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Société

Recrudescence des attaques violentes contre Tesla aux États-Unis

«Tesla est une cible facile. Ils roulent dans nos rues. Ils ont des concessionnaires dans nos quartiers.»

FILE - A member of the Seattle Fire Department inspects a burned Tesla Cybertruck at a Tesla lot in Seattle, Monday, March 10, 2025. (AP Photo/Lindsey Wasson, File)
FILE - A member of the Seattle Fire Department inspects a burned Tesla Cybertruck at a Tesla lot in Seattle, Monday, March 10, 2025. (AP Photo/Lindsey Wasson, File)
Gene Johnson / Associated Press

Des cyber-camions incendiés. Des balles et des cocktails Molotov visant des salles d'exposition Tesla. 

Les attaques contre des biens portant le logo de la société de voitures électriques d'Elon Musk se multiplient aux États-Unis et à l'étranger. Bien qu'aucun blessé n'ait été signalé, des salles d'exposition Tesla, des lots de véhicules, des stations de recharge et des voitures appartenant à des particuliers ont été pris pour cible.

Au Canada, Tesla a été exclue d'un salon international de l'automobile pour des raisons de sécurité. 

 

Les attaques contre Tesla se sont multipliées depuis que le président Donald Trump est entré en fonction et qu'il a chargé M. Musk de superviser le nouveau département de l'efficacité gouvernementale, qui réduit les dépenses de l'État. Les experts de l'extrémisme national affirment qu'il est impossible de savoir si la vague d'incidents se transformera en une tendance à long terme.

Au cours du premier mandat de M. Trump, ses propriétés à New York, Washington et ailleurs étaient devenues des lieux de protestation naturels. Dans les premiers jours de son second mandat, Tesla remplit ce rôle.

«Tesla est une cible facile. Ils roulent dans nos rues. Ils ont des concessionnaires dans nos quartiers.»
-Randy Blazak, un sociologue qui étudie la violence politique. 

Les détracteurs de M. Musk ont organisé des dizaines de manifestations pacifiques devant les concessionnaires et les usines Tesla en Amérique du Nord et en Europe. Certains propriétaires de Tesla, dont un sénateur américain en froid avec Musk, ont juré de vendre leurs

Mais les attaques occupent les forces de l'ordre.

Le mois dernier, des procureurs du Colorado ont inculpé une femme pour une série d'attaques contre des concessionnaires Tesla, notamment des cocktails Molotov lancés sur des véhicules et les mots «voitures nazies» peints à la bombe sur un bâtiment. 

En Caroline du Sud, des agents fédéraux ont arrêté la semaine dernière un homme qui, selon eux, aurait mis le feu à des stations de recharge Tesla près de Charleston. Un agent du Bureau des alcools, du tabac, des armes à feu et des explosifs a écrit dans une déclaration sous serment que les autorités avaient trouvé des écrits critiques à l'égard du gouvernement et du DOGE dans sa chambre à coucher et dans son portefeuille.

«La déclaration mentionnait l'envoi d'un message basé sur ces croyances», a écrit l'agent. 

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Un certain nombre des incidents les plus marquants ont été signalés dans des villes de gauche du nord-ouest du Pacifique, comme Portland (Oregon) et Seattle, où le sentiment anti-Trump et anti-Musk est très fort.

Un homme de l'Oregon fait face à des accusations après avoir prétendument jeté plusieurs cocktails Molotov contre un magasin Tesla à Salem, puis être revenu un autre jour et avoir tiré dans les fenêtres. À Tigard, en banlieue de Portland, plus d'une douzaine de balles ont été tirées sur une salle de montre Tesla la semaine dernière, endommageant des véhicules et des vitres, la deuxième fois en une semaine que le magasin était pris pour cible.

Quatre cybercamions ont été incendiés sur un terrain de Tesla à Seattle au début du mois. Vendredi, des témoins ont rapporté qu'un homme avait versé de l'essence sur une Tesla Model S inoccupée et avait déclenché un incendie dans une rue de Seattle. 

À Las Vegas, plusieurs véhicules Tesla ont été incendiés tôt mardi à l'extérieur d'un centre de service Tesla où le mot « resist » (résister) a également été peint en rouge sur les portes d'entrée du bâtiment. Les autorités ont déclaré qu'au moins une personne avait lancé des cocktails Molotov - des bombes rudimentaires remplies d'essence ou d'un autre liquide inflammable - et tiré plusieurs coups de feu avec une arme sur les véhicules.

«Était-ce du terrorisme? S'agit-il d'autre chose? Il y a certainement certaines des caractéristiques qui pointent dans cette direction - l'écriture sur le mur, un agenda politique potentiel, un acte de violence, a déclaré Spencer Evans, l'agent spécial en charge du bureau du FBI de Las Vegas, lors d'une conférence de presse. Aucun de ces facteurs ne nous échappe.»

