utilisant un «scalpel» plutôt qu'une «hache».
«Je ne veux pas voir une grande coupe où beaucoup de bonnes personnes sont coupées», a indiqué plus tard Trump aux journalistes dans le bureau ovale.
Le président Trump a suggéré que les dirigeants du Cabinet et des agences prennent les devants, mais Musk pourrait pousser plus loin.
«S'ils peuvent réduire les coûts, c'est mieux. Et s'ils ne le font pas, alors Elon le fera.»
Il avait déclaré précédemment qu’Elon Musk et les membres du Cabinet se réuniraient toutes les deux semaines pour faire avancer leurs objectifs de réduction des coûts.
Ces commentaires interviennent dans un contexte de litiges juridiques croissants concernant les tentatives de Musk de centraliser la gestion de la main-d'œuvre gouvernementale et de contourner le rôle traditionnel du Congrès dans l'affectation des fonds fédéraux.
Par exemple, le Bureau de la gestion du personnel de la Maison-Blanche a ordonné aux agences fédérales de licencier les travailleurs en période d'essai, qui ne bénéficient pas de la protection complète de la fonction publique. Cette approche de la terre brûlée a entraîné de profondes réductions qui ont parfois été annulées, comme lorsque les travailleurs des programmes d'armement nucléaire ont été réintégrés.
Un juge fédéral de San Francisco a exprimé des inquiétudes quant au fait que les licenciements violaient la loi, ce qui a conduit les responsables de l'administration à insister sur le fait que ce sont les agences individuelles - et non Musk ou l'Office of Personnel Management - qui décident.
Le représentant Carlos Gimenez, soutient que Musk avait dit aux législateurs que «certaines des personnes qui étaient en période d'essai, il ne les a pas licenciées, elles auraient en fait été licenciées par les agences - et elles ont merdé».
Musk a-t-il réellement dit «ils ont merdé»?
«Eh bien, s'il s'agissait en fait de personnes critiques et que l'agence a procédé au licenciement, alors oui, ils ont merdé», a indiqué M. Gimenez. «Mais pas lui.»
Elon Musk et son équipe se sont infiltrés dans les agences, accédant à des données sensibles et ébranlant les responsables de carrière par leurs exigences. De hauts fonctionnaires, y compris à l'Administration de la sécurité sociale, ont brusquement démissionné après avoir refusé de se conformer à l'équipe de Musk. Des dizaines de milliers de travailleurs ont accepté une offre de démission anticipée et d'autres sont menacés de licenciement.
«Nous faisons de bons progrès», avait souligné Elon Musk mercredi soir alors qu'il se précipitait dans les couloirs du Capitole.
Personne la plus riche du monde, Elon Musk est connu comme un dirigeant motivé et exigeant, prêt à prendre des risques audacieux, souvent avec de grandes récompenses. Ses entreprises comprennent la société de fusées SpaceX, le constructeur de véhicules électriques Tesla et la plateforme de médias sociaux X, connue dans le monde entier.
Mais son poste à DOGE est la première incursion publique de Musk dans le monde impitoyable de la gouvernance. La rapidité et l'ampleur des réductions, qui sont contestées dans des dizaines de procès, font découvrir à l'homme d'affaires le concept de contrecoup politique. Lorsque le sujet des fonctionnaires licenciés a été abordé lors d'un dîner au Sénat, Musk a rejeté la responsabilité.
«Je dirais qu'il y a eu un argument selon lequel cela ne vient pas de DOGE, mais en fait d'agences individuelles», a déclaré le sénateur Rand Paul.
Un autre républicain, le représentant Andy Barr du Kentucky, a rapporté que Musk était allé jusqu'à souligner que non seulement DOGE n'avait pas recommandé le licenciement massif d'employés en période d'essai, mais qu'il pensait que certaines agences fédérales étaient soit incompétentes ou soit en train de saboter l'effort. M. Musk leur a dit qu'il souhaitait des licenciements plus précis de ceux qui ne sont pas performants.
«Ce qu'il voulait dire, c'est que le DOGE n'avait pas recommandé de licencier tous les employés en période d'essai dans chaque agence», a indiqué M. Barr. «Mais les agences l'ont mal appliqué, soit par incompétence, soit, dans quelques cas, par malveillance, pour saboter le DOGE et créer un problème de relations publiques.»
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En fait, des dizaines de travailleurs licenciés sont rappelés au travail dans les agences fédérales. Cette semaine, environ 180 employés des Centers for Disease Control and Prevention ont été informés qu'ils pouvaient revenir par courriel.
Musk a été invité au Capitole cette semaine par les alliés de Trump et les dirigeants du parti pour fournir plus d'informations aux législateurs confrontés à des questions sur les réductions de DOGE. De nombreux républicains sont malmenés dans les mairies de leur circonscription, à tel point que le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, les a encouragés à rencontrer leurs électeurs dans d'autres lieux.
Musk a donné son numéro de téléphone portable aux sénateurs - mais pas aux membres de la Chambre - et son équipe met en place une ligne téléphonique dédiée que les législateurs peuvent appeler s'ils ont d'autres questions, plaintes ou suggestions concernant son travail, ainsi que sur les emplois et les agences qui devraient être épargnés.
Les démocrates, et leurs alliés au sein de groupes de défense extérieurs, ont souligné la manière dont les réductions budgétaires affecteront les Américains.
Jeudi, 141 démocrates de la Chambre des représentants, dirigés par le représentant de Virginie Gerald Connolly, le principal démocrate de la commission de surveillance et de réforme du gouvernement de la Chambre, ont exhorté l'OPM à réintégrer tous les employés en période d'essai qui ont été licenciés illégalement.
«Nous écrivons pour exprimer notre vive opposition à l'intensification des efforts de l'administration Trump pour purger les fonctionnaires non partisans de la fonction publique fédérale, en particulier les récents licenciements collectifs illégaux d'employés en période d'essai», ont écrit les législateurs dans une lettre adressée au directeur par intérim du bureau, Charles Ezell.
«Le licenciement aveugle de milliers de ces employés menace l'avenir de la fonction publique fédérale non partisane et la capacité de notre gouvernement à fournir des services vitaux au peuple américain.»
Le chef de la majorité démocrate à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, de New York, a déclaré que si la Maison-Blanche voulait abolir une agence entière telle que le ministère de l'Éducation, «qu'elle présente le projet de loi au Congrès. Nous sommes prêts à nous battre».
M. Jeffries a ajouté: «Nous serons du côté du peuple américain, et (les républicains) continuerons à être du côté d'Elon Musk».