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Société

Frais de scolarité: l'Université McGill suspend un programme pour encourager le français

/ CTV News

L'Université McGill a été contrainte de reporter son annonce concernant un investissement de 50 M$ sur cinq ans pour financer des programmes et des services visant à encourager sa communauté à apprendre ou à améliorer ses compétences en français.

«Le but principal du programme était d'aider les étudiants, le corps professoral et le personnel à s'intégrer plus pleinement dans la société québécoise, élargissant ainsi l'impact déjà considérable de notre talent et de notre expertise à travers le Québec», a déclaré l'université.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.

Les responsables de McGill affirment que trouver des financements pour promouvoir la langue française était déjà une tâche difficile.

«Nous avons été informés par le gouvernement que des changements pouvant affecter notre situation financière étaient en cours», note l'université. «Nous n'avons reçu aucun détail sur ces changements. Nous examinons actuellement l'impact financier potentiel qu'ils pourraient avoir sur l'université.»

Ce changement survient quelques jours seulement après l'annonce du gouvernement du Québec selon laquelle les étudiants venant de l'extérieur de la province et les étudiants internationaux paieront près du double pour fréquenter une université anglophone.

Le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) estime que les frais de scolarité pour les étudiants venant de l'extérieur de la province passeront de 8992$ à 17 000$ à l'automne 2024.

Les étudiants internationaux devront payer un minimum de 20 000$.

«Je suis déçue parce que c'est difficile pour la réputation internationale de la métropole», a déploré la mairesse de Montréal, Valérie Plante, ajoutant que la métropole n'avait pas été informée du plan de la CAQ avant l'annonce.

La mesure ne s'applique pas aux étudiants en médecine ou en doctorat, mais elle s'appliquera à tous les programmes de premier cycle et de cycles supérieurs, y compris les programmes de maîtrise.

Bien que la CAQ insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas d'une attaque contre les anglophones, elle affirme vouloir protéger la langue française, en particulier à Montréal, en rendant plus coûteux les études pour les étudiants qui, selon le gouvernement, viennent au Québec pour étudier en anglais et repartent après l'obtention de leur diplôme.

«Il ne s'agit pas d'une mesure dirigée contre les anglophones», a soutenu la ministre de l'Éducation supérieure du Québec, Pascale Déry, ajoutant que le financement de ces étudiants coûtait environ 110 M$ par an. «Je n'interdis pas aux étudiants anglophones de venir à McGill, Concordia ou Bishop's. Ils pourront venir. C'est simplement que nous ne sommes pas prêts à continuer à financer ce type de politique.»

Mme Déry affirme que les économies réalisées seront réaffectées au réseau d'enseignement supérieur francophone.

Selon les trois universités anglophones du Québec, la hausse des frais de scolarité les touchera de manière disproportionnée.

«Il ne fait aucun doute que ces mesures pourraient avoir un impact sur le recrutement d'étudiants canadiens potentiels venant de l'extérieur du Québec, car il sera moins cher d'étudier ailleurs au Canada pour de nombreux programmes», a mentionné Cynthia Lee, directrice adjointe des relations avec les médias de l'Université McGill.

De nombreuses administrations scolaires, députés de l'opposition et étudiants ont également réfuté les accusations du gouvernement.

«Je ne pense pas qu'elles reflètent la réalité de ce que nous observons à la fois sur le campus et au sein de la communauté», a répliqué Sébastien Lebel-Grenier, recteur et vice-chancelier de l'Université Bishop's. «Nous avons de nombreuses réussites avec des étudiants, en particulier des étudiants internationaux, qui sont venus sans maîtriser du tout le français, sans connaissance du français, et qui ont appris le français, se sont intégrés dans la société québécoise et travaillent désormais dans des milieux de travail principalement francophones.»

Certains étudiants seront exemptés de la hausse des frais, tels que ceux couverts par des accords internationaux, notamment la France et la Belgique.