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Quel emploi vous permettrait de toucher le plus gros salaire possible en 2024, voire pour le reste de votre carrière professionnelle?
Quel emploi vous permettrait de toucher le plus gros salaire possible en 2024, voire pour le reste de votre carrière professionnelle? Pour répondre le mieux possible à cette question, mieux vaut comprendre le contexte actuel du marché du travail au Québec.
Selon Randstad Canada, le marché du travail est en pleine «évolution» dans une vague de changement intense qui pourrait s’étendre sur plusieurs années. Le changement est si profond que, d’après le Guide salarial 2024 de la firme en ressources humaines, le salaire n’est plus la priorité des travailleurs québécois. La rémunération vient au deuxième rang derrière la conciliation entre l’emploi et la vie personnelle.
Reste que le salaire demeure parmi les aspects les plus importants aux yeux des Québécois dans leur emploi, d’autant plus que le coût de la vie a augmenté rapidement dans les dernières années. Selon Statistique Canada, le taux d’inflation a gravité entre 5% et un peu plus de 8% entre janvier 2022 et février 2023 au pays, avant de redescendre progressivement à des niveaux avoisinant les 3% en date de novembre dernier, ce qui peut inciter des travailleurs d’améliorer leurs conditions salariales.
Obtenir un meilleur revenu cette année relève du possible. En raison de la «hausse de la concurrence» dans certains secteurs, les employeurs proposent des salaires compétitifs pouvant profiter aux employés en 2024, a expliqué Marie-Pier Bédard, vice-présidente exécutive chez Randstad Canada, dans un entretien avec Noovo Info.
Mme Bédard brosse un portrait non exhaustif de certains des secteurs les mieux rémunérés et nomme des emplois qui ne nécessitent que peu de temps d’étude afin d’obtenir un diplôme. Une hausse salariale fulgurante a été enregistrée pour ces emplois depuis la fin de la pandémie.
Les métiers techniques sont et seront extrêmement populaires en raison de la pénurie de main-d’œuvre qui ne risque pas se régler de sitôt, soutient Marie-Pier Bédard. Des emplois tels que ceux de mécanicien de véhicule lourd, de mécanicien de maintenance ou encore de technicien sur la route auraient pratiquement doublé de salaire en peu de temps.
«C’étaient des emplois qui tournaient dans les 20$ à 25$ l’heure, et qui sont maintenant tous autour du 40$ l’heure», affirme la vice-présidente de Randstad Canada.
Le Guide salarial 2024 de Randstad Canada rapporte qu’un mécanicien de véhicule de poids lourd peut obtenir un salaire allant de 52 000$ à 80 000$ à Montréal. Un mécanicien d’entretien d’expérience peut toucher jusqu’à 87 000$.
D’autres métiers spécialisés offrent des salaires jugés compétitifs en 2024:
Ces emplois pourraient séduire les Québécois en quête d’un nouveau job, car ils ne requièrent pas de longues années d’études afin d’accéder au marché du travail.
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«La technologie progresse de plus en plus rapidement. Il faut s’habituer à vivre dans un monde en transformation et en changement», note Mme Bédard.
«L’essor des intelligences artificielles» et la popularité incessante du commerce en ligne ont un impact direct sur les emplois dans le secteur des technologies, affirme Randstad Canada. Mais ce n’est pas nouveau: à l’instar des années précédentes, ces postes «sont très bien payés et sont extrêmement en demande».
Randstad Canada énumère plusieurs emplois dans le secteur de la programmation et de l’intelligence artificielle proposant des revenus intéressants d’entrée de jeu. En voici quelques exemples:
Le poste de gestionnaire de médias sociaux semble avoir gagné en popularité et en importance au sein des entreprises, qui offrent des salaires compétitifs dès la première année d’embauche. On parle d’un salaire d’entrée entre 61 700$ et 86 000$ allant jusqu’à 121 700$ en fonction des années d’ancienneté et d’expérience, indique Randstad.
