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«Nous traitons directement avec eux. Et peut-être que nous aurons un accord.»
Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions «directes» avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lequel est reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir.
«Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion», a déclaré à la presse le président américain.
Il a ensuite assuré que cette rencontre samedi, dont le lieu n'est pas connu, se tiendrait «à très haut niveau» et même «quasiment au plus haut niveau».
Il s'agit d'une annonce spectaculaire de la part du président américain, notoirement peu friand de tractations diplomatiques complexes impliquant plus de deux parties, alors que l'Iran avait rejeté dimanche tout dialogue direct avec Washington.
Après l'annonce de Donald Trump, Téhéran a confirmé sa position. Des «discussions de haut niveau indirectes» auront lieu samedi à Oman, a fait savoir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi. «Il s'agit autant d'une opportunité que d'un test. La balle est dans le camp de l'Amérique», a-t-il écrit sur X.
Proches alliés durant la monarchie Pahlavi, les deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980 et la prise d'otages de diplomates américains dans leur ambassade à Téhéran, dans la foulée de la Révolution islamique.
Mais ils échangent indirectement par le biais de l'ambassade de Suisse à Téhéran. Le Sultanat d'Oman a plusieurs fois joué un rôle de médiateur, et le Qatar dans une moindre mesure.
«Nous traitons directement avec eux. Et peut-être que nous aurons un accord», a dit lundi le président américain, qui avait retiré avec fracas les États-Unis d'un accord international avec l'Iran lors de son premier mandat, en 2018.
Cet accord, conclu en 2015, prévoyait la levée de certaines sanctions en échange d'un encadrement des activités nucléaires iraniennes.
Donald Trump a dit lundi que si un nouvel accord était trouvé, il serait «différent et peut-être beaucoup plus robuste.» Mais il a ajouté que l'Iran serait «en grand danger» si les discussions n'aboutissaient pas.
En attendant, l'Iran doit mener mardi à Moscou des consultations sur ce même dossier avec ses proches partenaires, la Russie et la Chine.
Benjamin Netanyahu, tenant d'une ligne dure face à Téhéran, a appelé à ce que l'Iran ne produise «jamais» d'arme nucléaire. Il a plaidé pour que les tractations diplomatiques débouchent sur un démantèlement «complet», évoquant l'exemple de la Libye.
Concernant les droits de douane, autre enjeu de sa visite, le premier ministre israélien a promis d'«éliminer le déficit commercial des États-Unis» vis-à-vis d'Israël.
Il est le premier dirigeant étranger reçu par le président américain depuis l'annonce la semaine dernière des nouveaux droits de douane, qui ont provoqué un coup de tabac sur les places financières mondiales.
Le dirigeant israélien est reparti sans promesse d'exemption ou de réduction des droits de douane de 17%, qui seront imposés sur les importations en provenance de son pays à compter de mercredi.
Un journaliste a demandé à Donald Trump s'il comptait revenir sur cette taxe, et il a répondu: «Peut-être pas. N'oubliez pas que nous aidons beaucoup Israël».
Israël avait tenté en vain d'échapper aux nouvelles taxes en levant mardi la totalité des droits de douane restants sur les 1% de marchandises américaines encore concernées.
Benjamin Netanyahu a par ailleurs déclaré qu'Israël oeuvrait à un nouvel «accord» sur la libération des otages retenus par le Hamas à Gaza.
«Nous faisons tout notre possible pour faire sortir les otages. Nous envisageons un autre cessez-le-feu, nous verrons bien ce qui se passera», a renchéri Donald Trump.
Après deux mois d'une trêve fragile, l'armée israélienne a repris le 18 mars son offensive militaire dans la bande de Gaza, d'où le mouvement palestinien avait lancé une attaque sans précédent le 7 octobre 2023 contre Israël.
La récente trêve a permis le retour de 33 otages israéliens, dont huit décédés, en échange de la libération de quelque 1800 Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes.
Sur les 251 otages enlevés lors de l'attaque du Hamas en octobre 2023, 58 sont toujours retenus dans le territoire palestinien, dont 34 morts selon l'armée israélienne.