«Le Canada est en guerre (…) Il va y avoir des secousses. Chez nous c’est 200 familles qui vivent de l’industrie de la forêt et qui vont être touchées de plein fouet», prédit le chef de communauté innue de Mashteuiatsh, Gilbert Dominique.
La Grande Cheffe de la nation crie, Mandy Gull-Matsy, partage aussi son inquiétude: «Ma région va être impactée beaucoup par les tarifs. L’industrie forestière, minière, etc.»
Accélérer les projets énergétiques avec l’aide des Premières Nations et des Inuits
Pour lutter contre le ralentissement économique, le PDG d’Hydro-Québec, Michael Sabia, réitère l’intention de la société d’État d’accélérer les projets d’infrastructures énergétiques.
«Il faut voir cette crise comme une occasion de passer des idées à l’action», ajoute-t-il en plus de s’engager à «changer radicalement la place des Premières Nations et des Inuits dans l’économie du Québec, d’une façon qui n’a jamais été considérée dans le passé.»
Celui qui agit aussi à titre de co-président d’honneur du Sommet propose d’augmenter les dépenses avec les fournisseurs autochtones jusqu’à 1,5 G$.
«Sur l’emploi, nous allons passer d’environ 10% de main-d’œuvre autochtone sur nos chantiers à 15%.»
Des paroles, mais aussi des gestes ont été salués par les leaders autochtones.
«Le discours du premier ministre est peut-être moins rassurant que celui du PDG d’Hydro-Québec. M. Sabia a parlé des choses qu’Hydro-Québec a faites, pas toujours correctes dans le passé. Il y a réparation et aussi une vision de l’avenir», commente Ghislain Picard, ancien chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador.
La Grande Cheffe crie souligne le travail réalisé par M. Sabia, ajoutant qu’elle aimerait aussi voir les autochtones gravir les échelons des entreprises et joindre les rangs des conseils d’administration.
Est-ce que le Québec devrait emprunter la méthode Doug Ford avec des tarifs de 25% sur l’électricité?
«Huit des onze barrages sont en territoire cri. J’aimerais parler avec M. Legault avant qu’il prenne une décision comme ça», répond la Grande Cheffe Gull-Matsy.
Guerre tarifaire: «on devrait faire partie de la stratégie»
Les leaders autochtones invitent le gouvernement Legault à les intégrer aux discussions et aux prises de décision quant à la stratégie à adopter face aux menaces de l’administration Trump.
«La crise, ça fait longtemps qu’on la vit. Cette crise-là, de ne pas faire partie de l’économie canadienne et québécoise. Peut-être qu’on aurait des enseignements à donner sur la résilience, se tenir debout», illustre la sénatrice innue Michèle Audette, co-présidente d’honneur du Sommet.
Et pour ce qui est des menaces d’annexion?
«Nous avons des droits reconnus et des titres territoriaux dans ce pays et sur le continent. Nos Premières Nations, je ne crois pas qu’elles embarquent dans un 51e État!», répond Lucien Wabanonik, chef du Conseil de la nation anishnabe du Lac-Simon.