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«Tout coûte cher en ce moment au Québec, mais là où ça se fait particulièrement sentir, c'est dans le panier d'épicerie du monde», dit Gabriel Nadeau-Dubois.
Le porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, et le responsable solidaire en matière d'Économie, Haroun Bouazzi, ont demandé au gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) «de déclencher rapidement une enquête sur les marges de profits des grandes chaînes d'alimentation».
Une motion en ce sens a cependant été rejetée mercredi après-midi à l'Assemblée nationale. QS souhaitait ainsi «forcer un débat de deux heures sur la question et demander à la CAQ de déclencher une enquête sur les marges de profits des détaillants du secteur de l'épicerie».
Gabriel Nadeau Dubois croit que les consommateurs doivent connaître les raisons derrière le fait que la poussée inflationniste de 2022 se soit généralement calmée, mais «que la hausse du prix du panier d'épicerie reste toujours élevée.»
«Tout coûte cher en ce moment au Québec, mais là où ça se fait particulièrement sentir, c'est dans le panier d'épicerie du monde», a-t-il affirmé via un communiqué acheminé aux médias.
«Comment ça se fait que les aliments coûtent toujours de plus en plus cher sur nos tablettes à l'épicerie? Quelle marge de profit les propriétaires de grandes chaînes d'alimentation se mettent-ils dans les poches?»
Le collègue de «GND» Haroun Bouazzi est du même avis.
«Le ministère de l'Économie et l'Institut de la statistique du Québec doivent prendre les mesures nécessaires pour recueillir et rendre publiques les données sur les coûts au sein de la chaîne d'approvisionnement agroalimentaire. Des données ventilées permettraient d'avoir une meilleure idée d'où va l'argent dépensé en épicerie, sans avoir à se fier à la parole des grandes chaînes d'épicerie», a renchéri M. Bouazzi.
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Du côté du fédéral, Ottawa travaille à l'élaboration d'un «code de conduite des épiceries», des lignes directrices qui visent à s'attaquer aux frais que les grands détaillants en alimentation facturent à leurs fournisseurs.
Ce code de conduite soulève toutefois des questionnements et des inquiétudes notamment chez le plus grand acteur de l'industrie canadienne, qui s'inquiète du fait que ses lignes directrices pourraient alimenter le feu de l'inflation alimentaire.
Les épiciers subissent des pressions de la part du gouvernement fédéral pour stabiliser les prix des denrées alimentaires après qu'une vague d'inflation élevée et une série de hausses des taux d'intérêt ont grevé les budgets des ménages.
Le code et l'organisation à but non lucratif qui le supervise devraient être en vigueur d'ici la fin du premier trimestre 2024.
Selon l'indice d'anxiété financière de Centraide — mesurée par la firme Léger et publiée en octobre pour le compte de l'organisme — la population québécoise ressent de plus en plus l'incertitude économique du pays et de la province.
Toujours selon ce coup de sonde, réalisé entre le 21 août et le 1er septembre 2023 auprès de 2 003 répondants - une personne sur deux (48%) mentionne se sentir anxieuse lorsqu’elle pense à ses finances, et une sur trois (34%) qui préfère simplement ne pas y penser.
«Depuis maintenant un an, plus de la moitié des ménages québécois disent voir perpétuellement augmenter le coût de leurs dépenses essentielles comme l’alimentation, le logement et le transport», peut-on lire dans le rapport de Centraide.
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L'alimentation, le logement et les dépenses liées aux enfants continuent d'ailleurs d'occuper le sommet du palmarès des préoccupations des Québécoises et des Québécois, selon le sondage.
«Alors que les besoins essentiels occupent globalement le sommet des préoccupations, la situation est différente pour les personnes qui atteignent des niveaux d’anxiété financière sévère et extrême. Le remboursement des dettes trône au sommet de leurs préoccupations, avant les dépenses liées au logement et à l’alimentation», précise-t-on dans le rapport.
Aussi, une personne sur dix (12 %) juge sa situation financière comme mauvaise et cette proportion est supérieure chez les populations vulnérables: ceux sans emploi (30 %), les personnes racisées (27 %), les individus à faible revenu (21 %), les ménages à faible revenu (18 %).