Début du contenu principal.
«Pour nous, ce sont des jeunes de 15 à 25 ans, et nous avons vu des jeunes de Montréal se rendre à Toronto pour voler des voitures, et ils sont même torturés à Toronto s'ils ne réussissent pas.»
Une journée après qu'un policier de Montréal ait tiré des coups de feu sur un suspect dans un véhicule volé, des officiers supérieurs ont dit aux parlementaires fédéraux que les groupes du crime organisé recrutent des personnes aussi jeunes que 15 ans dans la ville pour voler des voitures afin qu'elles soient expédiées à l'étranger.
Dans certains cas, les jeunes sont torturés si les choses tournent mal, selon Yannick Desmarais, commandant au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Ce texte est la traduction d'un article de CTV News.
«Pour nous, ce sont des jeunes de 15 à 25 ans, et nous avons vu des jeunes de Montréal se rendre à Toronto pour voler des voitures, et ils sont même torturés à Toronto s'ils ne réussissent pas. Nous pensons donc qu'il est très important de travailler en équipe», a déclaré M. Desmarais à la commission parlementaire de la sécurité publique et nationale jeudi.
Les députés du comité étudient le «problème croissant des vols de voitures au Canada» et ont invité des représentants du SPVM, de la Sûreté du Québec (SQ), de l'Administration portuaire de Montréal et d'autres témoins à venir témoigner.
Le commandant du SPVM a ajouté qu'il existe un lien entre le vol de voitures et la violence armée, soulignant qu'il ne s'agit pas d'un crime sans victime.
«On sait que les gens qui sont impliqués régulièrement, quand ils sont pris, ils ont des armes à feu. Nos enquêtes et nos renseignements démontrent qu'une grande partie de l'argent pour les armes à feu provient des opérations de vol de véhicules», a-t-il poursuivi, ajoutant que les armes sont utilisées dans des crimes violents.
Bien que les voleurs de voitures soient ceux que la police essaie de cibler, ceux qu'elle espère vraiment attraper, ce sont les exportateurs qui sont responsables de l'envoi des véhicules volés à l'étranger.
À VOIR | Les vols de véhicules explosent dans la région de Québec: que se passe-t-il?
«Ceux qui ont des contacts avec les gens sur le terrain. Ce sont eux qui tirent les ficelles. Ce sont eux qui embauchent et recrutent les recrues», a lancé Michel Patenaude, inspecteur en chef de la SQ. «Je pense que si nous voulons vraiment avoir un impact et si nous voulons vraiment démanteler et réduire cette crise, nous devons vraiment nous adresser à ceux qui tirent les ficelles et nous concentrer sur les réseaux qui exportent et transportent et qui ont des contacts avec des personnes à l'étranger.»
Au début du mois, près de 600 véhicules volés ont été retrouvés au port de Montréal après la fouille de 400 conteneurs d'expédition dans le cadre d'une opération conjointe du SPVM, de l'Agence des services frontaliers du Canada et d'autres partenaires. La plupart des voitures provenaient de la région de Toronto.
Un représentant des autorités portuaires a déclaré au comité que, parfois, ce qui figure sur le manifeste ne correspond pas à ce qui se trouve à l'intérieur. Félixpier Bergeron, directeur de la protection portuaire et de la continuité des opérations, a donné l'exemple d'un manifeste décrivant des réfrigérateurs dans les conteneurs alors qu'ils contenaient en réalité des voitures volées.
«Il n'y a personne qui signe pour dire ce qu'il y a réellement dans le conteneur. C'est tout ce qui a été soumis sur papier. C'est de la fraude. Mais comment détecter la fraude ? C'est quelque chose qui doit être revu, peut-être dans la réglementation, pour rendre compte de ce qui se trouve dans le conteneur», a-t-il insisté.
L'autorité portuaire est ouverte à l'ajout de nouvelles technologies pour traquer la contrebande, telles que des machines à rayons X pour voir ce qu'il y a à l'intérieur, mais il y a des considérations sanitaires qui doivent être étudiées.
«Cela existe ailleurs dans le monde, mais dans ces pays, on ne s'intéresse pas à la vie humaine comme nous le faisons au Canada», a-t-il déclaré.
Actuellement, les recherches effectuées par les autorités portuaires sur les conteneurs prennent du temps, mais M. Bergeron s'est dit ouvert à de nouvelles solutions.
«Il faut entre quatre et cinq minutes pour scanner chaque conteneur», a-t-il précisé. «Si nous avons 2000 camions par jour qui entrent dans le port, cela prend quatre minutes et cela ne fonctionne pas.»