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La Rimouskoise de 31 ans ajoute ainsi une deuxième médaille olympique à sa collection.
Malgré une médaille d'or aux Jeux de Tokyo, l'haltérophile canadienne Maude Charron rêvait de vivre de «vrais» Olympiques.
Trois ans plus tard à Paris, elle a vécu ce rêve en levant des poids devant parents et amis. Elle a aussi remporté l'argent en bonus.
«La médaille, c'est bien. Le classement, c'est bien. D'affronter des athlètes incroyables, c'est exceptionnel. Mais d'avoir le public ici, ma famille, nos amis qui se sont déplacés, c'est incomparable au résultat», a-t-elle ajouté.
Charron a retenu des larmes avant de monter sur le podium. Elle a fait l'accolade à la Taïwanaise Hsing-Chun Kuo, inconsolable malgré sa troisième place. La Rimouskoise âgée de 31 ans a noté chaque petit geste qu'elle n'avait pas pu faire il y a trois ans en raison des restrictions sanitaires.
«Je trouvais que les photos avec un masque, ça gâchait un peu la beauté du podium, a-t-elle raconté. C'est un détail aussi, mais j'ai été touchée que quelqu'un mette la médaille à mon cou, plutôt que de devoir la prendre et me la mettre. Ce sont des petits détails comme ceux-là qui m'ont marquée. Ça fait du bien, oui.»
Le parcours de Charron n'a pas été facile depuis les Jeux de Tokyo.
Elle avait triomphé chez les 64 kilogrammes, une catégorie qui a été retirée du programme olympique pour Paris. Charron a donc choisi de baisser de catégorie de poids, passant chez les 59 kg, plutôt que de monter chez les 71 kg.
Malgré ce changement et une blessure à un genou durant le cycle olympique, Charron a levé la même charge totale qu'à Tokyo, soit 236 kg.
La Chinoise Shifang Luo a triomphé avec un total de 241 kg, un record olympique. Kuo a complété le podium après avoir soulevé 235 kg.
«C'est venu avec certains défis que j'ai surmontés: comment perdre le poids et garder la force. Je ne pensais pas lever autant que ça dans cette catégorie, a noté Charron. Les chiffres prouvent que je suis une meilleure athlète chez les 59 kg que les 64 kg!»
Dans une tension à couper au couteau à l'Aréna Paris Sud 6, Charron a réussi cinq de ses six levées. Elle a atteint les 106 kg à l'arraché, puis les 130 kg à l'épaulé-jeté.
Elle a effectué une ultime tentative à 132 kg à l'épaulé-jeté, mais a été incapable de soulever la barre au-dessus de sa tête, tombant à la renverse en évitant toutefois une blessure.
Cette levée ratée n'a rien changé au résultat.
Luo, championne du monde en titre, a été impériale établissant des records olympiques autant à l'arraché qu'à l'épaulé-jeté et au total de la charge levée.
Kuo, championne des Jeux de Tokyo chez les 59 kg, a tenté le tout pour le tout à sa dernière tentative. Elle a toutefois été incapable de soulever 137 kg et forcer Luo à s'exécuter une dernière fois. La Chinoise âgée de 23 ans est revenue sur la scène pour un tour d'honneur et n'a même pas effectué sa sixième et dernière tentative.
«Je savais que j'avais des chances (de gagner une médaille), mais ce serait audacieux de dire que je pouvais gagner. La Chinoise avait beaucoup de kilos d'avance, a raconté Charron. J'ai mis la pression sur l'arraché. À l'épaulé-jeté, c'était de rester dans le coup, mais nous ne nous mettions pas de pression pour le podium.
«Une médaille, je suis super contente. Là, je vais célébrer avec ma famille, aller voir d'autres sports, participer à la cérémonie de clôture et voir les Jeux.»
Charron a souligné avoir ressenti beaucoup d'anxiété durant les Jeux de Tokyo, rappelant la crainte associée au fait qu'un contrôle positif à la COVID pouvait mettre fin à l'aventure à tout moment. Elle s'est aussi sentie bien seule, avec ses proches à des milliers de kilomètres d'elle au Québec.
Cette fois, Charron a eu l'occasion de voir sa famille dans les instants après avoir reçu sa médaille d'argent.
«J'ai essayé de coller tout le monde avec mes petits bras. Il y en avait une trentaine. Ça fait tellement du bien de les voir ici», a dit Charron.
Parmi les personnes présentes, il y avait ses parents, son conjoint, des amis du club d'haltérophilie où elle s'entraîne aux États-Unis, une amie d'enfance, une entraîneuse de gymnastique qui l'a dirigée dans son enfance, une enseignante en musique de son école secondaire, etc.
«Nous ne serions pas ici sans nos familles, nos entourages, nos entraîneurs. Ça représente tout pour moi qu'ils soient ici. Le fait que j'ai réussi à bien faire en compétition, c'est la cerise sur le sundae», a-t-elle conclu.