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«Il y a un angle mort au projet de loi de M. Legault...» Lisez la chronique de Geneviève Pettersen.
Ça aura un effet dissuasif, en tout cas. 1500 piasses, ce n’est pas du petit change pour plusieurs d’entre nous. On sait que pour la plupart des campagnes de sensibilisation, que ce soit pour l’alcool ou le cellulaire au volant, les gens ont commencé à changer leur comportement lorsqu’on a décidé d’imposer des amendes et des peines sévères.
Money talks, comme dirait l’autre, et disons que, sachant que des publications déplacées à répétition sur les réseaux sociaux, des appels incessants au bureau de comté et des visites impromptues à un élu peuvent me valoir une facture salée, j’y repenserais à deux fois.
Pourquoi je parle de ça? Parce que le gouvernement Legault a présenté un projet de loi visant à «protéger les élus» et à «favoriser l’exercice sans entraves de leurs fonctions». Que ce soit la ministre Mélanie Joly, qui a été harcelée en pleine rue par un citoyen en colère ou sa collègue Chrystia Freeland, les élus font face, depuis quelques années, à une vague de haine sans précédent. Et ça touche tous les paliers de gouvernements, tous les partis. Ça se passe même au municipal. Au chapitre des insultes, tous les politiciens sont dans le même bateau.
Mais si on va de l’avant avec le projet de loi, l’ensemble des élus (députés, maires et conseillers municipaux) pourront s’en revendiquer. Comment? En obtenant une injonction contre les citoyens avec qui ils ont maille à partir. Cela pourra s’accompagner d’une amende pouvant aller jusqu’à 1500$. La Cour supérieure pourra alors imposer un paquet de mesures, dont deux que je trouve très intéressantes:
Enfin! Un peu d’imputabilité pour les gens qui écrivent des choses problématiques sur différentes plateformes et dont les propos échappent à la loi. Il était temps. J’étendrais même ça à d’autres sphères d’activités et pourquoi pas, à l’ensemble des citoyens.
Mais il y a tout de même un angle mort au projet de loi de M. Legault. Il ne faudrait pas qu’on ait l’impression d’être censuré. La dernière affaire dont on a besoin en ce moment, c’est que les citoyens aient l’impression qu’il y a une forme de muselage, qu’ils ne peuvent plus communiquer leurs insatisfactions aux élus.
À VOIR | Protéger les élus contre le harcèlement, c’est important
Les ponts sont en effet à rebâtir depuis la pandémie, et il y a beaucoup à faire pour regagner la confiance des électeurs. Ce serait dommage qu’un projet de loi mal ficelé vienne mettre des bâtons dans les roues à cette entreprise.
On compte donc sur le gouvernement et les oppositions pour faire leurs devoirs.