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«Le BUSRC rejette l’insinuation que les personnes étudiantes provenant d’autres provinces ou pays apporteraient moins de valeur que les autres au milieu de l’éducation ou à la société québécoise générale.»
L’association étudiante Bishop’s University Students’ Representative Council (BUSRC) s’oppose fermement à la hausse majeure des frais de scolarité pour les étudiant·e·s provenant d’autres provinces canadiennes. Avec cette mesure, le gouvernement du Québec augmentera les frais de scolarité de ces personnes étudiantes de 8992 $ à 17 000 $.
Au nom de notre communauté étudiante, composée de 2650 individus issu·e·s de contextes variés (dont 30% proviennent d’autres provinces), le BUSRC rejette l’insinuation que les personnes étudiantes provenant d’autres provinces ou pays apporteraient moins de valeur que les autres au milieu de l’éducation ou à la société québécoise générale.
En proposant une telle hausse des frais de scolarité, le gouvernement provincial démontre ne pas se soucier de l’accessibilité scolaire ni de l’avenir du milieu de l’éducation, et il s’attaque à la capacité des jeunes d’entreprendre le parcours scolaire de leur propre choix. Si cette mesure est adoptée, toutes et tous les membres du milieu de l’éducation en subiront les conséquences: les personnes étudiantes d’aujourd’hui comme de demain, tout comme les membres du personnel universitaire. En plus de compromettre l’accès aux études abordables et les occasions d’avancement social de nombreuses personnes, ce type de politique attaque ultimement le sens d’appartenance québécois.
Nous reconnaissons tout à fait l’importance de préserver la langue française. Les activités de Bishop’s ne menacent d’ailleurs en rien la présence francophone à Montréal ni à Lennoxville, Sherbrooke, où réside notre communauté. Pourtant, l’Université Bishop’s subirait les pires conséquences de cette hausse des frais de scolarité. Le gouvernement provincial cite à répétition le besoin de rehausser le taux de français parlé à Montréal comme l’un des objectifs principaux de ce projet de loi. Mais, aveuglé par son obsession du profil linguistique montréalais, le gouvernement québécois oublie la longue tradition qui a vu Bishop’s jouer un rôle éducatif, culturel, économique et communautaire essentiel dans la région des Cantons de l’Est. Malgré sa petite taille et son emplacement régional, l’Université Bishop’s contribue à la croissance et au rayonnement québécois depuis 180 ans. Première association étudiante du Québec, notre institution est symbole de continuité, de résilience, d’espoir et d’ambition. Si elle est adoptée, la hausse proposée risque de mettre ces valeurs en péril.
Nous sommes d’avis qu’en adoptant cette hausse, le gouvernement nuira plutôt à la protection de la langue française et au rayonnement de la culture québécoise, en limitant ses liens et sa visibilité ailleurs au Canada.
À VOIR ÉGALEMENT | Frais de scolarité des universités anglophones: l'Université Bishop’s en péril?
En tant qu’étudiante issue d’une autre province canadienne, et en tant que présidente de l’association étudiante représentant la plus petite université anglophone du Québec, ce projet de hausse des frais de scolarité revêt une profonde importance et un sens tout particuliers pour moi. J’ai grandi dans une famille anglophone à Medicine Hat, en Alberta, à 3479 kilomètres du patrimoine et de la culture francophone québécoise que j’ai depuis appris à aimer de tout mon coeur. À l’âge de 14 ans, je rêvais de travailler en politique et j’avais déjà le désir d’apprendre le français. J’étais convaincue que pour faire carrière en politique au Canada, il était essentiel de savoir parler des deux langues officielles du pays. J’avais 16 ans lorsque ma professeure de français m’a choisie pour participer à un échange interprovincial. Ma famille d’accueil de Saint-Hyacinthe m’a accueillie à bras ouverts, et les trois mois que j’y ai vécus m’ont convaincue de revenir m’établir au Québec. À l’âge de 17 ans, j’envoyais une demande d’inscription à chacune des trois universités anglophones du Québec. J’ai choisi Bishop’s pour sa communauté tissée serrée et pour son emplacement régional. C’est ainsi que je me suis établie dans une province dont je ne maîtrisais pas la langue, dans une ville où je ne connaissais personne — avec comme objectif de pratiquer mon français. Trois ans plus tard, je me considère maintenant bilingue et j’ai réussi à me rapprocher de mon rêve de travailler en politique grâce à mon rôle de présidente du Bishop’s University Students’ Representative Council, qui représente 2650 étudiant·e·s provenant du Québec, du Canada et d’autres pays du monde.
Compte tenu des impacts sérieux de ce projet de hausse des frais de scolarité, nous demandons à nos personne élues d’agir. Notamment, que:
L’augmentation proposée aura un profond impact sur l’Université Bishop’s et sur l’ensemble de sa circonscription, en comptant notamment des conséquences économiques néfastes pour l’ensemble de Lennoxville.
Outre le gouvernement provincial, l’honorable ministre Marie-Claude Bibeau, ministre du Revenu national et élue de Compton-Stanstead, doit analyser l’impact de ce projet de loi sur l’ensemble de l’économie de Lennoxville, et prendre compte du message qu’une telle hausse enverrait aux communautés anglophones qui vivent ici depuis des générations, et qui sont très attachées à cette région. Ministre Bibeau, nous vous demandons de porter les inquiétudes des membres de votre circonscription aux instances fédérales appropriées. Il ne s’agit pas uniquement d’enjeux linguistiques propres à Montréal, mais bien d’un manquement aux droits des personnes d’avoir accès à une éducation abordable ; le gouvernement fédéral est en mesure d’apporter d’importantes contributions à ce dossier.
Malgré les discours politiques actuels, il est essentiel de faire en sorte que chaque étudiant·e puisse se sentir autonome, important·e et acceuilli·e tout au long de son parcours scolaire. Qu’on vienne du Québec ou d’ailleurs, le droit à l’éducation nous concerne toutes et tous.
Au nom de l’association Bishop’s University’s Students’ Representative Council,
Sophia Stacey, Présidente
En solidarité avec nos partenaires, représentant 450,633 étudiants et membres,