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Qu’est-ce qui pourrait expliquer ce maintien du prix de l’essence? Des experts ont évoqué trois raisons.
Le prix du pétrole semble s’être stabilisé au cours des derniers jours, se trouvant au même niveau où il se trouvait au début du conflit en Ukraine, mais la situation ne risque pas de s’améliorer de sitôt, au grand dam des automobilistes et des entreprises.
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Matt Smith, spécialiste en prix du pétrole en Amérique chez Kpler, une société d’analyse, a révélé à la chaine d’information CNN que les prix actuels sont là pour rester.
Le prix du pétrole brut a bondi lors des derniers mois depuis que l’Union européenne a annoncé qu’elle réduirait de 90% ses importations de pétrole russe d’ici la fin de l’année. Une des raisons pourquoi le prix du baril a dépassé les 124 dollars américains en mars.
«Si la demande chinoise revient en force après les confinements et que la Russie voit sa production continuer de baisser, le sommet de 139$ observé plus tôt dans l'année redevient de plus en plus possible», a-t-il expliqué.
Qu’est-ce qui pourrait expliquer ce maintien du prix de l’essence? Des experts ont évoqué trois raisons.
L'Union européenne a officiellement adopté son embargo sur le pétrole russe, vendredi. Une sanction parmi tant d’autres qui ont été imposées à Moscou en raison de son «opération militaire» en Ukraine. Les pays de l’UE ont maintenant un délai de six mois pour mettre fin aux importations de pétrole brut et de huit mois pour tous les autres produits pétroliers.
Cette mesure risque de poser un problème au niveau de l’offre sur la scène internationale, alors que la demande pour l’essence continue d’être élevée, a expliqué Smith. La décision de l’UE risque de faire en sorte que le prix du pétrole continuera de grimper au cours des prochaines années.
Selon Smith, les pays continuent présentement d’acheter un peu de pétrole russe, mais recherchent de plus en plus de nouveaux fournisseurs. Selon Kpler, les importations de pétrole brut en provenance d’Angola ont triplé depuis le début de la guerre, alors que ceux du Brésil et de l’Irak ont augmenté de 50% et 40% respectivement.
Malgré tout, importer ce pétrole provenant de pays davantage éloignés continuera de garder le prix de l’essence élevé au Canada, estime Roslan Khasawneh, analyste sénior à Vortexa, une firme de données.
«L’impact direct de ce prix est en raison des voyages plus longs pour acheminer le pétrole», a-t-il expliqué à CNN.
Le fait que la Russie possède 14% des réserves de pétrole à travers la planète causera tout de même un impact important sur le marché international. Selon l’Agence internationale de l'énergie (AIE), la Russie a importé en moyenne un million de barils par jour en avril. Ce bilan pourrait s’alourdir jusqu’à trois millions de barils par jour d’ici la fin de 2022, rapporte l’AIE.
Le spécialiste en pétrole Matt Smith croit que cet écart sera difficile à combler, alors que les producteurs réduisent de plus en plus leur production et se tournent vers les énergies renouvelables.
«Les principaux membres de l'OPEP ont du mal à suivre le rythme. L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït ont exporté considérablement moins le mois dernier.»
Selon le spécialiste à la société de services financiers UBS, Giovanni Staunovo, les membres de l’OPEP ont également atteint le maximum de leurs capacités d’exportation.
Les nombreux confinements à Shanghai et Pékin, ont eu un important impact sur les pays importateurs de pétrole.
Mais la levée des restrictions en Chine pourrait entrainer une hausse de la demande en pétrole, ce qui pourrait faire grimper les prix. Selon la firme d’analyses Vortexa, la Chine pourrait d’ailleurs augmenter ses importations en provenance de la Russie. L’Empire céleste importe 1,1 million de barils de pétrole russe par jour, une hausse de 37% en comparaison avec l’an dernier.
À quel point ces facteurs auront un impact sur le prix de l’essence au Québec au cours des prochains mois, alors que le prix à la pompe ne cesse d’établir de nouvelles marques?
En date du 2 juin 2022, le prix de l'essence atteint un sommet historique à Québec, passant de 2,09$ à 2,16$ le litre.