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L’administration Plante rêve d’un «Montréal humain».
Avec un timing qui peut en faire sourciller certains dans la controverse des terrasses fermées de force, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, présente son ambitieux et très exhaustif Plan d’urbanisme et de mobilité 2050 (PUM 2050).
L’administration Plante veut développer un Montréal humain, «par une expérience urbaine renouvelée», avec des quartiers «inclusifs et résilients» dont le développement sera soutenu par un réseau de mobilité durable.
Le PUM inclut la livraison de 200 000 logements d’ici 2050, dont 20% doivent se trouver hors marché, donc à l’abri de la spéculation immobilière.
En outre, dans la vision de la Ville de Montréal, on retrouve 184 km de tramway construits à travers différentes phases de bout en bout de l’île, passant par l’avenue du Parc, le boulevard Henri-Bourassa, Côte-des-Neiges, Jean-Talon, Sherbrooke, Lacordaire, Côte-Vertu… sans compter le prolongement des lignes bleue et orange du métro.
Est-ce là la fin annoncée de la voiture à Montréal à partir de 2050? Bien sûr que non, affirme l'administration Plante, «mais le but est avoir les deux tiers des déplacements actifs», a commenté Sophie Mauzerolle, responsable du Transport et de la Mobilité au comité exécutif.
Pourquoi miser surtout sur le tramway plutôt que métro? «On n'a pas les moyens pour développer des projets lourds de transports en commun», a expliqué la mairesse Plante mardi en conférence de presse, avant de lancer une pointe au gouvernement Legault.
Pour la mairesse, il était important de mettre cartes sur table avec le PUM pour que Québec puissent ensuite agir et financer le transport collectif à Montréal. Les paliers municipal et provincial ont été à couteaux tirés sur cet aspect dans la dernière année. Des négociations étaient en cours au printemps pour déterminer quelle aide financière devrait provenir du gouvernement dans le futur pour éponger les déficits des sociétés de transport.
Avec son plan d’action, la mairesse Plante et l’équipe d’urbanisme de la Ville croient répondre aux besoins résultant de la croissance démographique anticipée à 350 000 habitants de plus pour une population totale de 2,1 millions de personnes, selon les projections de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).
Ainsi, «l’offre résidentielle doit être massivement augmentée et Montréal doit se doter d’une offre considérable de logements hors marché qui contribuera à sa résilience face aux pressions du marché résidentiel», peut-on lire dans le PUM – d’où l’accélération de la construction de logements, dans une méthode qu’on veut cohérente avec une transition écologique de la métropole dans la lutte contre les changements climatiques.
Objectif de @Val_Plante : 200 000 logements de plus d’ici 2050, dont 20% hors-marché.
— Étienne Fortin-Gauthier (@EtienneFG) June 11, 2024
Le but est d’avoir des quartiers plus denses, mais pas nécessairement par plus de tours.@NoovoInfo #polmtl #polmuni pic.twitter.com/z7Mje8Si0b
La crainte d’inondations accrues causées par des précipitations et tempêtes plus fréquentes et plus intenses, de sécheresses estivales plus longues et de vagues de chaleur qui indisposeront la population incite entre autres l’administration Plante à lancer des projets d’infrastructures vertes. On espère bâtir des infrastructures qui recueillent les eaux pluviales, planter de la verdure sur les toits et sols pour réduire les effets de la chaleur et rediriger les eaux pluviales vers des zones de biorétention, notamment.
Selon l'opposition municipale à l'hôtel de ville, le plan présenté ne répond pas aux enjeux «criants actuels».
«Que ce soit la crise de l'itinérance, les enjeux de cohabitation sociale, la montée de la violence, le manque de coordination des chantiers ou encore pour faciliter les démarches entre les commerçants et différentes instances de la Ville», a précisé Aref Salem, le chef d'Ensemble Montréal. «Les Montréalais ont besoin de solutions maintenant et non pas sur une période de 25 ans.»
Source: Ville de Montréal
L'échéancier du PUM pour atteindre ces objectifs est 2050, mais de nombreuses crises sévissent dès maintenant à Montréal. La mairesse Plante a crevé cet abcès dès le début de son allocution, mardi.
«Oui, il y a crises multiples, dont celles de l’itinérance, du climat, du logement, [...] mais les solutions passent aussi par une planification à long terme», a-t-elle dit.