Début du contenu principal.
Mme Plante a rappelé à la ministre des Transports et de la Mobilité Durable que, «oui, le transport, c’est une mission de l’État» – quoiqu’avant de faire ce rappel, elle a pris soin de dire qu’elle n’est «pas là pour pitcher des roches».
C’est là un autre échange corsé entre le gouvernement de François Legault et les municipalités en lien avec le financement du transport collectif, vastement déficitaire. Mme Guilbault refuse d’augmenter l’aide financière aux municipalités, parce qu’elle estime que son ministère n’est pas responsable de la gestion des sociétés de transport et que les contribuables ne doivent pas avoir à écoper pour la façon dont sont gérés leurs revenus et dépenses
Voyez le compte rendu de Jean-François Poudrier sur ce sujet dans la vidéo:
Mais pour Mme Plante, «le transport collectif, ce n’est pas une dépense», dit-elle. «C’est un investissement. Ça soutient des gens qui travaillent, qui font partie de notre économie.»
Si la question du transport collectif peut paraître émaner plus particulièrement du Grand Montréal et de Québec, où on est toujours à identifier la meilleure façon de construire du transport structurant, la mairesse de Montréal utilise plusieurs exemples régionaux pour illustrer son point que les régions urbaines plus denses ne peuvent, selon elle, être tenues comme seules responsables du déficit.
«Ce n’est pas une question de se demander si le monde de Baie-Comeau devrait payer pour le transport collectif dans la région métropolitaine», a-t-elle déclaré.
Mme Plante a donc invité la ministre et «tout le gouvernement du Québec […] à venir dans le métro le matin, à prendre l’autobus à Laval, à attendre longtemps dans les Couronnes parce qu’il n’y a qu’un autobus qui passe par heure».
Les propos de la mairesse de Montréal ont trouvé écho en provenance de plusieurs organismes oeuvrant en environnement et en mobilité durable qui jugent «inacceptables et irresponsables» les propos de la ministre Guilbault.
«Pensons à Québec, à Sherbrooke, à Trois-Rivières, à la Gaspésie, au Bas-St–Laurent, à Gatineau pour ne prendre que ceux-là: le transport collectif, c’est important partout!» ont écrit les dirigeants de 13 organismes, incluant Équiterre, Vivre en ville, la Fondation David Suzuki et Vélo Québec dans un communiqué.
«Les membres du gouvernement doivent cesser de tenir des propos divisifs entre le Grand Montréal et le reste du Québec, dit-on. Les décideurs ne gagnent rien à se renvoyer la balle. Ils doivent mettre en place des solutions pour réussir le virage vers la mobilité durable.»
L’échange de coups s’est transporté à Québec en marge de l’annonce de la construction du Musée national de l’histoire du Québec. François Legault accuse les maires «de quêter à Québec plutôt que de faire le ménage dans leurs dépenses» et a affirmé que son gouvernement «n’est pas [gestionnaire] des sociétés de transport».
Il prenait ainsi la défense de sa ministre des Transports, Geneviève Guilbault, attaquée de toutes parts pour ses déclarations controversées.
En effet, la ministre a laissé entendre mercredi que ce n'était pas à elle de gérer le transport collectif au Québec.«Je ne fais pas confiance en Mme Guilbault», a riposté le maire de Québec, Bruno Marchand, encore irrité par la décision du gouvernement d'avoir retiré à sa Ville le projet de tramway pour le confier à la Caisse de dépôt et de placement.
«Il n' y a pas de vision de la mobilité durable. Les transports, pour elle, c'est de développer des routes. Avec ça, on revient au Temps d'une paix de Joseph-Arthur», a-t-il poursuivi, en évoquant ainsi un téléroman célèbre qui se déroulait dans les années 1920.
«J'ai totalement confiance en Geneviève Guilbault, maintenant, ce que je dis à Bruno, c'est: regardons en avant», a dit M. Legault, au cours d'une annonce dans la capitale où le maire était présent.
Il a dit que son gouvernement allait poursuivre les discussions avec les municipalités. Ceci dit, le premier ministre, bien qu’il demande aux villes de faire «leur part», assure que les «discussions» en matière de transport collectif se poursuivront.
Avec de l'information de La Presse canadienne.