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«Je me sentais comme un criminel pour avoir soutenu mon pays.»
Dan Begley, un résident d’Etobicoke, devait assister au match d’ouverture des Blue Jays au Centre Rogers jeudi après-midi en compagnie de deux amis.
Or, ce fervent partisan affirme avoir été «escorté hors du stade par deux agents de sécurité costauds» quelques instants après le début de la rencontre, en raison de son couvre-chef.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News/CP24.
Pour l’occasion, M. Begley, âgé de 70 ans, portait un chandail à capuchon des Blue Jays et une casquette rouge arborant le slogan Le Canada n’est pas à vendre.
C'est le même type de casquette que le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a porté lors d'une réunion des premiers ministres plus tôt cette année, peu après que le président américain Donald Trump ait commencé à menacer d'imposer de nouveaux droits de douane sur les produits canadiens. M. Ford portait la casquette pour rappeler à tous les Canadiens l'importance de «défendre notre pays».
M. Begley, qui a reçu la casquette il y a environ deux semaines, a dit que le message lui parlait et qu'il avait décidé de la porter au match d’aujourd’hui.
«J’aime cette phrase, et je pense que plus de gens devraient défendre le Canada et être plus conscients», a-t-il déclaré à CP24 jeudi soir.
«Tout ce qui est écrit, c’est Le Canada n’est pas à vendre, avec un drapeau canadien. »
Le septuagénaire, qui a dit ne jamais avoir pensé que sa casquette poserait problème, a expliqué qu'il était à l'intérieur du stade depuis environ une heure et demie. Il a même ajouté que le barman qui lui avait servi une bière lui avait fait un compliment à son sujet.
Peu de temps après, toutefois, un placeur l'a abordé et lui a poliment fait savoir que sa casquette contrevenait à leur «règle interdisant les déclarations politiques».
On lui a dit qu'il devait soit le retourner, soit l'enlever complètement.
«J'ai l'impression qu'ils ne voulaient pas que cela passe à la télévision ou peut-être sur l'écran géant», a expliqué M. Begley, ajoutant qu'il estimait que ce qu'on lui demandait était «mal» et qu'il refusait de coopérer.
Deux agents de sécurité se sont alors approchés de lui avec un superviseur et l'ont emmené dans un couloir avant de le faire sortir du bâtiment.
«Je criais en sortant. J'ai fait savoir aux gens que j'étais expulsé parce que je portais ce chapeau. [...] Ils n'arrêtaient pas de répéter qu'ils ne faisaient que suivre les règles», a dit M. Begley à propos de cette «situation assez embarrassante».
«Je me suis senti comme un criminel pour avoir soutenu mon pays. Cet [incident] a gâché toute l’activité.»
M. Begley a raconté qu'il était ensuite rentré chez lui en prenant le train GO.
Il a dit qu'il avait décidé de contacter les médias parce qu'il estimait que les autres devraient être informés de cette politique controversée sur les logos.
«Je veux des excuses, sinon tous mes articles des Jays vont finir dans une poubelle», a-t-il dit, ajoutant que ce n'était pas une question d'argent, mais de politique, qu'il aimerait voir inversée. «J'aimerais pouvoir simplement m'asseoir et soutenir mon pays sans avoir peur d'être expulsé.»
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CP24.com a contacté les Blue Jays de Toronto en fin d'après-midi jeudi pour obtenir un commentaire sur l'incident.
«Nous avons parlé avec le spectateur pour nous excuser», a écrit la porte-parole Andrea Goldstein dans un courriel. «Notre personnel a fait une erreur, et nous avons pris des mesures pour nous assurer que cela ne se reproduise plus.»
Mme Goldstein a ajouté qu'ils ont invité Dan Begley à revenir au stade, «et il a accepté nos excuses et se réjouit de revenir.»
Dans une entrevue de suivi, ce dernier a confirmé qu'il avait parlé avec un représentant des Blue Jays qui s'est excusé pour ce qui s'était passé et lui a offert des billets gratuits pour un autre match.
Il a expliqué qu'on lui avait également dit qu'il était désormais autorisé à porter sa casquette Le Canada n’est pas à vendre au stade.
«C’est dommage que cela soit arrivé. Quelqu’un a vraiment perdu son jugement là. Ce n’était tout simplement pas juste», a soutenu Dan Begley. «J’ai dit à ma femme : "Ces matchs des Blue Jays sont durs pour les nerfs", mais ça n’aurait pas dû se passer comme ça. »