Le Parti vert exclu du débat: «la Commission essaie de nous faire taire»

Lors d’un point de presse, le leader a évoqué une «campagne de salissage» qui aurait été orchestrée «par le Bloc québécois et des commentateurs conservateurs». Selon lui, les présumés détracteurs du Parti vert «sont plus soucieux de protéger leurs conforts politiques que de faire face à la réalité et informer la population», ajoutant que la Commission tentait de faire «taire» la formation politique.

Visiblement froissé par la tournure des évènements, M. Pedneault a affirmé que la Commission avait reconnu que sa décision «portait atteinte à la liberté d'expression» de la formation politique. «Elle a choisi de privilégier un débat qui protège le statu quo et les puissants», a-t-il dit, ajoutant qu'il était sûr que la décision serait infirmée au cours de la journée.

Coup de théâtre

La Commission des débats des chefs a confirmé tôt mercredi matin l'annulation de l'invitation faite au Parti vert du Canada de participer aux deux débats des chefs prévus mercredi et jeudi.

Selon le communiqué diffusé mercredi matin, la Commission explique que le parti ne respecte plus l'un des critères de participation, à la suite d'une décision stratégique prise par le parti, soit celle d'avoir «réduit intentionnellement le nombre de candidats présents dans l'élection».

«Que le Parti vert du Canada ait eu l'intention de présenter 343 candidats ou non, il a depuis pris la décision stratégique de réduire le nombre de candidats présents, ce qui signifie que les électeurs n'ont plus l'opportunité de voter pour ses candidats», mentionne-t-on. «La Commission conclut que, dans ces circonstances, l'inclusion du chef du Parti vert du Canada minerait l'intégrité des débats et serait contraire aux intérêts des électeurs.»

Pour être invités à ces deux événements phares de la campagne, les chefs de parti devaient répondre à certains critères de la Commission des débats des chefs, dont celui d'endosser des candidats dans au moins 90% des circonscriptions fédérales au moins 28 jours avant la date de l'élection générale. Ceci a pour but de «mener une campagne politique et offrir aux électeurs une option électorale viable à l'échelle du pays.»

Toutefois, bien qu'on ne soit qu'au 25e jour de la campagne électorale, la Commission soutient que le Parti vert ne remplit plus ce critère en vue des débats qui ont lieu mercredi et jeudi. «Réduire de façon délibérée le nombre de candidats pour des raisons stratégiques est incompatible avec l'interprétation de la Commission de la viabilité du parti, que le critère (iii) a été conçu pour mesurer», a-t-on indiqué par communiqué.

Rappelons que la Commission a indiqué le 1er avril que le Parti populaire du Canada n'était pas invité au débat en vertu de ces conditions. Le Parti vert doit d'ailleurs dévoiler plus tard en matinée son programme électoral.

Les débats des cinq chefs fédéraux se tiendront mercredi en français et jeudi en anglais à moins de deux semaines de la date du scrutin dans la Maison de Radio-Canada. Après l'exclusion du vert Jonathan Pedneault, seuls le libéral Mark Carney, le conservateur Pierre Poilievre, le bloquiste Yves-François Blanchet et le néo-démocrate Jagmeet Singh y participeront.

Au cours du débat en français, qui sera diffusé de 18h à 20h sans pauses publicitaires, les chefs se pencheront sur cinq thèmes: le coût de la vie, l'énergie et le climat, la guerre commerciale, l'identité et la souveraineté, ainsi que l'immigration et les affaires étrangères.

Au départ, l'événement télévisé devait débuter à 20h, mais le hockey s'est immiscé dans le moment de diffusion. Le Nouveau Parti démocratique et le Bloc québécois ont demandé, mardi, de reporter la joute oratoire en raison d'un match important du Canadien de Montréal, qui risque de susciter beaucoup d'intérêt.

Le débat des chefs pourra être regardé sur plusieurs plateformes de Radio-Canada ainsi que sur plusieurs autres réseaux et médias en ligne. Le débat en anglais suivra jeudi soir. 

Avec des informations de La Presse canadienne