Offrant déjà des salaires intéressants, le secteur des finances et de la comptabilité a connu des «hausses significatives» en 2023, avance Mme Bédard, notamment les contrôleurs financiers.
Selon le guide salarial de Randstad Canada, un contrôleur financier peut rechercher un salaire à l’entrée entre 94 000$ et 120 600$ cette année.
Un comptable peut également s’attendre à un salaire d’embauche oscillant entre 72 900$ et 89 200$ à Montréal. Voici le salaire qu’il pourra obtenir en fonction de son ancienneté:
Peu importe le secteur affecté par une pénurie de personnel, les entreprises offriront davantage des salaires compétitifs dès la première année d’embauche, explique Mme Bédard. Les hausses salariales en fonction de l’ancienneté sont donc moins significatives.
Il s’agit d’un secteur «extrêmement compétitif», où la demande de main-d’œuvre est forte dans plusieurs domaines, explique Mme Bédard. «Ce sont des postes qui continueront d’être en demande au fil des années.» Ces facteurs feront en sorte que les salaires dans ces industries «continueront de monter au fil des années», ajoute-t-elle.
L'industrie de la construction au Québec devrait se maintenir au-dessus des 200 millions d'heures de travail, en 2023 et en 2024, alors que le secteur résidentiel tire encore de l'arrière par rapport aux autres secteurs.
La Commission de la construction du Québec a publié en décembre dernier ses prévisions pour 2024 et il en ressort que l'industrie continuera d'être forte, de façon générale, malgré un léger repli.
La CCQ s'attend à ce que l'industrie enregistre 207,5 millions d'heures de travail en 2023 et 202 millions d'heures en 2024.
Les postes en ingénierie ont toujours été bien rémunérés et continueront à l’être pour un long moment.
Une enquête publiée par Genium360 avance que le salaire moyen des professionnels du génie s’est établi à 123 314$ et la médiane à 115 600$ entre 2022 et 2023. Il s’agit d’une augmentation de 6,1%.
Randstad a dévoilé les salaires de départ dans le domaine de l’ingénierie à Montréal. En voici quelques exemples:
Le guide salarial 2024 montre que la majorité des postes affichent des salaires dépassant les 100 000$ après quelques années d’expérience et d’ancienneté.
De son côté, Marie-Pier Bédard rappelle que les salaires de certains postes peuvent largement augmenter au fil des années si les responsabilités de l’employé augmentent, mais ce qui frappe la vice-présidente, c’est que les salaires d’entrée sont plus attirants qu’ils ne l’étaient.
Aux yeux de Marie-Pier Bédard, le marché du travail effectue présentement «une remise à niveau», alors que le Québec «a vécu plusieurs années où le taux de chômage était très bas».
Ce «retour à la normale» a donc des répercussions sur certains secteurs, qui ont recours à des coupures.
Par exemple, le secteur des communications et le secteur manufacturier dans certains types de postes ont été affectés et risquent «de continuer de l’être en 2024», estime la vice-présidente de Randstad Canada.
Comme mentionné plus tôt, les Canadiens ne voient plus le marché du travail de la même manière. Leurs valeurs semblent avoir changé depuis la pandémie. La preuve, l’argent ne fait pas forcément le bonheur des Canadiens: la conciliation travail-vie personnelle serait maintenant la valeur principale recherchée par les personnes en quête d’un nouvel emploi.
Le guide salarial 2024 de Randstad Canada, faisant le point «sur un monde du travail qui se redéfinit», rapporte en effet que 40% des répondants «seraient susceptibles de quitter leur emploi afin d’améliorer leur conciliation travail-vie personnelle».
Marie-Pier Bédard mentionne que les Québécois ne regardent plus d’emblée le montant de leur paie, mais bien «le nombre de jours à devoir à aller au bureau et la distance à parcourir pour se rendre au travail».
«Tous ces critères ont un impact sur la qualité de vie, c’est une tendance qu’on voit dans le marché», a-t-elle conclu.
Avec la collaboration de Guillaume Théroux pour Noovo Info.