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Société

Se battre pendant 8 mois afin de trouver un logement dans le Nord-du-Québec pour sa famille

Ce qui le frustre le plus, c'est le nombre de maisons vacantes qu'il voit dans sa communauté.

Un homme de Salluit — un village du Nord-du-Québec, dit se battre depuis huit mois avec l'Office d'habitation du Nunavik (OHN) pour obtenir un logement pour lui et sa famille.

James Tarkirk, 24 ans, vit avec sa compagne, Alaku Poassie, enceinte de sept mois, et leurs deux enfants âgés de 3 et 4 ans.

Ce texte est une initiative de journalisme local.

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Il dit avoir déménagé d'un endroit à l'autre tout en luttant pour obtenir des réponses quant à la date à laquelle l'OHN disposera d'un logement prêt à accueillir sa famille.

Pour l'instant, il habite chez sa mère pour une courte durée pendant qu'elle est à Montréal. Il pourrait rester dans le sud de la province de façon permanente s'il ne parvient pas à obtenir une maison à Salluit dans les plus brefs délais.

L'OHN s'occupe du logement de près de 98% des Inuits du Nunavik, sous l'égide de la Société d'habitation du Québec. M. Tarkirk a indiqué qu'il avait soumis avec succès deux demandes de logement: la première en novembre et la seconde le 4 juillet.

Il a essayé à plusieurs reprises entre novembre et juillet, mais ses demandes ont été rejetées parce qu'il manquait des informations ou des pièces d'identité.

«Nous sommes complètement instables, et c'est ce qui me stresse le plus», a-t-il confié, en évoquant la grossesse de sa partenaire, qui, selon lui, alimente ses inquiétudes.

M. Tarkirk, qui est également pompier volontaire et secouriste, a souligné que les réponses qu'il avait reçues n'étaient pas claires et trop vagues pour quelqu'un qui attend un bébé dans deux mois.

Il explique que lorsqu'il a appelé l'office du logement pour obtenir des informations, il a été transféré du siège social de Kuujjuaq, passant par le bureau de Salluit jusqu'au gouvernement du Québec, tout le monde lui disant qu'il devait suivre la procédure.

Ce qui le frustre le plus, c'est le nombre de maisons vacantes qu'il voit dans sa communauté.

Des vidéos qui font réagir

M. Tarkirk a donc commencé à filmer ses interactions avec le bureau du logement de Salluit et à les publier sur les réseaux sociaux.

«Ce que j'essaie de faire maintenant, c'est de secouer cette organisation du mieux que je peux», a-t-il lancé.

Dans un courriel adressé à Nunatsiaq News, le directeur des communications de l'office du logement, Patrice St-Amour, a déclaré que l'office comprenait la situation de M. Tarkirk.

Cependant, il l'accuse d'avoir eu recours à l'intimidation, à un langage grossier et à des menaces.

M. Tarkirk a indiqué qu'il fait face à des accusations de harcèlement criminel pour des actions présumées contre un gestionnaire de logement à Salluit et qu'il doit comparaître en cour le 23 octobre.

Le Service de police du Nunavik a refusé de commenter la situation, précisant qu'il s'agissait pour l'instant d'une plainte.

Dans sa demande de logement du 4 juillet, M. Tarkirk «a insisté sur le fait qu'il avait besoin d'un logement immédiatement pour [sa famille]», a déclaré M. St-Amour. «Nous lui avons expliqué clairement le processus d'acquisition d'un logement, à la fois en juillet et lors de sa première demande en novembre 2023.»

«Nous comprenons ici que dans son comportement, il ne se conforme pas aux règles et au processus d'attribution des logements et a menacé [l'office du logement] en exerçant des pressions sociales et médiatiques pour privilégier sa propre situation», a-t-il ajouté.

En ce qui concerne les logements vacants, M. St-Amour a expliqué que pendant l'été, il est fréquent que des travaux de rénovation soient effectués et que les logements restent parfois vides en attendant l'arrivée des matériaux.

M. St-Amour a indiqué que M. Tarkirk est classé en première priorité pour un logement de trois chambres et en deuxième priorité pour un logement de deux chambres. Toutefois, il n'a pas précisé quand une maison pourrait être prête.

En attendant, la mère et le grand-père de M. Tarkirk vivent respectivement dans des logements de deux et trois chambres.

«Selon nos employés, aucun d'entre eux ne voit d'inconvénient à ce qu'il vive avec eux en attendant d'obtenir un logement conformément aux règles d'équité établies pour tous les demandeurs», a clarifié M. St-Amour dans le courriel.

M. Tarkirk a répliqué qu'il ne pouvait pas vivre avec son grand-père parce que la maison était infestée de punaises de lit et qu'il avait eu une réaction grave après avoir été piqué, des zébrures rouges s'étant formées sur son corps.

Il a ajouté qu'en raison de problèmes familiaux, la maison de sa mère n'est pas un endroit raisonnable pour que sa famille puisse y vivre à long terme.

Lorsqu'il a pris connaissance des informations fournies par le bureau du logement dans sa réponse par courrier électronique, M. Tarkirk a été surpris.

«Je suis effrayé d'avoir dû passer par [Nunatsiaq News] pour obtenir mes réponses», a-t-il ajouté.

«J'ai dû insister pendant plus de huit mois pour obtenir les réponses que j'ai reçues, et ce n'était pas par l'intermédiaire de l'office du logement.»

Il n'est toujours pas d'accord avec l'office du logement sur bon nombre de ses préoccupations, mais il affirme que son explication lui a donné suffisamment d'espoir pour qu'il envisage à nouveau de déménager.

«À l'avenir, s'ils donnent des réponses aux gens comme cela, cela les aidera», a-t-il déclaré. «Les gens n'auront plus à faire pression et à chercher des réponses.»

Une histoire qui se termine bien

Deux heures après avoir publié la nouvelle vendredi, Nunatsiaq News a rapporté que M. Tarkirk a reçu les clés de sa nouvelle maison.

Cette bataille qui aura duré huit longs mois est maintenant terminée.