Tesla devient une cible pour la gauche

Tesla était autrefois la coqueluche de la gauche. Grâce à un prêt fédéral de 465 millions $ US accordé par l'administration Obama, l'entreprise a popularisé les véhicules électriques et prouvé, malgré leur réputation initiale, qu'ils n'étaient pas forcément petits, lourds, sous-motorisés et limités en autonomie.

Plus récemment, M. Musk s'est allié à la droite. Il a racheté le réseau social Twitter, l'a rebaptisé X et a supprimé les restrictions qui avaient exaspéré les conservateurs. Il a dépensé environ 250 millions $ US pour soutenir la campagne républicaine de M. Trump en 2024, devenant de loin son plus grand bienfaiteur. 

Mé Musk continue de diriger Tesla ― ainsi que X et le fabricant de fusées SpaceX ― tout en étant le conseiller de M. Trump.

L'action Tesla a doublé de valeur dans les semaines qui ont suivi l'élection de M. Trump, mais elle a depuis perdu tous ses gains. 

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M. Trump a donné un coup de pouce à l'entreprise en transformant l'allée de la Maison-Blanche en salle d'exposition de véhicules électriques. Le président a fait la promotion des véhicules et déclaré qu'il achèterait une Model S à 80 000 $ US, renonçant ainsi aux critiques féroces qu'il avait formulées par le passé à l'encontre des véhicules électriques. 

Tesla n'a pas répondu à une demande de commentaire. M. Musk a brièvement évoqué les actes de vandalisme lundi lors d'une apparition sur le balado du sénateur Ted Cruz, déclarant qu'«au moins une partie de ces actes est organisée et payée (par) des organisations de gauche en Amérique, financées par des milliardaires de gauche, essentiellement».

«Ce niveau de violence est insensé et profondément mauvais, a écrit M. Musk mardi sur X, partageant une vidéo de Teslas en feu à Las Vegas. Tesla ne fait que fabriquer des voitures électriques et n'a rien fait pour mériter ces attaques.»

Le groupe progressiste Indivisible, qui a publié un guide à l'intention de ses partisans pour organiser des manifestations «Musk ou nous» dans tout le pays, a déclaré dans un communiqué que tous ses conseils étaient accessibles au public et qu'il «encourageait explicitement les manifestations pacifiques et condamnait tout acte de violence ou de vandalisme».

Certains propriétaires de Tesla ont eu recours à des autocollants de pare-chocs effrontés pour se distancier du nouveau stigmate de leur véhicule et peut-être dissuader d'éventuels vandales. Ces autocollants disent par exemple : «J'ai acheté cette voiture avant que nous sachions qu'Elon était fou» ou «Je voulais juste une voiture électrique. Désolé les gars».

Les prix des cybercamions d'occasion, le produit le plus caractéristique de Tesla, ont chuté de près de 8 % depuis l'entrée en fonction de M. Trump, selon CarGurus, qui regroupe les annonces de véhicules d'occasion. Le marché dans son ensemble est resté stable au cours de cette période. 

La Maison-Blanche s'engage à sévir

La procureure générale des États-Unis, Pam Bondi, a déclaré qu'elle avait ouvert une enquête « our voir comment cela est financé, qui est derrière tout cela». n autre jour et avoir tiré dans les fenêtres. À Tigard, en banlieue de Portland, plus d'une douzaine de balles ont été tirées sur une salle d’exposition Tesla la semaine dernière, endommageant des véhicules et des vitres, la deuxième fois en une semaine que le magasin était pris pour cible.

La procureure général des États-Unis, Pam Bondi, a déclaré qu'elle avait ouvert une enquête « opur voir comment cela est financé, qui est derrière tout cela». 

«Si vous touchez à une Tesla, si vous allez chez un concessionnaire, si vous faites quoi que ce soit, vous feriez mieux de vous méfier parce que nous allons vous poursuivre », a prévenu Mme Bondi vendredi sur Fox Business Network.

Dans un communiqué publié mardi, elle s'est engagée à «poursuivre les enquêtes qui imposent des conséquences sévères», y compris pour «ceux qui agissent dans l'ombre pour coordonner et financer ces crimes».

Colin Clarke, chercheur principal au Soufan Center, a estimé que la violence politique de gauche tend à viser des biens plutôt que des personnes. Il considère que la montée des groupes néo-nazis constitue une plus grande menace pour la sécurité à l'heure actuelle.

«Ce n'est pas le type d'acte auquel je donnerais la priorité, a déclaré M. Clarke. Pas en ce moment, comparé à toutes les autres menaces qui existent.»

Gene Johnson / Associated Press