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Les navires russes à La Havane ne représentent «aucune menace immédiate» pour le Canada ou les Canadiens.
Le ministre de la Défense nationale, Bill Blair, a déclaré lundi qu'il avait agi sur les conseils de l'état-major lorsqu'il a approuvé le projet d'envoyer un navire canadien à Cuba. Mais il assure qu'il ne peut pas divulguer ces conseils, classifiés, qui lui ont été donnés sur les raisons pour lesquelles la Marine souhaitait participer à cette mission.
Cette escale à La Havane retient l'attention cette semaine parce que le navire de la Marine canadienne est amarré à Cuba aux côtés d'une flottille russe. La «visite portuaire» a été effectuée à la demande de la Marine royale canadienne et du Commandement des opérations interarmées du Canada.
M. Blair affirme que le gouvernement canadien était conscient que des navires russes se trouveraient dans la zone au même moment. Il a assuré que les navires russes à La Havane ne représentaient «aucune menace immédiate » pour le Canada ou les Canadiens, et que ce voyage visait à démontrer la «présence, la capacité navale et l'engagement [du Canada] en faveur des eaux sûres et ouvertes dans les Amériques».
«Le déploiement de ces navires et avions envoie un message très clair: le Canada dispose d'une armée compétente et prête à être déployée, et nous n'hésiterons pas à faire ce qui est nécessaire pour protéger nos intérêts nationaux», a déclaré le ministre Blair en conférence de presse lundi à Ottawa.
«Le Canada (…) est déterminé à maintenir une présence militaire crédible dans les mers et dans les airs autour de notre continent.»
Dans un communiqué en avril dernier, la Marine expliquait que le NCSM Margaret Brooke, lors de son voyage de retour après un déploiement dans les Antilles, effectuerait une «visite portuaire» à La Havane, du 14 au 17 juin, pour souligner 80 ans de relations diplomatiques «ininterrompues» avec Cuba, en 2025. Le navire est maintenant en route vers le Canada.
Selon l'Associated Press, la flotte de navires de guerre russes a quitté lundi le port de La Havane après une visite de cinq jours à Cuba à la suite d'exercices militaires prévus dans l'océan Atlantique. Un sous-marin à propulsion nucléaire, une frégate, un pétrolier et un remorqueur de sauvetage ont quitté lentement le port lundi matin.
Les conservateurs à Ottawa ont critiqué cette décision sur les réseaux sociaux, après que la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré lors d'une récente entrevue à CBC qu'elle ignorait qu'un des navires de patrouille canadiens était amarré à La Havane en même temps que des navires de guerre russes. «C'est une information qui est nouvelle pour moi», a admis Mme Joly à l'animateur David Cochrane en fin de semaine.
Le chef conservateur, Pierre Poilievre, a qualifié cette visite d'«imprudente, de radicale et de dangereuse» sur les réseaux sociaux. Il souligne que Cuba est dirigée par une dictature communiste brutale.
Lorsqu'on lui a demandé lundi s'il considérait Cuba comme un allié du Canada, le ministre Blair a répondu: «Non, je ne le crois pas».
«Mais nous avons des alliés à travers l'OTAN, et nous avons d'autres pays avec lesquels nous entretenons des relations de travail, notamment dans la région de la CARICOM», a-t-il déclaré, ajoutant que le Canada entretenait des relations avec «un certain nombre de nations insulaires».
M. Blair a admis que les Canadiens pouvaient être confus quant au but de cette visite, s'ils la considèrent strictement à travers une «lentille politique partisane», ajoutant que le voyage soigneusement planifié visait à envoyer un message.
Interrogé spécifiquement sur les conseils qui lui ont été donnés par l'état-major et qui ont conduit à ce déploiement, M. Blair a déclaré que «certains aspects des informations» provenant de la Marine étaient classifiés. Il a également refusé de dire si le Canada souhaitait recueillir des renseignements sur les Russes.
«Et comme je l'ai dit, leur travail consiste à démontrer notre présence, à démontrer notre capacité navale et à démontrer et affirmer l'engagement du Canada envers des eaux sûres et ouvertes dans toutes les Amériques. C'est pourquoi nous étions là.»
La visite à La Havane est la première de la Marine canadienne depuis 2016 et intervient à un moment où le Canada a envoyé des milliards d'aide et d'équipement militaire à l'Ukraine pour l'aider à lutter contre l'invasion russe, qui a débuté en février 2022.
Le premier ministre Justin Trudeau était de retour au Canada dimanche à la suite d'un sommet organisé en Suisse pour contribuer à faire progresser la paix en Ukraine.
Durant son séjour, M. Trudeau a promis une enveloppe de 52 millions $ pour aider l'Ukraine et a coprésidé une séance pour les dirigeants au cours de laquelle il a discuté de la nécessité pour la communauté internationale d'appeler au retour de près de 20 000 enfants ukrainiens enlevés de leurs foyers par la Russie.