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Le Québec affiche un «déficit» en matière de construction de logements étudiants. Pour y remédier, plusieurs acteurs de l'habitation et de l'éducation se sont réunis pour une première fois, mardi, afin de se mettre en mode solution.
Le Québec affiche un «déficit» en matière de construction de logements étudiants. Pour y remédier, plusieurs acteurs de l'habitation et de l'éducation se sont réunis pour une première fois, mardi, afin de se mettre en mode solution.
À l'initiative de l'Unité de travail pour l'implantation de logement étudiant (UTILE), la rencontre avait pour but dans un premier temps de dresser un bilan des besoins et de s'entendre sur une cible de construction.
«En ce moment, on peut clairement parler d'une pénurie de logements étudiants au Québec, même d'un déficit accumulé parce que ça fait plusieurs décennies qu'on ne construit pas en quantité substantielle du logement étudiant», a fait valoir en entrevue Laurent Levesque, le directeur général de l'UTILE, qui planche sur des projets de logements étudiants abordables dans différentes villes québécoises.
La réunion, qui se tenait au centre-ville de Montréal, a notamment mobilisé des représentants des ministères de l'Habitation et de l'Enseignement supérieur, d'associations étudiantes et d'établissements collégiaux et universitaires.
La question de l'habitation peut commencer à représenter une barrière à l'accès aux études supérieures dans un contexte où les logements abordables sont peu nombreux dans plusieurs régions, selon M. Levesque.
«Aujourd'hui, on paie les frais un peu du ralentissement et de la presque stagnation de la construction de logements étudiants dans la dernière décennie. C'est un peu parce que c'est tombé entre l'Enseignement supérieur d'un côté et l'Habitation de l'autre», a-t-il expliqué.
Le dirigeant de l'organisme à but non lucratif soutient que l'enjeu touche non seulement la métropole, mais l'ensemble des villes étudiantes du Québec, de Gatineau à Saguenay en passant par la Capitale-Nationale, Trois-Rivières et Sherbrooke. Et les difficultés à dénicher un toit se manifestent naturellement davantage en période de rentrée, a exposé Samy-Jane Tremblay, présidente de l'Union étudiante du Québec.
«Dans les dernières années, il y a plusieurs universités qui ont lancé des appels à leur population et même au personnel pour inciter ces personnes à offrir des logements aux étudiants qui étaient désespérés et qui n'arrivaient pas à se loger en vue de la rentrée», a relaté la leader étudiante à La Presse Canadienne.
Les discussions devaient permettre d'identifier des mesures prioritaires pour accélérer les mises en chantiers, notamment sur les aspects du financement, de la réglementation et de la collaboration entre les instances publiques et les promoteurs, a résumé M. Levesque, avant le début de la rencontre.
En attendant que de nouveaux immeubles destinés aux étudiants sortent de terre, l'UQE, qui regroupe des associations étudiantes universitaires, réclame une nouvelle bonification du programme d'aide financière aux études en prenant en compte le coût réel des logements sur le marché.
D'après des données de l'UTILE, «on se rend compte que le loyer médian pour une personne étudiante est entre 600 $ et 700 $. Ce qui fait en sorte que la majorité de l'aide financière qui est présentement d'environ de 1200 $ par mois va aller directement dans le logement, alors qu'un logement est considéré abordable quand il représente 30 % et moins du budget», a soutenu Mme Tremblay.
Le Québec compterait plus de 250 000 étudiants locataires.
Autour de la table se trouvait également la Société immobilière du Regroupement des centres d'amitié autochtones du Québec (SIRCAAQ).
Les étudiants autochtones sont souvent au départ confrontés à des barrières que leurs collègues allochtones n'auront pas nécessairement à vivre, que ce soit sur les plans linguistique ou culturel. Leurs besoins diffèrent ainsi en matière de logement.
En consultation avec les communautés, la SIRCAAQ crée des milieux de vie avec différents services permettant de faire tomber le plus possible ces obstacles, a mentionné son directeur général, Laurent Odjick.
«Souvent dans notre cas, ce sont des jeunes mères monoparentales qui font un retour aux études et qui ont des enfants à charge. Ça leur prend donc un service de garde pour aller à leurs cours», a-t-il dit.
La SIRCAAQ, qui existe depuis 2019, a déjà deux projets en construction, soit à Sept-Îles et Trois-Rivières. Deux autres développements sont aussi dans les cartons sur le campus de l'Université Laval, à Québec, et à Chibougamau, dans le Nord-du-Québec.
Les projets de la SIRCAAQ suscitent la curiosité ailleurs et pourraient faire des petits dans d'autres régions du Québec, a affirmé M. Odjick.