Ce décès avait fortement ébranlé le Québec et mis en lumière les graves problèmes au sein de la Direction de la protection de la Jeunesse (DPJ).
Que s’est-il passé lors de ces cinq années? Noovo Info a dressé le calendrier des dates marquantes de l’un des pires drames familiaux de l’histoire de notre province.
29 avril 2019
La fillette de 7 ans est retrouvée dans un état critique dans une résidence de Granby. L’enfant, qui avait subi plusieurs sévices, succombe à ses blessures le lendemain matin.
30 avril 2019
Le père et la belle-mère de la fillette martyre sont arrêtés par les autorités pour faire face à plusieurs chefs d’accusation.
1er mai 2019
Le gouvernement confirme que la fillette était connue de la DPJ, alors que son dossier était évalué. Le ministre Lionel Carmant annonce trois enquêtes en lien avec ce drame.
9 mai 2019
Les funérailles de la fillette de Granby prennent place. La tristesse, la colère et la consternation sont au rendez-vous.

30 mai 2019
Le gouvernement confie à Régine Laurent le mandat de mener une commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse.
Juin 2019
En plus de l'enquête policière, une enquête interne est déclenchée au CIUSSS de l’Estrie et une autre par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.
18 décembre 2019
La Commission Laurent dépose ses premières recommandations:
- Un système provincial d'avis de grossesse
- Favoriser l'accès aux CPE pour les familles plus vulnérables
- Mieux financer les organismes communautaires familles
5 mars 2020
Un nouveau cas de maltraitance d'enfants à Granby est médiatisé au Québec. Quatre enfants ont vécu dans des conditions insalubres pendant des mois, alors que la DPJ Estrie évaluait le dossier.
Le même jour, la DPJ de l’Estrie est mise sous-tutelle par le gouvernement du Québec.
30 Avril 2020
Un an après la mort, la moitié des intervenants de la DPJ de l’Estrie estime que leurs conditions de travail se sont détériorées dans la dernière année, selon un sondage mené par leur syndicat.
30 avril 2021
Près de deux ans après le décès de la fillette de Granby, la Commission Laurent dépose son rapport au gouvernement. Adopter une charte des droits de l'enfant et créer une fonction de commissaire au bien-être et aux droits des enfants sont parmi les points clés.
Parallèlement aux travaux de la commission, les démarches judiciaires poursuivent leur cours.
9 décembre 2021
La belle-mère de la fillette est reconnue coupable de séquestration et de meurtre non prémédité de la fillette. Elle écope d’une peine de prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 13 ans.
8 janvier 2022
Le mois suivant, le père de la fillette écope de quatre ans de prison pour avoir séquestré sa fille.
Avril 2023
Le père de la fillette demande une libération conditionnelle. Le tout lui est refusé.
Septembre 2023
Le père va en appel de cette décision. Son appel est rejeté. La cour considère qu'il est un danger pour la société en semi-liberté.
Octobre 2023
Le ministre Lionel Carmant présente le projet de loi 37 visant la création d'un poste de commissaire au bien-être et aux droits des enfants qui va se consacrer aux jeunes de 0 à 25 ans qui ont été pris en charge par la DPJ, une recommandation phare du rapport Laurent.
Décembre 2023
Le père obtient finalement une libération conditionnelle.
Février 2024
Des consultations et des auditions publiques ont lieu sur le projet de loi 37. Plusieurs institutions et organismes ont présenté des mémoires. À ce jour, le poste n'a toujours pas été pourvu.
Avril 2024
L’histoire de la fillette devait faire changer les choses à la DPJ, soit diminuer les listes d’attente afin qu’aucun enfant ne passe entre les mailles du filet.
Mais en avril 2024, 650 dossiers étaient en attente d’évaluation à la DPJ de l’Estrie. Des chiffres comparables à 2019, où on en recensait 785.

Voyez le reportage de Fanny Lachance-Paquette dans la vidéo.