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Les dirigeants de grandes chaînes d'épiceries canadiennes contestent les accusations selon lesquelles ils profitent de l'inflation pour augmenter leurs propres bénéfices.
Les dirigeants de grandes chaînes d'épiceries canadiennes contestent les accusations selon lesquelles ils profitent de l'inflation pour augmenter leurs propres bénéfices.
Des dirigeants de Loblaw et d'Empire ont témoigné lundi devant le comité de l'agriculture et de l'agroalimentaire de la Chambre des communes dans le cadre de son étude sur l'inflation alimentaire.
«Empire n'apprécie pas l'inflation», a affirmé d'emblée Pierre St-Laurent, le chef de l'exploitation d'Empire, la société mère de Sobeys.
De son côté, le vice-président de la vente au détail de Loblaw, Jodat Hussain, a mentionné aux députés que Loblaw augmentait les prix parce que les fournisseurs facturent davantage, mais que les marges brutes de l'entreprise sur les aliments sont restées stables.
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Cependant, M. Hussain a souligné que Loblaw, qui vend des produits autres que des aliments, ne divulgue pas publiquement ses marges sur les aliments uniquement.
«Fondamentalement, les prix dans les épiceries ont augmenté parce que le coût des produits que les épiciers achètent auprès des fournisseurs a augmenté», a expliqué M. Hussain.
Il a d'ailleurs rappelé que Loblaw repousse les fournisseurs lorsqu'ils proposent d'augmenter les prix, citant son désaccord avec Frito-Lay sur le prix des croustilles qui a conduit à des étagères vides pendant le conflit.
L'augmentation rapide du coût des produits d'épicerie est devenue un sujet brûlant d'actualité. Les prix des denrées alimentaires ont notamment augmenté de 11 % en octobre par rapport à la même période l'an dernier.
Et aucun répit n'est attendu à court terme.
Selon la 13e édition du Rapport annuel sur les prix alimentaires, publiée lundi, le coût total de l'épicerie pour une famille de quatre personnes devrait augmenter de 1065 $ en 2023 par rapport à cette année.
Alors que les prix alimentaires augmentent pour les consommateurs, les bénéfices de certains épiciers augmentent également. Loblaw, par exemple, a vu ses bénéfices augmenter de 30 % au troisième trimestre par rapport à il y a un an.
Les revenus des entreprises dans un contexte d'inflation élevée ont suscité des accusations de «cupidité». Les néo-démocrates ont notamment accusé des entreprises comme Loblaw de profiter de l'inflation en augmentant injustement les prix pour les consommateurs.
L'étude sur l'inflation alimentaire par le comité de la Chambre des communes a été demandée par le porte-parole du NPD en matière d'agriculture, Alistair MacGregor.
Les députés du comité ont également entendu des témoignages d'autres intervenants de l'industrie de l'épicerie, dont le Conseil canadien du commerce de détail; Produits alimentaires, de santé et de consommation du Canada et les Producteurs de fruits et légumes du Canada.
«Nous vivons une combinaison unique d'événements — guerre, conditions météorologiques extrêmes et flambée des prix du carburant —, qui s'ajoutent aux perturbations de la chaîne d'approvisionnement et aux pénuries de main-d'œuvre», a mentionné le vice-président principal des affaires publiques du Conseil canadien du commerce de détail, Karl Little.
Le directeur principal du Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie, Sylvain Charlebois, a aussi comparu devant les députés. Il s'est dit préoccupé par le manque de surveillance de la concurrence qui, selon lui, alimente la méfiance des consommateurs envers les épiciers.
Le Bureau de la concurrence a annoncé en octobre qu'il lançait une étude pour déterminer si le secteur de l'épicerie contribue à la hausse des prix des aliments. L'organisme de surveillance de la concurrence devrait fournir un ensemble de recommandations au gouvernement dans son rapport final, qu'il prévoit publier en juin.
Le comité tiendra une autre réunion sur l'inflation alimentaire le 12 décembre.