Passer au contenu principal
À voir:

Début du contenu principal.

International

Un colloque contre l'antisémitisme en Israël rallie l'extrême droite européenne

De nombreux dirigeants juifs influents ont abandonné l'événement après avoir initialement accepté d'y assister.

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou prononce un discours lors de la Conférence internationale sur la lutte contre l'antisémitisme à Jérusalem, le 27 mars 2025.
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou prononce un discours lors de la Conférence internationale sur la lutte contre l'antisémitisme à Jérusalem, le 27 mars 2025.

Source

Associated Press
Associated Press

Des dirigeants d'extrême droite européens étaient à Jérusalem jeudi pour un colloque organisée par le gouvernement israélien visant à combattre l'antisémitisme.

L'événement, boudé par les de nombreux dirigeants juifs en raison de la liste controversée des invités, a illustré l'alliance croissante entre Israël – un pays fondé sur les cendres de l'Holocauste – et une extrême droite européenne qui, selon certains critiques, n'a pas rompu ses liens avec l'antisémitisme et le nazisme pendant la Seconde Guerre mondiale.

 

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, à la tête d'un gouvernement ultranationaliste, a cultivé des liens étroits ces dernières années avec des dirigeants populistes de pays comme la Hongrie, le Brésil et l'Argentine. Nombre de ces dirigeants, dont M. Nétanyahou, ont été fortement influencés par la politique et l'attitude du président américain Donald Trump.

Dans un discours prononcé lors de la conférence, le dirigeant israélien a salué M. Trump pour ses «actions décisives contre l'antisémitisme» et a imputé les manifestations sur les campus américains contre la guerre israélienne à Gaza à «une alliance systémique entre la gauche ultra-progressiste et l'islam radical». 

«L'antisémitisme est une maladie véhiculée par des barbares dans toutes les sociétés civilisées», a-t-il ajouté.

À VOIR AUSSI | Sherbrooke accueille une première famille de réfugiés de Gaza

La conférence a mis en lumière les relations de plus en plus tendues entre Israël et ses alliés traditionnels en Occident, de plus en plus inquiets de la politique israélienne et de l'orientation de la guerre dévastatrice menée par le pays à Gaza. Israël a rompu le cessez-le-feu avec le Hamas et repris la guerre au début du mois, et  M.Nétanyahou est recherché par la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

Depuis le début de la guerre, les communautés juives du monde entier ont signalé une augmentation des violences antisémites.

Jordan Bardella, président du Rassemblement national, parti d'extrême droite français, a prononcé un discours liminaire dans lequel il a imputé la montée de l'antisémitisme en Europe à l'immigration et à l'islamisme.

Il a soutenu que l'islamisme est le totalitarisme du XXIe siècle, menaçant de détruire tout ce qui ne lui ressemble pas. Il presse d'ouvrir les yeux sur ce qu'il juge être un lien entre la montée de l'islamisme, la résurgence de l'antisémitisme et l'immigration massive en occident.

David Friedman, ambassadeur des États-Unis en Israël pendant a première administration Trump, était également présent. Interrogé par le modérateur sur le projet de M. Trump visant à expulser les Palestiniens de Gaza, M. Friedman s'est réjoui: «J'adore ! J'adore. Et je pense que c'est réalisable.»

D'autres personnalités européennes d'extrême droite sont présentes, venues des Pays-Bas, d'Espagne, de Suède et de Hongrie.

Le président de la République serbe de Bosnie, Milorad Dodik, était présent à l'événement malgré la demande d'un mandat d'arrêt international à son encontre par un tribunal bosniaque pour ses politiques séparatistes.

Les panels d'intervenants devaient se concentrer sur «comment le progressisme est devenu prisonnier de l'antisémitisme» et «comment l'islam radical alimente l'antisémitisme en Occident».

De nombreux dirigeants juifs influents ont abandonné l'événement après avoir initialement accepté d'y assister, notamment Jonathan Greenblatt, directeur général de l'Anti-Defamation League, une importante organisation américaine luttant contre l'antisémitisme.

Le philosophe français Bernard-Henri Lévy, le commissaire allemand à la lutte contre l'antisémitisme Felix Klein et l'homme politique allemand Volker Beck ont également annulé leur participation, tandis que le président israélien, Isaac Herzog, s'est lui aussi retiré de la conférence pour organiser une réunion séparée des dirigeants juifs qui s'étaient rendus dans le pays pour la conférence, a indiqué son bureau.

Source

Associated Press
Associated Press