Valérie Dubé rêvait de devenir une éducatrice en CPE. Mais il y a deux ans, la vie de la jeune femme a basculé à la suite d’une blessure hivernale.
Valérie se souvient qu’elle sortait à l’extérieur pour aller porter les poubelles au chemin, puis a glissé sur une plaque de glace. Résultat: fracture du péroné et cheville déplacée. Alors qu’une intervention chirurgicale a été nécessaire, Mme Dubé a développé le rare syndrome douloureux régional complexe.
«Maintenant, juste prendre une petite marche à la pharmacie, ça me prend deux jours à m’en remettre. Mon pied devient noir», a-t-elle confié au micro de Noovo Info.

Elle affirme que ses rêves de devenir éducatrice ont tout simplement disparu. «J’ai fait mon deuil après deux ans, car ça n’ira probablement jamais mieux», a-t-elle déploré.
Conflit avec le ministère
À la suite de ce diagnostic, elle a décidé de déposer une première demande d’aide sociale dans le programme Objectif emploi, puisqu’elle ne peut plus travailler pour le moment. Une demande qui lui a été acceptée.
Mme Dubé ajoute avoir par la suite écoulé l’héritage de son père décédé il y a six ans, puis remboursé une dette à sa mère.
C’est à ce moment qu’elle a appris que son dossier auprès du ministère de la Solidarité sociale et de l’Action communautaire a été fermé, sous prétexte qu’elle aurait «dilapidé de l’argent» en raison dudit versement d’argent à sa mère.
Cette décision a été montrée du doigt par le porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, Serge Petitclerc.
Lors d’un entretien avec Noovo Info, il explique qu’une personne sous l’aide sociale ne peut pas avoir «plus de 1500$» dans son compte bancaire. «Sinon, on te coupe un montant sur ton prochain chèque», a-t-il ajouté.
Selon M. Petitclerc, un Québécois sous l’aide sociale doit donc dépenser tout l’argent reçu dans le cas d’un héritage en raison de ce règlement sous peur de se faire «expulser de l’aide sociale et de devoir refaire une autre demande».
Une décision incompréhensible?
Mme Dubé a rempli une deuxième demande d’aide sociale, mais le ministère a considéré qu’elle est revenue à la charge de sa mère, même si elle est désormais âgée de 24 ans.
Pourtant, Valérie mentionne qu’elle ne vit plus chez sa mère, alors que le principe de contribution parentale devrait être aboli en avril 2026.
Pendant ce temps, Mme Dubé est à court de solutions. «Je ne suis pas une mauvaise citoyenne qui veut arnaquer le système et qui veut se faire de l’argent sur le dos du gouvernement», a-t-elle lancé.
Le ministère a refusé de commenter le dossier de Valérie Dubé, qui se battre devant le Tribunal le 27 mai prochain.
Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo.