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Winnipeg a retiré les clés de la ville décernées à Peter Nygard à la suite de la condamnation de l'ancien magnat de la mode pour quatre chefs d'accusation d'agression sexuelle.
Lors d'une réunion du conseil municipal jeudi, le conseiller municipal de Saint-Norbert–Seine River, Markus Chambers, a rappelé que Nygard, qui a fondé une entreprise de mode à Winnipeg en 1967, qui est finalement devenue Nygard International, avait reçu cet honneur en 2008.
M. Chambers a ensuite demandé au maire Scott Gillingham quelles mesures étaient prises pour préserver l'intégrité de cette marque de reconnaissance à la suite des récentes condamnations de Nygard, ainsi que des autres accusations portées contre lui qui sont toujours devant les tribunaux.
M. Gillingham a répondu qu'à la lumière des condamnations, il avait demandé au responsable du protocole de la ville de rayer le nom de Nygard de la liste des principaux récipiendaires.
Samedi, un porte-parole du maire Gillingham a déclaré dans un courriel que Nygard avait été retiré de la liste plus tôt cette semaine.
Parmi les autres anciens récipiendaires des clés de la ville de Winnipeg figurent l'astronaute Chris Hadfield et Cindy Blackstock, la directrice générale de la Société de soutien à l'enfance et à la famille des Premières Nations.
«L'un des plus grands honneurs de la Ville de Winnipeg est la clé de la ville. Il vise à conférer la confiance et l'honneur aux citoyens qui ont apporté des actions ou des contributions significatives à notre belle ville», a soutenu M. Chambers lors d'une partie de la réunion du conseil, jeudi, réservée aux questions pour le maire.
«Les récentes procédures judiciaires de M. Nygard, y compris sa condamnation, associées à ses problèmes juridiques imminents, remettent en question la confiance et l'honneur que représente la clé de la ville», a-t-il ajouté.
M. Chambers a également noté que la révocation de cet honneur enverrait un message de soutien aux victimes de Nygard.
«Nous prenons cela très au sérieux, a répondu M. Gillingham. La clé de la ville est la plus haute distinction que l'on puisse accorder à quelqu'un.»
Nygard a été reconnu coupable de quatre accusations d'agression sexuelle par un tribunal de l'Ontario plus tôt ce mois-ci. Il a été acquitté d'un cinquième chef d'accusation, ainsi que d'une accusation de séquestration. Les accusations découlaient d’allégations remontant aux années 1980 jusqu’au milieu des années 2000.
La date où sa sentence sera connue devrait être fixée plus tard ce mois-ci. Ses avocats ont déclaré qu'ils étudiaient s'il y avait des motifs de faire appel du verdict.
L'entreprise de Nygard produisait des vêtements pour femmes sous plusieurs marques et possédait des installations au Canada et aux États-Unis.
Ses magasins à Winnipeg étaient autrefois recouverts de photos du magnat. Le siège social géant et le bâtiment de distribution de l'ancienne société comprenaient un «musée Nygard» avec un collage mural de photos montrant Nygard avec des politiciens, des acteurs, des musiciens et des mannequins.
Nygard fait toujours face à des accusations criminelles dans trois autres juridictions, dont les États-Unis. Il est accusé d'agression sexuelle et de séquestration dans des affaires distinctes au Québec et au Manitoba, liées à des allégations remontant aux années 1990.
Aucune des accusations portées contre Nygard dans ces autres juridictions n’a été entendue devant les tribunaux.
Nygard a démissionné de son poste de président de Nygard International après que le FBI et la police ont perquisitionné ses bureaux à New York en février 2020. La société a depuis déposé son bilan pour faire faillite et a été mise sous tutelle.