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Société

Cellulaire interdit en classe, Bernard Drainville enverra une directive

Le ministre de l'Éducation veut interdire les téléphones cellulaires dans les locaux destinés à l'enseignement, mais quand même permettre aux enseignants de les utiliser de façon exceptionnelle à des fins pédagogiques.

Reportage vidéo :
/ Noovo Info
Caroline Plante
Texte :
Caroline Plante / La Presse canadienne

Le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, enverra d'ici peu une directive pour interdire le cellulaire en classe au primaire et au secondaire.

En conférence de presse à l'Assemblée nationale mercredi, M. Drainville a indiqué que le téléphone cellulaire sera banni des locaux d'enseignement, sauf si l'enseignant veut l'utiliser à des fins pédagogiques.

Cette directive ne s'appliquera pas aux écoles privées.

«Le cellulaire prend de plus en plus de place dans la vie de nos jeunes, a déclaré M. Drainville. J'en viens à la conclusion que l'interdiction du cellulaire va aider à la concentration des élèves et donc va contribuer à la réussite scolaire.»

Le ministre a dit s'inspirer du rapport de l'UNESCO publié le 26 juillet dernier qui s'est penché sur l'utilisation des technologies en classe.

Voyez le reportage complet de Véronique Dubé dans la vidéo.

Selon les auteurs du rapport, il existe «peu de preuves solides de la valeur ajoutée de la technologie en éducation» et le simple fait d'avoir un téléphone intelligent à sa portée a un effet négatif sur l'apprentissage des élèves dans 14 pays étudiés.

Au Québec, certaines écoles ont déjà commencé à interdire le téléphone cellulaire, ce que salue Bernard Drainville.

«Je dis aux écoles qui m'écoutent, en attendant qu'on rédige la directive puis qu'on l'achemine au Conseil des ministres, tout ça, ça va prendre une période de temps.»

«Si les conseils d'établissement des écoles veulent aller de l'avant avec l'interdiction des cellulaires, ces conseils d'établissement d'école peuvent déjà le faire», a-t-il précisé.

Par ailleurs, en réponse à une question d'une journaliste, le ministre a laissé entendre qu'il pourrait également encadrer l'usage de la tablette électronique en classe.

«Laissez-nous regarder les modalités de la directive et on vous reviendra là-dessus', a affirmé M. Drainville. «Ce sera précisé dans la directive», a ajouté son attachée de presse, Florence Plourde.

La décision de bannir le cellulaire en classe constitue une volte-face pour le gouvernement caquiste de François Legault. En 2019, l'ex-ministre de l'Éducation Jean-François Roberge avait refusé d'emboîter le pas à l'Ontario et de décréter une interdiction généralisée.

M. Roberge avait expliqué qu'il s'en remettait plutôt aux enseignants et aux équipes-écoles.

Le 30 mai dernier, le gouvernement caquiste avait également rejeté une motion du Parti québécois demandant d'encadrer l'utilisation du téléphone cellulaire en classe au primaire et au secondaire.

La motion mentionnait les «effets néfastes de l'utilisation du téléphone cellulaire en classe sur la concentration et la motivation des élèves». À ce moment-là, le gouvernement était `en train de regarder l'encadrement', a dit le ministre de l'Éducation mercredi.

«Avant d'interdire, il faut d'abord se demander: 'Est-ce que cette interdiction-là va aider nos élèves?` J'en viens à la conclusion que oui, après mûre réflexion», a-t-il expliqué.

Au printemps dernier, 92% des 7000 enseignants sondés par la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE) disaient appuyer l'interdiction du cellulaire en classe, sauf pour certaines activités pédagogiques.

La présidente de la FSE, Josée Scalabrini, avait affirmé que les enseignants voulaient réduire les distractions en classe et qu'ils craignaient de plus en plus d'être filmés à leur insu par des élèves.

En 2021, lors de la Consultation sur la santé des jeunes et l'utilisation des écrans, plusieurs experts avaient rappelé les effets néfastes des écrans sur la vue, le sommeil et le poids.

Mais les écrans ont aussi du bon, avaient-ils dit. À l'école, ils permettraient notamment de varier les approches pédagogiques.

Reportage vidéo :
/ Noovo Info
Caroline Plante
Texte :
Caroline Plante / La Presse canadienne