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Québec veut former entre 4000 et 5000 ouvriers de plus dans certains métiers, notamment ceux de charpentier-menuisier, d’opérateur de pelles, d’opérateur d’équipement lourd, de ferblantier et de frigoriste.
Pour résorber la pénurie de main-d'oeuvre qui sévit actuellement dans l'industrie de la construction, le gouvernement Legault met sur pied des formations accélérées et rémunérées.
C'est ce qu'a annoncé lundi le premier ministre François Legault, qui était en compagnie des ministres Kateri Champagne Jourdain (Emploi), Bernard Drainville (Éducation) et Jean Boulet (Travail).
À compter de janvier prochain, des formations rapides et payées seront offertes afin d'accéder à cinq métiers: charpentier-menuisier, opérateur de pelles, opérateur d'équipement lourd, ferblantier et frigoriste.
Les personnes intéressées ont jusqu'au 15 décembre pour s'inscrire à ces formations, qui mènent à l'attestation d'études professionnelles (AEP) et dont la durée variera de quatre à six mois (500 à 700 heures).
Elles recevront un soutien de 750 $ par semaine.
Par ailleurs, ceux qui s'inscriront à des programmes comparables menant à un Diplôme d'études professionnelles (DEP) pourraient obtenir une bourse de 9000 $ à 15 000 $ dès leur diplomation.
Le gouvernement augmentera également dès janvier la capacité d'accueil du DEP Électricité et du DEP Plomberie et chauffage, où il y a présentement des listes d'attente.
Ensemble, ces mesures représentent un investissement de 300 millions $. Le gouvernement espère ainsi recruter de 4000 à 5000 travailleurs capables d'oeuvrer sur les chantiers dès l'été 2024.
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Les besoins de personnel sont criants en raison des nombreux projets actuels et à venir, que ce soit pour des écoles, des routes, voire des ouvrages d'Hydro-Québec, a plaidé le premier ministre, lundi.
«Au moment où on se parle, il manque au moins 6500 travailleurs dans la construction, a déclaré M. Legault en conférence de presse à Québec. On a besoin de donner un grand coup.»
«C'est une belle opportunité pour les gens qui ne sont pas dans la construction mais qui se disent: "Ça me tenterait peut-être". (...) Bien, c'est le meilleur moment pour le faire», a-t-il insisté.
L'Offensive formation en construction s'inspire grandement de ce qui a été fait pendant la pandémie de COVID-19 pour recruter rapidement des milliers de préposés aux bénéficiaires (PAB).
Lundi, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) s'est réjouie de ces `mesures fortes qui aideront les PME du secteur'.
«Nous soulignons ce bel investissement et saluons la rapidité avec laquelle les formations vont être mises en place, avec un début prévu en janvier 2024», a réagi son vice-président pour le Québec, François Vincent.
«Cette offensive gouvernementale arrive à point et participera à soulager les PME du secteur de la construction qui sont ralenties par la pénurie de main-d'œuvre», a-t-il ajouté.
L'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ) a également applaudi l'annonce du gouvernement.
Sa vice-présidente développement stratégique, affaires publiques et innovation, Isabelle Demers, parle de mesures qui faciliteront l'accès à l'industrie.
L'Offensive formation en construction plaira à ceux qui souhaitent se réorienter, «mais qui n'ont pas le luxe de se permettre un temps d'arrêt non rémunéré», a-t-elle déclaré dans un communiqué.
En outre, «cette initiative met en lumière l'engagement du gouvernement du Québec à favoriser la croissance de l'industrie de la construction», a souligné l'Association de la construction du Québec (ACQ).
Les grands syndicats, eux, y voient un problème potentiel de santé et sécurité. Le président de la CSD-Construction, Carl Dufour, affirme que l'industrie de la construction est déjà assez `meurtrière'.
«On aimerait que ça change. On ne pense pas qu'en écourtant les formations, on va aller dans ce sens», a-t-il déploré en entrevue téléphonique, lundi.
La Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE‑CSQ) soutient pour sa part que les formations réduites auront «assurément un effet négatif sur la qualification et la maîtrise des compétences des élèves».
«Allons-nous faire comme avec les PAB et vider les cohortes d'élèves qui auraient suivi des formations complètes pour les pousser vers des demi-formations?» a demandé sa présidente, Josée Scalabrini.
«Le gouvernement est malheureusement encore et toujours séduit par cette même formule à courte vue de réduction majeure de la durée des formations, qui abaisse la barre de la qualité», a-t-elle dénoncé.
Selon le ministre Boulet, 89 % de la main-d'oeuvre sur les chantiers accède déjà aux métiers visés par l'annonce de lundi sans avoir suivi de formation.
«Des travailleurs mieux formés, c'est bénéfique pour nous tous», a répliqué le ministre.