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Une nouvelle version de l'entente obligerait le détaillant à commencer la liquidation de ces magasins le 8 avril
La Baie d'Hudson a demandé mercredi à un tribunal de l'Ontario d'approuver une entente de restructuration qui lui accorderait un court délai pour sauver les six magasins qui ont jusqu'à présent été épargnés de la liquidation.
Une nouvelle version de l'entente obligerait le détaillant à commencer la liquidation de ces magasins le 8 avril s'il ne trouve pas de transaction susceptible de lui permettre d'avancer d'ici le 7 avril – trois jours après la date limite initialement demandée.
Si Reflect Advisors, conseiller financier de La Baie d'Hudson, estime qu'un processus de vente distinct mené par l'entreprise est susceptible de trouver un acheteur pour l'un des six magasins, l'entente prévoit une prolongation au-delà de la date limite du 7 avril.
Ashley Taylor, avocate de La Baie d'Hudson, a déclaré au juge Peter Osborne de la Cour supérieure de l'Ontario que l'entente n'était pas «un résultat très satisfaisant».
La demande d'approbation de l'accord de restructuration intervient alors que la plupart de ses 80 magasins, 13 Saks Off Fifth et trois Saks Fifth Avenue ont été liquidés cette semaine.
La semaine dernière, de solides ventes ont permis à l'entreprise de sauver temporairement son magasin phare de Toronto, sur la rue Yonge, un magasin du centre commercial Yorkdale et un autre du centre commercial Hillcrest à Richmond Hill, en Ontario.
Les trois autres magasins survivants sont situés au centre-ville de Montréal, au centre commercial du Carrefour Laval et à Pointe-Claire.
La liquidation des autres magasins de La Baie d'Hudson s'inscrit dans le cadre d'une procédure de protection contre les créanciers que l'entreprise a entamée début mars, alors qu'elle déclarait faire face à des difficultés financières si importantes qu'elles menaçaient sa capacité à poursuivre ses activités.
Certaines parties impliquées dans la procédure judiciaire s'opposent à la demande d'approbation de l'accord de soutien à la restructuration présentée par La Baie d'Hudson.
L'une de ces parties est le Fonds de placement immobilier RioCan, qui possède une coentreprise avec La Baie d'Hudson leur permettant de détenir ou de codétenir 12 propriétés ensemble.
Une requête déposée par RioCan soutient que la date limite de début avril fixée pour l'accord de restructuration proposé est incompatible avec une autre procédure approuvée vendredi par le tribunal. Celle-ci vise à faciliter la recherche d'investisseurs ou d'acheteurs potentiels pour des parties de l'entreprise.
Cette procédure demande aux acheteurs potentiels intéressés par une partie de l'entreprise de déposer une offre avant le 30 avril, selon une requête déposée par RioCan.
En raison du conflit d'échéances, les avocats de la société immobilière affirment que l'approbation de l'accord de restructuration «limiterait toute chance» de l'entreprise de trouver une solution.
Plusieurs prêteurs garantis de premier rang de La Baie d'Hudson – Bank of America, Pathlight Capital et Restore Capital – ont exprimé leur désaccord.
Les avocats de Pathlight ont déclaré dans une requête écrite que donner suite à ces objections reviendrait à privilégier les intérêts de propriétaires non protégés à ceux des créanciers garantis de l'entreprise.
Les prêteurs garantis comme Pathlight disposent d'assurances qui garantissent le prêt, ce qui leur permet de saisir les actifs de La Baie d'Hudson pour couvrir les dettes impayées. Les prêteurs non garantis ne bénéficient pas de ce filet de sécurité.
Linc Rogers, avocat chez Restore Capital, a également contesté la position du propriétaire.
Il a souligné que chacun des bailleurs de La Baie d'Hudson s'était vu offrir la possibilité d'accorder des concessions de loyer ou de fournir un financement pour aider l'entreprise à sortir de la situation actuelle, mais qu'aucun d'eux n'a accepté.
Le juge a dû ajourner l'affaire en raison de problèmes techniques concernant les personnes qui ont suivi le procès via Zoom.
Cet ajournement est intervenu avant qu'Andrew Hatnay, avocat représentant les employés, présente sa position.
Dans un document écrit, il s'est opposé à l'approbation de l'accord de restructuration, car celui-ci limiterait la représentation juridique que les quelque 9400 employés de l'entreprise peuvent solliciter ainsi que le financement de cette dernière.
En plus de perdre leur emploi, il a affirmé que les employés ont été informés par La Baie d'Hudson qu'ils ne recevraient pas d'indemnités de départ. Celles-ci auraient pu s'élever collectivement à plus de 100 millions $, selon lui.
Sont également en jeu les pensions, les prestations de santé et les prestations d'invalidité de longue durée, qui touchent des personnes qu'il a qualifiées d'«extrêmement vulnérables, car elles ne peuvent pas travailler et dépendent fortement de leurs prestations d'invalidité de longue durée pour leur subsistance».