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«Elle m’a dit qu’elle avait frappé la voiture d’une femme enceinte. La femme était à l’hôpital, car elle risquait de perdre son bébé», se souvient-elle.
Sa «petite-fille», qui était en fait une voix générée par intelligence artificielle, lui expliquait qu’un avocat allait la contacter afin de payer sa caution de 4350$.
Quelques instants plus tard, le présumé avocat l’appelle et lui explique qu’une personne allait venir chez elle afin de récolter ledit montant. La dame voulait pourtant se déplacer au poste de police pour porter les milliers de dollars.
C’est à ce moment qu’elle décide d’appeler sa petite-fille directement.
Francine avait alors été la cible d’une fraude grands-parents; un phénomène qui gagne en popularité au Québec.
Présente lors d’une réunion de l’Association des directeurs de police du Québec, mardi à Trois-Rivières, Francine confie avoir ressenti énormément de honte à l’époque, elle qui ne savait pas que l’IA pouvait imiter les voix.
«Je trouve ça inhumain de nous faire vivre toutes ces émotions. J’avais peur qu’on me juge de ne pas m’en être rendu compte», a-t-elle déploré.
«Malgré la honte, il faut changer cette mentalité pour que cette honte change de camp», a affirmé Dave Lysight, directeur général du Centre d'aide aux victimes d'actes criminels (CAVAC) de la Mauricie.
À Trois-Rivières, 61 victimes de fraude grands-parents ont été répertoriés dans les 18 derniers mois. Un chiffre en hausse, puisqu’il ne s’agit que des personnes qui ont contacté les autorités.
Le Service de police de Trois-Rivières ajoute que 196 personnes ont été victimes de faux représentants bancaires au cours de la dernière année.
Voyez le reportage d’Alice Trahan dans la vidéo.