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Société

Les craintes liées à l'emploi seraient en baisse au Canada, selon un nouveau sondage

Parmi les répondants qui ont avoué être inquiets de se retrouver au chômage, 15% se sont dits «très préoccupés».

Des travailleurs de l'acier se rassemblent à l'aciérie ArcelorMittal Dofasco à Hamilton, en Ontario, le mercredi 12 mars 2025.
Des travailleurs de l'acier se rassemblent à l'aciérie ArcelorMittal Dofasco à Hamilton, en Ontario, le mercredi 12 mars 2025.
Catherine Morrison
Catherine Morrison / La Presse canadienne

Un nouveau sondage suggère que les Canadiens craignent moins de perdre leur emploi, même si le président américain Donald Trump poursuit sa guerre commerciale avec le Canada et une grande partie du monde.

Le sondage mené par Léger pour La Presse Canadienne, auprès de 1599 adultes canadiens du 21 au 24 mars, révèle que 38 % des Canadiens en emploi sont préoccupés par la possibilité de perdre leur emploi au cours de la prochaine année.

Il s'agit du taux le plus faible dans un sondage Léger depuis le 26 janvier.

Parmi les répondants qui ont avoué être inquiets de se retrouver au chômage, 15% se sont dits «très préoccupés», tandis que et 23 % se sont dits «assez préoccupés».

Quelques jours seulement après le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis, un peu plus du tiers des répondants au sondage Léger avaient avoué qu'ils craignaient de perdre leur emploi dans les 12 prochains mois. Ce taux a grimpé à 42 % un mois plus tard. La semaine dernière, il s'élevait à 41 %.

 

Le nouveau sondage révèle que les Ontariens sont les plus inquiets, à 44 %. Seulement 31 % des Britanno-Colombiens craignent de perdre leur emploi à cause de la guerre commerciale. Au Québec, ce taux s'élève à 32 %, alors qu'il se situe à 41 % en Alberta.

Les jeunes Canadiens âgés de 18 à 34 ans sont les plus inquiets de perdre leur emploi, à 47 %, comparativement à 37 % des 35 à 54 ans et 28 % des 55 ans et plus.

Selon le vice-président exécutif de Léger pour l'Est du Canada, Sébastien Dallaire, la tendance à la baisse observée dans le plus récent sondage pourrait indiquer que les Canadiens sont de plus en plus insensibles aux menaces provenant des États-Unis.

«Il se pourrait qu'un léger apaisement se fasse sentir actuellement parmi les Canadiens», a noté M. Dallaire, soulignant que les «véritables répercussions économiques» de la guerre tarifaire ne sont pas encore tangibles.

Nouvelle cible: les voitures

Le sondage a été réalisé quelques jours avant la signature par M. Trump, mercredi, d'un décret imposant des droits de douane de 25 % sur toutes les importations d'automobiles aux États-Unis. Ces nouveaux droits de douane doivent entrer en vigueur la semaine prochaine.

La profonde intégration de l'industrie nord-américaine crée une confusion quant à l'impact de ces droits sur le secteur automobile canadien.

Une fiche d'information fournie par la Maison-Blanche précise que les automobiles importées dans le cadre de l'Accord commercial Canada-États-Unis-Mexique ne seront assujetties à des droits de douane que sur la valeur du contenu non fabriqué aux États-Unis.

Plus tôt en mars, le président Trump a imposé des droits de douane de 25 % sur toutes les importations d'acier et d'aluminium aux États-Unis, y compris les produits canadiens.

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La présidente du Congrès du travail du Canada, Bea Bruske, pense aussi que les inquiétudes des Canadiens concernant l'emploi s'atténuent parce que l'impact de la crise économique «ne s'est pas encore pleinement fait sentir».

Elle ajoute que la baisse des inquiétudes pourrait également être causée par un sentiment de solidarité parmi les Canadiens, qui «donne confiance aux Canadiens qu'ensemble, nous pourrons surmonter cette crise».

Rappelant que des centaines de mises à pied ont déjà eu lieu dans le secteur de l'acier et de l'aluminium, Mme Bruske a réitéré que la menace pour les emplois canadiens «demeure bien réelle».

À son avis, le Canada a besoin d'un leadership doté d'une «vision claire» pour l'avenir, qui protégera les travailleurs et repoussera les menaces de M. Trump.

D'autres inquiétudes

Par ailleurs, le sondage Léger suggère que les inquiétudes des Canadiens concernant l'inflation sont en hausse.

Lors du sondage, 83 % des répondants ont estimé que les prix à la consommation ont augmenté au cours des dernières semaines, soit une hausse de huit points par rapport à la mi-mars.

Léger a demandé aux Canadiens de classer le principal enjeu auquel le pays est confronté. Un sondage publié plus tôt ce mois-ci suggérait que la guerre commerciale avec les États-Unis était la principale source d'anxiété politique pour les Canadiens, reléguant l'inflation au second rang.

M. Dallaire a rappelé que l'inflation et l'accès à la propriété demeurent tout de même des enjeux brûlants de la politique canadienne depuis près de deux ans.

«Donald Trump a remplacé les préoccupations concernant l'inflation et l'accessibilité financière, mais elles n'ont pas vraiment disparu», a-t-il fait valoir.

«Si les gens commencent à accorder un peu moins d'attention à Donald Trump, il est fort probable qu'ils se concentreront à nouveau sur les prix et l'accessibilité financière.»

Avec des informations de Kelly Geraldine Malone à Washington

Catherine Morrison
Catherine Morrison / La Presse canadienne