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Le ministre des Transports et lieutenant du Québec, Pablo Rodriguez, a donné le coup d'envoi vendredi à des travaux préliminaires qui mèneront à la réalisation concrète de la voie de contournement ferroviaire à Lac- Mégantic.
Le ministre des Transports et lieutenant du Québec, Pablo Rodriguez, a donné le coup d'envoi vendredi à des travaux préliminaires qui mèneront à la réalisation concrète de la voie de contournement ferroviaire à Lac-Mégantic, plus de dix ans après la tragédie ferroviaire.
«Nous avons la responsabilité sociale, politique et humaine de mener à terme ce projet. L'annonce d'aujourd'hui est importante», a souligné M. Rodriguez lors de sa première visite officielle à Lac-Mégantic en tant que ministre des Transports.
Le 6 juillet 2013, un incendie majeur s'est déclenché au cours de la nuit lorsqu'un train de 72 wagons-citernes a déraillé en plein cœur de la ville. La tragédie a coûté la vie à 47 personnes. Depuis, des voix s'élèvent afin que le train ne passe plus au centre-ville.
La voie de contournement a donc pour objectif d'éviter que des trains de marchandises circulent directement dans le centre-ville de la municipalité, afin d'éviter une nouvelle tragédie.
La Ville de Lac-Mégantic pilotera les premiers «préliminaires» visant des infrastructures municipales alors qu'Ottawa s'occupe de la facture. Le gouvernement du Québec participe aussi financière au projet global.
La mairesse de Lac-Mégantic, Julie Morin, a précisé que son administration lancera sous peu un appel d'offres afin d'obtenir des services professionnels - plans et devis - pour le déplacement le gainage d'aqueducs situés dans la zone industrielle. Le coût des travaux est évalué à environ 1,7 million de dollars.
Voyez le reportage de Dominique Côté dans la vidéo liée à l'article.
«C'est un pas concret vers la réalisation du projet attendu depuis 10 ans», a affirmé Mme Morin.
La mairesse de Lac-Mégantic a ajouté qu'un programme de suivi des puits sera mis en place en collaboration notamment avec les municipalités de Nantes et Frontenac afin que «jamais personne ne manque d'eau, ni en quantité, ni en qualité».
«Lac-Mégantic a été touchée par la pire tragédie ferroviaire du pays. À tous les jours, on continue d’entendre et de voir le train circuler dans notre centre-ville, et ça doit cesser. [...] Il s’agit d’un pas concret vers la réalisation du projet attendu depuis 10 ans», a réaffirmé Mme Morin.
Pablo Rodriguez a aussi annoncé que le gouvernement fédéral a conclu une entente avec la compagnie de chemin de fer Central Maine and Québec Railway - une filiale du Canadien Pacifique Kansas City - concernant les travaux de la voie de contournement longue de 12,5 kilomètres.
«L'entente va permettre de lancer un appel d'offres pour embaucher l'entrepreneur qui va construire éventuellement la voie de contournement», a-t-il expliqué.
Concernant les coûts et l'échéancier de la mise en place du projet complet, le ministre des Transports est demeuré vague, ne voulant pas donner de chiffres alors que des appels d'offres seront bientôt lancés.
«Les coûts sont supérieurs à ceux estimés au début. L'important, c'est que nous nous sommes entendus avec Québec. L'argent est au rendez-vous», a affirmé Pablo Rodriguez.
M. Rodriguez a aussi affirmé ignorer quand la voie de contournement sera en place. «Le plus vite possible...», a-t-il précisé.
Le tracé choisi pour la construction de la voie de contournement ferroviaire ne fait pas que des heureux à Lac-Mégantic alors que plusieurs propriétaires de terrains sont visés par des mesures d'expropriation. Le dossier est d'ailleurs devant les tribunaux. Les terrains sont situés à Lac-Mégantic, mais aussi à Nantes et Frontenac.
Au total, l'expropriation vise une quarantaine de résidents. Les propriétaires ont pour la plupart reçu une offre d’indemnisation présentée par Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC).
«C'est un processus difficile, je comprends les gens qui vivent l'expropriation d'être mécontents et qu'il y ait de la douleur aussi, on les écoute, puis on les entend aussi, mais on doit aller de l'avant», a plaidé le ministre fédéral des Transports, Pablo Rodriguez, en conférence de presse vendredi au centre-ville, sur les lieux mêmes de la catastrophe.
Le tracé en lui-même est aussi contesté. La Coalition des victimes collatérales exige toujours d'ailleurs qu'on mette fin au projet de voie de contournement.
Compte tenu des données environnementales et hydrologiques, le tracé «ne règle ni les causes ni les effets de la tragédie de 2013 et elle est moins sécuritaire que la voie actuelle», dit l'organisme. Il y aurait ainsi «des impacts irréversibles sur la nappe phréatique, sur la qualité de l'eau potable d'un grand nombre de citoyens», estime le groupe.
Avec des informations de La Presse canadienne.