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«Cela a ruiné ma vie.»
Une Montréalaise affirme que son rêve de devenir infirmière a été anéanti après qu'elle a été agressée sexuellement par un ancien superviseur au Collège John Abbott en 2021, alors qu'elle était étudiante
Avertissement: cet article contient des détails sur une agression sexuelle.
La femme, qui avait 17 ans à l'époque, a déposé une plainte auprès du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Juste avant que l'accusé, Boris Stanley Paredes, 61 ans, ne soit jugé, il a plaidé coupable à un chef d'accusation d'agression sexuelle le 3 septembre 2024. Il a été condamné à une peine avec sursis et à trois ans de probation, ainsi qu'à 240 heures de travaux d'intérêt général dans le cadre de sa peine.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Présentement âgée de 20 ans, la victime le poursuit, ainsi que le cégep et le Centre de réadaptation de l'ouest de Montréal (CROM) où il était employé, pour 600 000 $ de dommages et intérêts. Le centre offre des services spécialisés aux adultes et aux enfants présentant une déficience intellectuelle.
Dans une entrevue accordée à CTV News, elle a déclaré que l'agression avait «ruiné [sa] vie» et l'avait entraînée dans une spirale descendante qui l'a amenée à abandonner l'école à deux reprises, à se tourner vers la drogue et à s'automutiler.
«Quand c'est arrivé, j'étais paralysée, physiquement. Et dans ma tête, je me souviens d'avoir crié à tue-tête pour qu'il arrête et qu'il me laisse tranquille», a-t-elle raconté.
La poursuite, déposée en Cour supérieure mardi, demande 250 000 $ en dommages moraux et en perte de jouissance de la vie, 250 000 $ en perte de revenus futurs et 100 000 $ en dommages punitifs.
Les tentatives de CTV News pour joindre M. Paredes mercredi ont été infructueuses. L'avocat qui l'a représenté lors de son procès pénal a déclaré qu'il n'était pas au courant de la poursuite.
Selon le document judiciaire, la victime était inscrite au programme de sciences sociales du collège à l'automne 2021 au moment de l'agression. Elle suivait un cours de psychologie qui l'obligeait à participer à un programme volontaire de jumelage avec un adulte ayant des besoins spéciaux et à rédiger des journaux de bord pour sa classe.
Boris Stanley Paredes était un superviseur du programme, qui a développé une relation avec la femme au cours des premiers mois de son programme et lui donnait parfois des «massages de points de pression» pour soulager le stress, selon les allégations de la poursuite.
Le 9 novembre 2021, la femme s'est rendue à son bureau dans le bâtiment Penfield de John Abbott pour parler d'une affaire familiale pénible. En larmes, elle s'est à nouveau vu proposer un massage, mais cette fois, il lui aurait demandé de s'allonger sur son bureau et de se mettre sur le ventre avant de l'agresser sexuellement pendant environ deux heures.
Trop effrayée pour signaler elle-même l'incident, elle en a parlé à une amie, qui l'a ensuite signalé au collège. Un responsable de l'établissement a interrogé la victime et l'a aidée à préparer une déclaration qui serait transmise à la police, selon les termes de la poursuite.
Selon la poursuite, la victime a subi des effets «significatifs qui ont changé sa vie » après l'agression, notamment deux tentatives de suicide, un stress post-traumatique, des cauchemars et des crises de panique. À un moment donné, elle a « installé une caméra dans sa chambre à coucher parce qu'elle ne pouvait pas savoir s'il était là ».
«Depuis qu'elle a quitté l'école, la plaignante gagne modestement sa vie en effectuant de petits boulots tels que caissière dans une épicerie, livreuse de pizzas et vendeuse de matériel de musique. Ce travail n'offre pas le même salaire ou la même sécurité d'emploi qu'une infirmière», indique-t-on.
Maintenant que M. Paredes a été condamné, la Montréalaise souhaite intenter une poursuite au civil pour lui faire passer un message.
«Je vais m'en sortir et il ne m'a pas entièrement brisée. Oui, vous savez, il m'a brisée pendant quelques années, et j'en serai toujours marquée d'une manière ou d'une autre, mais je vais reprendre ma vie en main, et je vais redevenir moi-même très bientôt, je l'espère.»
L'avocat de la victime, Jeff Orenstein, a déclaré que le cégep était responsable des dommages parce qu'il travaillait sur le terrain de l'école.
Le Collège John Abbott a refusé une demande d'entrevue mercredi. Dans une déclaration à CTV News, une porte-parole du collège a indiqué que la poursuite ne lui avait toujours pas été signifiée.
«Le Collège John Abbott prend très au sérieux des questions comme celles-ci et veut s'assurer que tous les membres de notre communauté se sentent en sécurité et font partie d'un environnement exempt de violence sexuelle et de harcèlement de quelque nature que ce soit», a écrit Debbie Cribb dans un courriel.
«Lorsque nous avons été informés, en 2021, de ce qui était à l'époque une agression présumée, l'équipe d'aide aux victimes d'agressions sexuelles (SART) du collège est rapidement passée à l'action pour soutenir l'étudiant en question. La personne que l'étudiante a identifiée comme étant responsable de l'agression était l'éducateur sur place du CROM. Il n'était pas employé par le Collège. La réaction rapide de l'équipe SART et le soutien qu'elle a apporté à l'étudiante ont permis non seulement de la soigner, mais aussi de renvoyer immédiatement l'employé du CRPM.
Le Centre de réadaptation de l'ouest de Montréal a refusé de commenter la poursuite civile.