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Benyamin Nétanyahou, a recommandé mardi à son cabinet d'approuver un accord de cessez-le-feu négocié par les États-Unis avec le Hezbollah libanais.
Israël a approuvé mardi un accord de cessez-le-feu avec les militants du Hezbollah libanais qui mettrait fin à près de 14 mois de combats liés à la guerre dans la bande de Gaza.
Le cessez-le-feu, qui débutera mercredi à 4 heures du matin, heure locale, constituerait la première étape majeure vers la fin des troubles dans toute la région, déclenchés par l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Il ne résout toutefois pas la guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, où le Hamas détient toujours des dizaines d'otages et où le conflit est plus inextricable.
Le premier ministre canadien Justin Trudeau a salué mardi soir l'accord trouvé entre les parties. «Il s'agit d'une étape essentielle pour assurer la stabilité et la sécurité dans la région. Nous remercions les États-Unis d'Amérique et la France des efforts qu'ils ont déployés pour que cet accord soit conclu», a-t-il souligné par communiqué.
Quelques heures avant l'entrée en vigueur du cessez-le-feu avec le Hezbollah, Israël a procédé à la vague de frappes la plus intense sur Beyrouth et sa banlieue sud depuis le début du conflit et a lancé un nombre record d'avertissements d'évacuation. Au moins 42 personnes ont été tuées dans des frappes à travers le pays, selon les autorités locales.
Une autre énorme frappe aérienne a secoué Beyrouth peu après l'annonce du cessez-le-feu. «Les dernières phases ont été les plus effrayantes», a souligné Ahmad Khateeb, qui s’est réfugié avec des proches sur la promenade du bord de mer de la ville.
Le désaccord semblait persister sur la question de savoir si Israël aurait le droit de frapper le Hezbollah s’il estimait que les militants avaient violé l’accord. Le premier ministre Benyamin Netanyahou a insisté sur le fait que cela faisait partie de l’accord, mais que les responsables libanais et du Hezbollah l'ont rejeté.
Le cabinet de sécurité israélien a approuvé l’accord de cessez-le-feu négocié par les États-Unis et la France après que M. Netanyahou l’a présenté, a indiqué son bureau. S’exprimant depuis Washington, le président américain Joe Biden a qualifié l’accord de «bonne nouvelle» et a déclaré que son administration allait renouveler ses efforts pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
L’administration Biden a passé une grande partie de l'année à essayer de négocier un cessez-le-feu et la libération des otages dans la bande de Gaza, mais les pourparlers ont échoué à plusieurs reprises. Le président élu Donald Trump a promis d’apporter la paix au Moyen-Orient sans dire comment.
Pourtant, tout arrêt des combats au Liban devrait réduire la probabilité d’une guerre entre Israël et l’Iran, qui soutient à la fois le Hezbollah et le Hamas et a échangé des tirs directs avec Israël à deux reprises plus tôt cette année.
M. Netanyahou a présenté la proposition de cessez-le-feu aux ministres du Cabinet après un discours télévisé dans lequel il a énuméré les réalisations contre les ennemis d’Israël dans la région. Il a souligné qu’un cessez-le-feu avec le Hezbollah isolerait davantage le Hamas dans la bande de Gaza et permettrait à Israël de se concentrer sur son principal ennemi, l’Iran.
«Si le Hezbollah rompt l’accord et tente de se réarmer, nous attaquerons, a-t-il affirmé. Pour chaque violation, nous attaquerons avec force.»
L’accord de cessez-le-feu prévoit un arrêt initial des combats de deux mois et obligerait le Hezbollah à mettre fin à sa présence armée dans une large bande du sud du Liban, tandis que les troupes israéliennes retourneraient de leur côté de la frontière. Des milliers de soldats libanais supplémentaires et des gardiens de la paix de l'Organisation des Nations unies (ONU) seraient déployés dans le sud, alors qu'un panel international dirigé par les États-Unis contrôlerait le respect de l'accord.
Israël se réserve le droit de reprendre rapidement ses opérations au Liban si le Hezbollah violait les termes de la trêve, mais l'accord «a été conçu pour être une cessation permanente des hostilités», a précisé Joe Biden.
Le bureau de M. Netanyahou a fait savoir qu'Israël appréciait les efforts des États-Unis pour conclure l'accord, mais «se réservait le droit d'agir contre toute menace à sa sécurité».
Le premier ministre libanais par intérim, Najib Mikati, a salué le cessez-le-feu et l'a décrit comme une étape cruciale vers la stabilité et le retour des personnes déplacées.
Le Hezbollah a déclaré qu'il acceptait la proposition, mais un haut responsable du groupe a mentionné mardi qu'il n'avait pas vu l'accord dans sa forme finale.
«Après avoir examiné l'accord signé par le gouvernement ennemi, nous verrons s'il y a une concordance entre ce que nous avons déclaré et ce qui a été convenu par les responsables libanais», a précisé Mahmoud Qamati, vice-président du conseil politique du Hezbollah, à la chaîne d'information Al Jazeera.
«Nous voulons la fin de l'agression, bien sûr, mais pas au détriment de la souveraineté de l'État», a-t-il ajouté, faisant référence à la liberté d'action exigée par Israël. «Toute violation de la souveraineté est refusée.»
Même si les efforts de cessez-le-feu se sont intensifiés ces derniers jours, Israël a continué de frapper ce qu'il a décrit comme des cibles du Hezbollah à travers le Liban, tandis que les militants tiraient des roquettes, des missiles et des drones de l'autre côté de la frontière.
Une frappe israélienne a rasé mardi un immeuble résidentiel dans le centre de Beyrouth. Il s'agit de la deuxième fois en quelques jours que des avions de guerre frappent cette zone très fréquentée près du centre-ville. Au moins sept personnes ont été tuées et 37 ont été blessées, selon le ministère libanais de la Santé.
Israël a également frappé pour la première fois un immeuble dans la rue commerciale animée de Hamra à Beyrouth, touchant un site situé à environ 400 mètres de la Banque centrale du Liban. Aucune victime n'a été signalée.
Plus de 3760 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban au cours des 13 derniers mois, dont de nombreux civils, selon les autorités sanitaires libanaises. Les bombardements ont chassé 1,2 million de personnes de leurs foyers. Israël affirme avoir tué plus de 2000 membres du Hezbollah.
Les tirs du Hezbollah ont forcé quelque 50 000 Israéliens à évacuer dans le nord du pays, et ses roquettes ont atteint le sud d'Israël jusqu'à Tel-Aviv. Au moins 75 personnes ont été tuées, dont plus de la moitié sont des civils. Plus de 50 soldats israéliens sont morts dans l'offensive terrestre au Liban.