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La bourse est plombée par les craintes d'escalade dans la guerre commerciale entre Pékin et Washington.
La Bourse de New York a terminé en nette baisse jeudi, plombée par les craintes d'escalade dans la guerre commerciale entre Pékin et Washington et par les incertitudes après la pause pour certains droits de douane décidée la veille par Donald Trump.
Le Dow Jones a perdu 2,50%, l'indice Nasdaq a reculé de 4,31% et l'indice élargi S&P 500 de 3,46%.
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Déjà dans le rouge depuis l'ouverture, la place américaine s'est enfoncée après les précisions de la Maison-Blanche sur les droits de douane visant les produits chinois.
Au Canada, L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a clôturé en baisse de 712,16 points pour terminer la séance à 23 014,87 points.
Devant la détermination de Pékin de rendre quasiment coup pour coup aux annonces douanières américaines, Donald Trump avait annoncé mercredi que la surtaxe sur les produits chinois serait désormais de 125%.
Le principal indice boursier canadien perdait plus de 600 points en fin de matinée, jeudi, tandis que les marchés boursiers américains chutaient également, abandonnant une partie des gains réalisés mercredi. La veille, les indices de référence de la place américaine s'étaient envolés, le Nasdaq ayant ainsi bondi de plus de 12%.
En parallèle, le dollar américain et le pétrole ont aussi chuté, tandis que l'or a franchi un nouveau record. Le dollar canadien s'échangeait au cours moyen de 71,35 cents US, en hausse par rapport à celui de 70,67 cents US mercredi.
La devise américaine a notamment atteint un plus bas depuis plus de dix ans face au franc suisse, considéré comme une valeur refuge dans la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump.
À la bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a reculé de 2,28 $ US à 60,07 $ US le baril, tandis que celui du gaz naturel a perdu 26 cents US à 3,56 $ US le million de BTU.
Le prix de l'or a progressé de 98,10 $ US à 3177,50 $ US l'once, et celui du cuivre a augmenté de 14 cents US à 4,34 $ US la livre.
Pour Patrick O'Hare, de Briefing.com, le «retour en arrière» observé jeudi sur la place américaine «n'est pas surprenant».
«Compte tenu de l'ampleur des gains d'hier», l'analyste estime que de nombreux acteurs du marché y ont vu «un cadeau» leur permettant de vendre jeudi «en sachant que l'incertitude concernant les droits de douane, l'économie et les bénéfices n'a pas été résolue» par les annonces du président américain.
Dans un revirement spectaculaire, Donald Trump a gelé pour une durée de 90 jours les surtaxes appliquées à une soixantaine de pays, ne maintenant à leur égard que le taux plancher de 10% en vigueur pour tous les pays depuis début avril.
En réaction, l'Union européenne (UE) va geler sa riposte durant 90 jours pour «donner une chance aux négociations», a annoncé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. «Si les négociations ne sont pas satisfaisantes, nos contre-mesures entreront en vigueur», a-t-elle cependant prévenu.
Il s'agit d'une «pause tarifaire utile mais pas une solution à l'incertitude», résume Patrick O'Hare.
«C'est un répit assez bref» sur le plan commercial et pour soutenir une dynamique haussière à Wall Street, il faudrait que «des accords soient conclus» avec un certain nombre de pays, estime auprès de l'AFP Christopher Low, de FHN Financial.
La Chine fait cependant figure d'exception notable dans la suspension des droits de douane américains. Les droits de douane additionnels appliqués aux produits chinois par les États-Unis atteignent désormais 145%, selon un décret de la Maison-Blanche publié jeudi précisant les conditions d'application de la nouvelle offensive visant la Chine annoncée la veille.
Jeudi, le principal conseiller économique de la Maison-Blanche, Kevin Hassett, a par ailleurs estimé que les droits de douane américains en vigueur depuis le weekend ne devraient pas descendre sous 10%.
En parallèle, les investisseurs ont accueilli de nouvelles données d'inflation.
Selon l'indice CPI publié avant l'ouverture de Wall Street, les prix ont légèrement baissé en mars aux États-Unis, déjouant les attentes des marchés, du fait en particulier du franc recul du pétrole.
«La menace inflationniste des droits de douane est plus grande en avril et en mai qu'en mars», ce qui explique l'absence de soutien de la place américaine, selon Christopher Low. Les opérateurs se disent «que nous avons eu un bon mois mais que ça ne peut pas durer», ajoute l'analyste.
Autre indicateur publié en début de journée, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressorties en légère hausse par rapport à la semaine dernière (+4000), dans la lignée des attentes.
Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'État américains à dix ans s'est détendu à 4,31% contre 4,33% la veille en clôture.
Au tableau des valeurs, l'aciériste U.S. Steel perdait 6,67% après des propos de Donald Trump, semblant réaffirmer sa réticence à l'acquisition de U.S. Steel par le japonais Nippon Steel, après avoir rouvert lundi la porte à l'opération.
«U.S. Steel est le champion mondial (du secteur) depuis longtemps. C'est pourquoi nous ne voulons pas le voir s'implanter au Japon. U.S. Steel est une entreprise très spéciale», a-t-il déclaré.
Le vendeur de voitures d'occasion Carmax plongeait de 15,28% après avoir publié des résultats jugés décevants par les investisseurs, notamment à cause d'un bénéfice net par action, indicateur de référence pour les marchés, bien en deçà des attentes.
Avec de l'information de La Presse canadienne.