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«On va se réserver des droits de regarder toutes les options possibles, incluant les options légales.»
Le cochef du Parti vert du Canada (PVC) Jonathan Pedneault réclame la démission de la Commission des débats des chefs, alors qu'il dit évaluer encore toutes les options à sa disposition en lien avec son exclusion des débats.
Le parti a appris mercredi matin qu'il ne pouvait plus participer aux débats de mercredi et jeudi, parce qu'il ne respectait pas deux des trois critères établis pour obtenir l'invitation. Le problème se situait dans le nombre de candidatures, qui étaient inférieures au seuil nécessaire. M. Pedneault avait avoué en entrevue qu'il s'agissait d'un choix délibéré.
Le parti a passé la journée de mercredi à demander à la commission de reconsidérer sa décision, mais les Verts ont été informés en fin de journée qu'elle la maintenait, a annoncé M. Pedneault lors d'une conférence de presse jeudi matin.
Mais à quelques heures du débat en anglais, le cochef ne semblait pas lâcher le morceau.
«On va se réserver des droits de regarder toutes les options possibles, incluant les options légales», a soutenu M. Pedneault à Montréal.
«Entre-temps, la seule chose éthique et honorable de la part de la commission, ce serait de se retirer et de démissionner.»
Le deuxième et dernier débat, en anglais, sera présenté sur la CBC à 19 h.
M. Pedneault a d'ailleurs déploré que la commission ait accepté d'accréditer cinq employés du média de droite Rebel News.
«On a permis à Rebel News d'aller embêter l'espace public et de créer une forme de (dérangement) de ce débat des chefs, mais apparemment aux yeux de la commission, ce sont les Verts qui auraient été le problème», a-t-il lâché.
«Un moment donné, faut se réveiller, là, il y a clairement un problème avec la commission.»
En entrevue à l'émission «Tout un matin» à la radio de Radio-Canada, le directeur général de la commission, Michel Cormier, a plaidé que ce qui avait changé la donne, ce sont des entrevues avec M. Pedneault, dans lesquelles il avait dit qu'il avait choisi délibérément de ne pas présenter de candidats dans certaines circonscriptions.
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«Si on commence à retirer des candidats et priver les Canadiens de la possibilité de voter pour nos candidats, ça viole l'esprit des débats», a-t-il dit à l'animateur Patrick Masbourian.
«On ne souhaitait pas cette situation-là. Moi, la dernière chose que je voulais faire, c'est de me retrouver dans une décision de disqualifier le Parti vert la veille des débats.»
Quant à l'accréditation des cinq employés de Rebel News, M. Cormier a dit que la commission craignait une poursuite.
Le parti avait convoqué la presse jeudi matin pour présenter son programme électoral complet, qui comprend des engagements tous azimuts, notamment sur l'emploi, le commerce, les affaires internationales et la défense.
Si ses engagements sur ces sujets se rapprochent des partis de gauche, ceux sur le transport et l'environnement s'avèrent particulièrement ambitieux.
Il vise, dès 2030, la fin de la vente des véhicules à essence. Le parti propose également d'exempter de TPS tous les véhicules carboneutres neufs ou usagés.
Et en 2040, les Verts veulent que le transport en commun terrestre soit entièrement carboneutre. Pour ce faire, ils suggèrent de faire du transport ferroviaire «la plaque tournante des réseaux de transport en commun avec des liaisons par train léger et par autobus électriques dans chaque ville et région».
Quant au transport aérien et maritime, le parti défendrait l'imposition d'une taxe internationale sur le carburant de l’aviation et du transport maritime pour que les industries fassent leur part.
Sur l'environnement en général, le parti propose notamment de former un cabinet climatique transpartisan, et de mesurer les progrès climatiques chaque année au Parlement.
Les Verts veulent aussi que le gouvernement cesse de subventionner l'industrie des combustibles fossiles et interrompe toute construction liée à cette industrie.
Le parti mandaterait également la Banque de l'infrastructure du Canada pour qu'elle consacre 50 % de ses investissements à des projets de résilience climatique.
«Dans le cadre de notre plan pour l’avenir du transport au Canada, nous nous engageons à décarboner les transports en commun et le transport de marchandises ainsi qu’à assurer la transition nécessaire loin des moteurs à combustion interne pour les véhicules de passagers», peut-on lire dans le programme de plus de 100 pages.
«La transition vers les véhicules carboneutres est essentielle et attendue depuis trop longtemps.»