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Ni l'un ni l'autre ne sont vraisemblablement prêts à faire un mea culpa.
Le chef conservateur Pierre Poilievre demande à la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, de présenter des excuses après que celle-ci eut demandé la même chose de sa part à la suite d'un échange tendu sur l'antisémitisme. Ni l'un ni l'autre ne sont vraisemblablement prêts à faire un mea culpa.
«C’est incroyable qu’au Canada, la ministre des Affaires étrangères n’a pas le courage de dénoncer des propos génocidaires et haineux dirigés à notre communauté juive», a-t-il dit mardi au cours d'une mêlée de presse dans le foyer de la Chambre des communes.
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La veille, M. Poilievre avait accusé la ministre de «céder à des sympathisants du Hamas et au Parti libéral dans le cadre de sa campagne de leadership plutôt que de faire son travail».
Le chef conservateur reprochait à Mme Joly, durant la période des questions, de ne pas avoir saisi deux occasions qu'il lui avait précédemment données pour «condamner des chants antisémites terrifiants et de plus en plus communs que nous entendons dans les rues». Il venait de lire des slogans tels que «Israël disparaîtra bientôt» en lui demandant de les dénoncer.
Mme Joly, qui ne semble pas avoir l'intention de s'excuser, a déclaré mardi qu'elle dénonce de tels propos «tous les jours».
Quelques minutes plus tard, elle a profité d'un tour de parole à la période des questions pour dénoncer les agissements de manifestants à Vancouver qui ont brûlé un drapeau canadien, lundi, et ont chanté des slogans tels que «brûle, brûle, Israël. Les Palestiniens reviendront».
Lundi, la ministre avait répliqué à M. Poilievre en affirmant que la journée du 7 octobre, marquant le 1er anniversaire de l'attaque surprise du Hamas contre Israël ayant donné le coup d'envoi à la guerre qui sévit au Proche-Orient, était bien mal choisie pour «faire de la politique».
«Nous sommes tous, je l'espère, dans cette Chambre, contre toute forme d'antisémitisme et de discrimination et j'espère vraiment que mon collègue en face va s'excuser», avait-elle rétorqué. Ses collègues libéraux s'étaient alors levés et avaient applaudi à tout rompre.
M. Poilievre était ensuite revenu à la charge en soutenant que le 7 octobre est une journée de prédilection pour qu'«un gouvernement se tienne debout pour ce qui est juste».
Au terme de la période des questions de lundi, le président de la Chambre, Greg Fergus, avait demandé à M. Poilievre de retirer ses propos à la première occasion, ce que ce dernier n'avait toujours pas fait mardi.
M. Fergus a indiqué qu'il privait le chef conservateur de son droit de parole en Chambre pour toute la journée de mardi à moins que celui-ci ne formule des excuses.
«Je revendique que madame la ministre Joly s’excuse», a plutôt lancé M. Poilievre aux journalistes. Il estime que la recrudescence de l'antisémitisme ne peut être attribuée aux suites de l'attaque du 7 octobre 2023. À son avis, l'approche des libéraux de Justin Trudeau est plutôt à blâmer.
«C’est à cause de l’approche qui divise avec une idéologie extrême imposée par ce gouvernement», a-t-il soutenu.
La leader en Chambre du gouvernement, Karina Gould, avait déploré lundi que M. Poilievre mette en doute l'opposition des libéraux à l'antisémitisme et leur condamnation des violences menées par le Hamas.
«Ce n'est pas excusable d’inférer qu'il y a une connexion avec un groupe terroriste», avait dit celle qui est une descendante de survivants de l'Holocauste.