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Meurtre du PDG d'UnitedHealthcare: Mangione de retour à New York

Le procureur du comté de Blair, Pete Weeks, a déclaré qu'il souhaitait remettre Mangione aux autorités de New York dès que possible.

Luigi Nicholas Mangione is escorted into Blair County Courthouse, Tuesday, Dec. 10, 2024, in Hollidaysburg, Pa. (AP Photo/Gary M. Baranec)
Luigi Nicholas Mangione is escorted into Blair County Courthouse, Tuesday, Dec. 10, 2024, in Hollidaysburg, Pa. (AP Photo/Gary M. Baranec)

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Associated Press
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Le suspect du meurtre du PDG d'UnitedHealthcare a été ramené à New York par avion et hélicoptère, jeudi, pour répondre de nouvelles accusations fédérales de meurtre et de harcèlement, aggravant l'affaire après sa précédente inculpation par l'État de New York.

Luigi Mangione a été placé en détention sans caution après une comparution devant le tribunal fédéral de Manhattan, couronnant une journée mouvementée qui a commencé en Pennsylvanie, où il a été arrêté la semaine dernière lors de l'attaque du 4 décembre contre Brian Thompson.

Le diplômé d'une université de l'«Ivy League», âgé de 26 ans, devait comparaître jeudi pour meurtre, dans le cadre d'une affaire qui a secoué le monde des affaires et galvanisé certains critiques de l'assurance maladie, mais les accusations fédérales ont empêché cette comparution. Les deux affaires se dérouleront désormais en parallèle, ont déclaré les procureurs, les accusations de l'État devant faire l'objet d'un procès en premier lieu.

Luigi Mangione, menotté aux chevilles et vêtu de vêtements de ville, a peu parlé pendant les 15 minutes de procédure alors qu'il était assis entre ses avocats dans une salle d'audience fédérale pleine à craquer.

Il a hoché la tête lorsqu'un juge de première instance l'a informé de ses droits et des accusations portées contre lui, se penchant parfois vers un microphone pour lui dire qu'il comprenait.

Après l'audience, un agent fédéral a remis aux avocats de M. Mangione un sac contenant ses effets personnels, notamment la combinaison orange de prison qu'il avait portée au tribunal en Pennsylvanie.

Luigi Mangione a accepté de retourner à New York après une comparution jeudi matin devant un tribunal en Pennsylvanie, où il avait été arrêté la semaine dernière après cinq jours de cavale. 

Après son audience devant le tribunal de Pennsylvanie, Mangione a été immédiatement remis à au moins une douzaine de policiers du Service de police de New York (NYPD) qui étaient présents dans la salle d'audience et qui l'ont conduit à un avion à destination de Long Island. Il a ensuite été transporté par hélicoptère à Manhattan, où il a été lentement conduit sur un quai par des policiers armés de fusils d'assaut. 

La plainte fédérale dévoilée jeudi l'accuse de deux chefs de harcèlement et d'un chef d'accusation de meurtre par arme à feu, en plus d'une infraction liée aux armes à feu. L'un des chefs d'accusation fédéraux, meurtre par arme à feu, pourrait entraîner la peine de mort s'il est reconnu coupable. Les procureurs fédéraux n'ont pas indiqué s'ils allaient demander une telle peine.

Les chefs d'accusation retenus contre lui comprennent le meurtre en tant qu'acte de terrorisme, qui peut entraîner une peine de prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle. La peine de mort n'existe pas dans l'État de New York.

L'avocate de Mangione, Karen Friedman Agnifilo, a indiqué qu'il s'agissait d'une «situation très inhabituelle» pour un accusé confronté simultanément à des affaires étatiques et fédérales.

«Franchement, je n'ai jamais rien vu de tel que ce qui se passe ici», a souligné Me Friedman Agnifilo, une ancienne adjointe en chef du bureau du procureur de Manhattan.

Elle s'est réservée le droit de demander une libération sous caution à un moment ultérieur et a refusé de commenter en quittant le palais de justice.

L'homme de 26 ans, est accusé d'avoir tendu une embuscade et tiré sur Brian Thompson le 4 décembre devant un hôtel de Manhattan où le patron du géant américain de l'assurance maladie se rendait à une conférence d'investisseurs. 

Les autorités affirment que, lorsque Mangione a été arrêté le 9 décembre dans un McDonald's d'Altoona, en Pennsylvanie, il portait l'arme utilisée pour tuer Brian Thompson, un passeport, une fausse carte d'identité du New Jersey et environ 10 000 $ en devises américaines et étrangères.

Mangione, qui a d'abord résisté aux tentatives d'extradition vers New York, a fait deux brèves comparutions devant le tribunal, jeudi, renonçant d'abord à une audience préliminaire sur les accusations de contrefaçon et d'armes à feu, avant d'accepter finalement d'être renvoyé à Manhattan. Il a été immédiatement conduit hors du tribunal, escorté par des policiers et est monté tranquillement dans un VUS noir, ce qui contraste avec sa dernière comparution au tribunal, alors qu'il s'était battu avec les policiers en hurlant en direction des journalistes.

Colère contre les assureurs

Les enquêteurs pensent que Mangione était motivé par la colère envers le système de santé américain et la cupidité des entreprises. Mais il n'a jamais été un client d'UnitedHealthcare, selon l'assureur.

Selon la plainte fédérale, un carnet que Mangione portait lors de son arrestation comprenait plusieurs pages manuscrites exprimant une hostilité envers le secteur de l’assurance maladie et les cadres fortunés en particulier. 

Une entrée d’août indiquait que «la cible est l’assurance» car «elle coche toutes les cases», selon le dossier judiciaire. Une entrée d’octobre «décrit une intention de 'frapper' le PDG de l’une des compagnies d’assurance lors de sa conférence d’investisseurs», indique le document. 

Le meurtre a déclenché une vague de récits sur le ressentiment envers les compagnies d’assurance maladie des États-Unis, tout en ébranlant le capitalisme américain, après que certains utilisateurs des médias sociaux ont qualifié cette fusillade de vengeance. 

Une vidéo montre un homme armé, masqué, tirant sur Brian Thompson, âgé de 50 ans, par derrière, puis tirant plusieurs autres coups de feu. Le suspect a échappé à la police malgré la diffusion par les autorités de photos de son visage démasqué jusqu’à ce que Mangione soit capturé à Altoona, à environ 450 km à l’ouest de New York. 

Mangione, diplômé en informatique issu d’une famille aisée du Maryland, portait une lettre manuscrite qualifiant les compagnies d’assurance maladie de «parasites» et se plaignant de la cupidité des entreprises, selon un bulletin d’application de la loi obtenu par l’Associated Press la semaine dernière. 

L’un de ses avocats a mis en garde le public contre toute présomption. 

Mangione a publié à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux comment une opération de la colonne vertébrale l’année dernière avait soulagé ses douleurs chroniques au dos, encourageant les personnes souffrant de conditions similaires à s’exprimer si on leur disait qu’elles devaient simplement vivre avec. 

Il s’est apparemment coupé de sa famille et de ses amis proches ces derniers mois. Sa famille a signalé sa disparition à San Francisco en novembre. Ses proches ont déclaré dans un communiqué qu'ils étaient «choqués et dévastés» par son arrestation.

Brian Thompson, qui a grandi dans une ferme de l'Iowa, a suivi une formation de comptable. Marié et père de deux adolescents, il a travaillé pendant 20 ans pour le géant UnitedHealth Group et est devenu PDG de sa division assurance en 2021.

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