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Le gouvernement libéral envisagera des sanctions pénales plus sévères pour les personnes qui volent des véhicules, a déclaré jeudi le premier ministre Justin Trudeau en ouvrant un sommet d'une journée visant à lutter contre le fléau du vol d'automobiles.
Le gouvernement fédéral envisage de renforcer les sanctions criminelles pour ceux qui volent des voitures, a indiqué le premier ministre Justin Trudeau, jeudi, en ouverture d'un sommet national d'une journée à Ottawa sur la meilleure façon de lutter contre le fléau du vol d'automobiles.
L'augmentation des vols au cours des dernières années est «alarmante», a-t-il déclaré devant cinq de ses ministres, des chefs de police, des responsables de l'industrie automobile et du secteur de l’assurance notamment.
Voyez le reportage de Marie-Michelle Lauzon sur ce sujet dans la vidéo de cet article.
Il s'en est pris à son rival conservateur Pierre Poilievre, affirmant que des «slogans accrocheurs» et des vidéos de deux minutes ne résoudraient pas le problème.
Le ministre de la Justice, Arif Virani, a lui aussi affirmé qu'il examinera «de près» le Code criminel, bien que des «mesures robustes» y sont déjà prévues pour lutter contre les vols de véhicules.
Le gouvernement prendra des mesures pour interdire l'importation, la vente et l'usage par des consommateurs d'appareils permettant de détecter le signal de clés électroniques qui sont utilisés pour commettre ces crimes, a annoncé le ministre de l'Industrie, François-Philippe Champagne.
Les vols de véhicules sont «de plus en plus violents», a noté le ministre québécois de la Sécurité publique, François Bonnardel. D'ailleurs, le jour même, une policière de Montréal a été blessée lorsqu'un voleur de voiture a foncé sur elle à bord d'un véhicule.
Et personne n'est à l'abri. La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a raconté s'être fait voler son propre véhicule.
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Un véhicule est volé «chaque cinq minutes» au pays, a illustré une dirigeante d'Équité Association, un organisme de prévention de la criminalité et de la fraude en matière d'assurance. Le crime est estimé à 1,2 milliard $ chaque année.
Au Québec, il y a eu «trois fois plus» de dossiers de vols de véhicules ouverts l'an dernier par rapport à 2019, a noté la directrice générale de la Sûreté du Québec, Johanne Beausoleil.
Elle a expliqué que le port de Montréal est «le lieu de transit privilégié» pour l'exportation des véhicules volés en Ontario et au Québec et que la majorité des véhicules volés sont expédiés vers l'Afrique et le Moyen-Orient.
Équité Association soutient que les voitures volées servent notamment à transporter des bombes et des criminels étrangers, à la revente pour financer les crimes organisés et sont utilisées pour faire de la contrebande de drogues, migrants, armes ou d'argent en espèce.
Le président de l'Association des directeurs de police du Québec et vice-président du regroupement des chefs de police du Canada, Pierre Brochet, a demandé au gouvernement fédéral des fonds pour colmater le problème à court terme et de rendre le vol de véhicules plus difficile à long terme.
M. Brochet, qui dirige également la police de Laval, a dressé une liste d'enjeux sur lesquels travailler: l'offre et la demande de véhicules volés, le crime organisé impliqué dans ces vols, le travail d'enquête et de renseignement policier, les peines et les libertés sous caution, les capacités technologiques dont les systèmes de repérage et la sécurisation des véhicules par les fabricants.
Il suggère «une restructuration» de l'Agence des services frontaliers du Canada afin d'avoir une organisation «forte avec un mandat clair».
Le gouvernement fédéral affirme qu'environ 90 000 voitures sont volées chaque année au Canada, ce qui entraîne des coûts d'environ 1 milliard $ pour les assurés et les contribuables canadiens. Le vol de voitures implique de plus en plus de groupes du crime organisé et selon le gouvernement, les produits de ces crimes sont utilisés pour financer d'autres activités illégales.
Au total, 70% des Canadiens pensent qu'on fait face à une crise nationale du vol d'automobiles, selon Équité Association.
Mercredi, le gouvernement a débloqué 28 millions $ d'argent frais pour aider à lutter contre l'exportation de véhicules volés, après que le l’opposition du Parti conservateur (PCC) eut fait des pressions persistantes pour que le problème soit résolu.
Ces vols créés beaucoup d'insécurité chez les Canadiens. 84% d'entre eux s'inquiètent que l'augmentation des vols de véhicules augmente la criminalité dans leur communauté et 64% d'entre eux affirment que cette augmentation les préoccupe pour leur sécurité personnelle et/ou celle de leur famille, selon Équité Association.
D'ailleurs, les victimes seraient les premières à subir les conséquences économiques avec, entre autres, les augmentations des primes d'assurance.
Malgré tout, 65% de la population veulent que le gouvernement et les organismes liés à l'industrie automobile s'unissent pour combattre ce phénomène.
Avec les informations de Marie-Michelle Lauzon pour Noovo Info