Début du contenu principal.
Environ 40% des dépanneurs pourront vendre de la bière, du vin, du cidre et des cocktails prêts à boire.
Les dépanneurs de l'Ontario sont autorisés à vendre plusieurs types de boissons alcoolisées à partir de jeudi, car la province a considérablement réduit son emprise sur le marché de l'alcool.
Les dépanneurs sont ravis de ce changement et s'attendent à une augmentation importante de la fréquentation, a déclaré Kenny Shim, président de l'Ontario Convenience Store Association, qui représente environ 7000 des 10 000 magasins dans la province.
La Commission des alcools et des jeux de l'Ontario dit avoir accordé 4200 permis à des dépanneurs en date de mardi. Cela signifie qu'environ 40% des dépanneurs pourront vendre de la bière, du vin, du cidre et des cocktails prêts à boire.
Toutes les épiceries pourront vendre de l'alcool d'ici le 31 octobre, mais les spiritueux ne seront disponibles que dans les magasins et points de vente de la Régie des alcools de l'Ontario (LCBO).
Selon M. Shim, cette nouvelle représente une bouée de sauvetage pour de nombreux dépanneurs qui ont vu leurs ventes de tabac chuter, ce qu'il attribue à la hausse des ventes de tabac illégal et à une économie en déclin.
«Lorsque les gens viennent acheter une bière, ils achètent des cacahuètes, peut-être des gobelets pour le beer-pong, du bœuf séché, des ouvre-bouteilles, ce genre de choses», a-t-il expliqué.
Les magasins seront autorisés à vendre de l'alcool de 7h à 23h, et 20% de la bière, du cidre et des cocktails pré-mélangés devront provenir de petits producteurs de l'Ontario, tandis que 10% du vin devra être consacré à de petits vignobles de l'Ontario.
Les dépanneurs doivent rester vigilants quant au respect des règles, a prévenu M. Shim, car les sanctions pour une infraction à la loi, comme la vente à des mineurs ou à des personnes en état d'ébriété, sont sévères. Elles vont d'amendes pouvant atteindre 50 000 $ à la perte du permis d'alcool.
«J'aime vraiment ça parce que je suis un citoyen respectueux des lois et nous savons que la province va envoyer des inspecteurs», a-t-il soutenu.
«J'ai aussi des enfants et la dernière chose que je veux, c'est vendre à un mineur, et les sanctions sont si sévères que ça ne vaut pas la peine de risquer toute mon entreprise pour quelques bouteilles de bière.»
Ces changements font suite à une promesse de campagne de 2018 du premier ministre Doug Ford, qui avait promis d'amener de la bière et du vin dans les dépanneurs.
Un accord de dix ans avec The Beer Store a fait obstacle à cette promesse jusqu'en mai, lorsque M. Ford a déclaré qu'il avait rompu l'accord et négocié une nouvelle entente avec l'entreprise. The Beer Store, détenue par trois conglomérats internationaux, recevra 225 millions $ de l'argent des contribuables en vertu du nouvel accord.
Une partie de la nouvelle entente avec The Beer Store prévoit le maintien d'au moins 386 magasins ouverts jusqu'en juillet 2025 et d'au moins 300 jusqu'au 31 décembre 2025. The Beer Store poursuivra son programme de recyclage très respecté jusqu'en 2031 au moins.
«C'est bon pour le choix et c'est vraiment bon pour les emplois locaux, a soutenu le ministre des Finances Peter Bethlenfalvy en entrevue. Je me sens donc vraiment bien.»
La LCBO a été créée en 1927 lorsque la province s'est retirée de la prohibition avec des contrôles stricts sur l'alcool.
«C'est une grande, grande réforme, mais une réforme que les gens veulent vraiment et nous la mettons en œuvre», a ajouté le ministre Bethlenfalvy.
Plusieurs organismes de santé, dont le Centre de toxicomanie et de santé mentale de Toronto, ont exprimé leur inquiétude et leur déception face à la décision d'élargir la vente d'alcool.
Ils plaident que l'accès plus facile à l'alcool augmentera la dépendance, provoquera des maladies chroniques et augmentera les blessures, les suicides et la conduite avec facultés affaiblies.
Le ministre Bethlenfalvy dit que le gouvernement a parlé à de nombreux organismes de santé au sujet de ce changement.
«Nous prenons cela très au sérieux, la responsabilité sociale», a-t-il assuré.
L'accès accru à l'alcool correspond à une consommation accrue et à des risques accrus pour la santé, a signalé la docteure Leslie Buckley, chef de la division des dépendances au Centre de toxicomanie et de santé mentale.
«Ce serait évidemment le moment idéal pour investir dans davantage de traitements contre l'alcool», a-t-elle déclaré.
«Il n'est pas nécessairement facile d'obtenir un traitement tôt ou même au stade de difficultés modérées liées à l'alcool et il serait vraiment formidable de pouvoir intervenir plus tôt et de donner aux gens accès à un traitement.»
La province a indiqué qu'elle dépenserait 10 millions $ pour soutenir la responsabilité sociale et les efforts de santé publique liés à la consommation d'alcool dans le cadre de son plan décennal de santé mentale de 3,8 milliards $.