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«Maintenant que nous sommes de retour à la cible, la question est plutôt de savoir comment nous y tenir?»
Les économistes s’attendent à ce que l’inflation en septembre continue sa tendance à la baisse, ce qui donnerait à la Banque du Canada le feu vert pour qu'elle continue à réduire son taux directeur.
«Nous nous attendons à ce que l’inflation globale ralentisse en dessous de l’objectif de 2 % de la banque en septembre», a déclaré Shelly Kaushik, économiste à la BMO.
Mme Kaushik a affirmé qu’elle s’attend à ce que l’inflation globale annuelle baisse à 1,8 %, en grande partie grâce à la baisse des prix de l’essence le mois dernier, mais a ajouté qu’avec la hausse des prix à la pompe en octobre, le chiffre global pourrait augmenter dans le prochain rapport.
Le dernier rapport sur l'indice des prix à la consommation doit être publié mardi et constitue le dernier rapport économique important avant la prochaine décision de la Banque du Canada sur les taux d’intérêt, le 23 octobre.
James Orlando, économiste principal à la Banque TD, a déclaré qu’il prévoyait que l’inflation globale ralentirait à 1,9 % en septembre. «Maintenant que nous sommes de retour à la cible, la question est plutôt de savoir comment nous y tenir ?», a-t-il demandé.
En août, l’inflation a atteint la cible de 2 % de la Banque du Canada, son plus bas niveau depuis février 2021 et en forte baisse par rapport à 2,5 % en juillet. La baisse des prix de l’essence a soutenu cette diminution.
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Les pressions inflationnistes sous-jacentes continuent de ralentir, a déclaré Nathan Janzen, économiste en chef adjoint à la RBC, mais les coûts du logement, en particulier les paiements hypothécaires, ont continué d’exercer une pression à la hausse sur le chiffre global.
Toutefois, cette pression s’atténue lentement à mesure que les baisses de taux d’intérêt commencent à se répercuter sur l’économie, a-t-il nuancé – bien que la composante des intérêts hypothécaires de l’inflation restera élevée pendant un certain temps.
«Il faut du temps pour que les changements de taux du marché aient un impact sur les paiements hypothécaires à taux fixe sur cinq ans au cours des renouvellements, et vous aurez donc d'autres augmentations des coûts hypothécaires. Mais elles diminuent», a déclaré M. Janzen, qui prévoit également que l’inflation globale atteindra 1,8 % en septembre.
La Banque du Canada a commencé à relever son taux directeur en mars 2022 pour lutter contre l’inflation, marquant une pause à la mi-2023 à 5 % avant de commencer à les réduire en juin dernier.
Elle a maintenant abaissé son taux trois fois cette année et devrait continuer à le réduire alors que d’autres secteurs de l’économie, comme le marché du travail, se sont affaiblis.
Le marché du travail a été étonnamment fort en septembre, créant plus de deux fois plus d’emplois qu’en août, tandis que le taux de chômage a baissé à 6,5 %.
Si l’on considère la tendance générale, cependant, le marché du travail s’est affaibli, ce qui est une autre raison pour laquelle de nombreux économistes affirment que la Banque du Canada est presque certaine de réduire ses taux en octobre et en décembre.
La question est de savoir quelle sera l’ampleur de cette réduction.
Jusqu’à présent, la banque centrale n’a procédé à des réductions que d’un quart de point de pourcentage, mais récemment, son homologue américaine a lancé sa campagne d’assouplissement avec une réduction plus dynamique d’un demi-point.
M. Orlando prévoit que la Banque du Canada réduira ses taux d’un quart de point ce mois-ci et en décembre.
«Rien dans les données actuelles ne dit qu’il faut accélérer ces baisses de taux», a-t-il dit.
La Banque du Canada se concentre davantage sur le marché du travail que sur l’inflation, a expliqué M. Orlando. Mais le rapport sur l’emploi de vendredi n’était pas aussi faible que beaucoup le craignaient, a-t-il dit, et «fait écho à tout ce que nous avons vu dans l’économie, à savoir qu’un rythme plus rapide de baisses de taux n’est pas nécessaire».
Certains pensent que la banque centrale pourrait adopter une approche plus dynamique – M. Janzen prévoit deux baisses plus importantes d’un demi-point de pourcentage chacune en octobre et en décembre, même après le rapport sur l’emploi de vendredi.
«Il y a de plus en plus de preuves que les taux d’intérêt sont plus élevés qu’ils ne devraient l’être, et potentiellement beaucoup plus élevés qu’ils ne devraient l’être», a-t-il affirmé.
Mme Kaushik a déclaré que même si elle prévoit deux baisses plus petites cette année, elle pense qu’une baisse d’un demi-point de pourcentage n’est pas impossible.
Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a indiqué en septembre que la banque centrale pourrait procéder à des réductions plus importantes si la faiblesse économique persistait.
«L’inflation se rapprochant de la cible, nous devons nous prémunir de plus en plus contre le risque que l’économie soit trop faible et que l’inflation baisse trop», a-t-il lancé après avoir annoncé une baisse des taux le 4 septembre.
Vendredi, les dernières enquêtes de la Banque du Canada sur les perspectives des consommateurs et des entreprises ont révélé que les consommateurs étant moins pessimistes quant à leurs finances, mais continuaient de réduire leurs dépenses.