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Société

Contre la hausse des frais de scolarité: des étudiants manifestent dans les rues à Montréal

Des centaines d'étudiants universitaires ont quitté leurs cours et se sont rassemblés au centre-ville de Montréal lundi après-midi pour protester contre la hausse des frais de scolarité au Québec.

Des étudiants se rassemblent pour protester contre la hausse des frais de scolarité au Québec.
Des étudiants se rassemblent pour protester contre la hausse des frais de scolarité au Québec.
Lillian Roy
Lillian Roy / CTV News

Des centaines d'étudiants universitaires ont quitté leurs cours et se sont rassemblés au centre-ville de Montréal lundi après-midi pour protester contre la hausse des frais de scolarité au Québec.

Cet article est une traduction de CTV News Montreal.

«Nous voulons envoyer un message fort et clair à la CAQ: nous ne tolérerons tout simplement pas cette hausse au niveau de l'accès à l'éducation, ce qui nous unit tous à cette cause», a expliqué l'un des organisateurs de la manifestation, Alex O'Neill, étudiant à l'Université McGill. «Le fait que nous ayons pu mobiliser un tel nombre d'étudiants, de professeurs et de membres du grand public pour cette cause met en lumière un problème plus vaste et je pense qu'à cet égard, François Legault a ouvert la boîte de Pandore.»

Les manifestants se sont rassemblés au square Dorchester à 13h, brandissant des pancartes et scandant «Hey hey, ho ho, la hausse des frais de scolarité doit cesser».

Les manifestants marcheront jusqu'au portail Roddick de l'Université McGill. Une petite présence policière surveille la foule.

Des étudiants se rassemblent pour protester contre la hausse des frais de scolarité au Québec.
Des étudiants se rassemblent pour protester contre la hausse des frais de scolarité au Québec.

La manifestation de lundi a été baptisée Automne bleu par ses organisateurs, un clin d'œil aux manifestations contre les frais de scolarité du printemps érable de 2012 et une référence aux couleurs de la CAQ.

«Le projet de doubler les frais de scolarité pour les étudiants de l'extérieur de la province politise l'accès à l'éducation. Nous ne pouvons pas laisser cela se produire», peut-on lire sur la page Facebook de l'événement. «La diversité de la présence étudiante à Montréal devrait être célébrée - c'est une caractéristique clé et une contribution à la culture de la ville. Et c'est quelque chose dont nous devons être fiers. Cette augmentation insensée des frais de scolarité va diminuer cette qualité frappante qui rend la ville si remarquable.»

À VOIR | Frais de scolarité à Bishop’s : la grogne contre le gouvernement continue de monter

Marwah Rizqy, porte-parole de l'opposition officielle du Parti libéral du Québec (PLQ) en matière d'éducation et d'enseignement supérieur, soutient que le gouvernement devrait investir pour que les universités québécoises soient les «meilleures au monde».

«Comment se fait-il que le gouvernement ne mette pas un sou pour aider les universités? Comment se fait-il qu'il s'attaque à McGill, Concordia et Bishop's au lieu d'aider toutes les autres universités?», a demandé M. Rizqy lors de la manifestation. «Ils s'attaquent en fait aux étudiants dont nous avons besoin... Nous devons attirer plus d'étudiants anglophones, et nous devons garder les étudiants anglophones».

L'une des étudiants présents au rassemblement, Amber Harrop, affirme que ce sont ses professeurs à Cornell, en Ontario, qui lui ont recommandé de poursuivre ses études à l'Université Bishop's.

«J'adore mon école», a lancé l'étudiante, qui en est à sa troisième année d'études en éducation. «Je voulais vraiment venir ici et je suis heureuse de pouvoir me le permettre.»

À l'automne 2024, les frais de scolarité devraient presque doubler pour les étudiants de premier cycle provenant de l'extérieur de la province fréquentant une université anglophone, ce qui porterait les frais à environ 17 000 $ par an.

Entre-temps, il est également prévu d'augmenter les frais de scolarité pour les étudiants étrangers, puisque le Québec facturera aux universités 20 000 $ par inscription internationale, dont les recettes seront investies dans les établissements de langue française.

Le gouvernement de la Coalition Avenir Québec (CAQ) soutient que ces hausses, annoncées au début du mois, contribueront à corriger un déséquilibre entre les réseaux universitaires francophones et anglophones.

Il affirme également que ces mesures protégeront la santé de la langue française au Québec, car trop d'étudiants anglophones viennent dans la province pour étudier en anglais et repartent après avoir obtenu leur diplôme.

Cette décision a suscité une vive réaction de la part des universités anglophones et francophones du Québec, qui affirment que ces hausses auront un effet dévastateur sur leurs finances et nuiront à la réputation de Montréal en tant que destination universitaire.

À VOIR | Frais de scolarité des universités anglophones: l'Université Bishop’s en péril?

Les leaders étudiants francophones ont également participé à la manifestation de lundi, manifestant ainsi leur soutien aux étudiants anglophones.

«Nous sommes ici pour soutenir l'Université Bishop's dans ce mouvement parce que pour nous, l'annonce faite par (la ministre de l'Enseignement supérieur) Pascale Dery il y a quelques semaines est déraisonnable», a expliqué Catherine Bibeau-Laurin, présidente de l'Union des étudiants et étudiantes du Québec. «Nous sommes donc ici pour soutenir le mouvement, car nous voulons que la ministre revienne sur sa décision, car Bishop's ne survivra pas après cela.»

Selon Mme Bibeau-Laurin, de nombreux leaders étudiants francophones ne soutiennent pas la décision du gouvernement de la CAQ.

«Beaucoup d'associations francophones sont contre cette annonce aussi parce que la population anglophone de l'Université Bishop's - beaucoup d'entre eux veulent rester au Québec, veulent apprendre le français, veulent contribuer à la société québécoise après leurs études», a-t-elle dit.

Matthieu Charbonneau, un étudiant québécois de Concordia, est venu soutenir le mouvement, affirmant qu'une hausse des frais de scolarité pour certains affectera tout le monde.

«Je suis tout à fait favorable à la gratuité de l'enseignement. Je pense qu'une hausse des frais de scolarité dans un sens peut entraîner une hausse des frais de scolarité en général, elle peut augmenter partout ailleurs, parce que c'est juste une tendance générale qui est en train de se produire», a-t-il ajouté.

Lillian Roy
Lillian Roy / CTV News