Début du contenu principal.
Mais avec un financement incertain, son périple au Capitole était bien loin de l'accueil de héros qu'il avait reçu l'hiver dernier.
Alors que l'avenir de son pays est en jeu, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré mardi aux sénateurs américains qu'avec l'aide de Washington, ses combattants pourraient repousser l'invasion russe. Mais avec un financement incertain, son périple au Capitole était bien loin de l'accueil de héros qu'il avait reçu l'hiver dernier.
La visite de M. Zelensky à Washington intervient alors que la demande du président Joe Biden d'un programme d'aide américain supplémentaire de 110 milliards $ pour l'Ukraine, Israël et d'autres besoins de sécurité nationale risque sérieusement d'être rejetée au Congrès.
Les républicains insistent pour lier le programme d'aide à des changements stricts en matière de sécurité à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, que les démocrates dénoncent.
Flanqué du chef de la majorité démocrate à la chambre haute, Chuck Schumer, et de celui de la minorité républicaine, Mitch McConnell, le président Zelensky est entré pour une réunion à huis clos avec les sénateurs, dans une démonstration publique de soutien bipartite et sous quelques applaudissements.
Mais plus d’une heure après, peu de sénateurs semblaient avoir changé d’avis sur l'aide à apporter.
M. Schumer a qualifié cette réunion de «très forte», mais n’a fait aucune mise à jour sur l’impasse des négociations.
«C'est exaspérant, avait déclaré avant la rencontre le sénateur démocrate Chris Coons, un proche allié du président. C'est un très mauvais message pour le monde, pour le peuple ukrainien.»
La Maison-Blanche a déclaré que le moment était bien choisi pour ce voyage de M. Zelensky à Washington, alors que M. Biden pousse les législateurs à approuver le programme d’aide avant les vacances de fin d’année. Un porte-parole de haut niveau a déclaré que les États-Unis ne pouvaient pas interrompre l'aide à l'Ukraine, particulièrement depuis que la guerre entre Israël et le Hamas retient l'attention. Il a assuré que le président était prêt à faire des compromis avec les républicains.
Mais les perspectives d’un accord du Congrès sur le financement de l’Ukraine semblaient pratiquement hors de portée.
Les sénateurs républicains sont sortis impassibles de la rencontre avec le président Zelensky quant à leur position selon laquelle la politique de sécurité des frontières doit être associée à l'aide à l'Ukraine.
M. Zelensky devait ensuite rendre visite au nouveau président de la Chambre, le républicain Mike Johnson, au leader démocrate Hakeem Jeffries, puis au président Biden.
Le président américain a exprimé sa volonté de s'entendre avec les républicains alors que les passages de migrants ont atteint des niveaux records le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Mais des démocrates de son propre parti s'opposent aux propositions d'expulsions accélérées et de normes d'asile strictes, qui s'apparentent selon eux à l'hostilité de l'ère Trump envers les migrants.
Avant ces rencontres à Washington, la Maison-Blanche avait souligné lundi soir des renseignements récemment déclassifiés qui montrent que l’Ukraine a infligé de lourdes pertes à la Russie lors de récents combats le long de l’axe Avdiivka-Novopavlivka – dont 13 000 victimes et plus de 220 véhicules de combat perdus.
M. Zelensky, qui s'était rendu à Washington il y a quelques mois à peine, en septembre, lorsque le plan d'aide était envisagé pour la première fois, effectue son troisième voyage au Capitole depuis le déclenchement de la guerre en février 2022.
Le président ukrainien avait amorcé lundi sa visite rapide à Washington dans un discours prononcé dans une université. Il a alors soutenu que la Russie combattait peut-être en Ukraine, mais que son «véritable objectif était la liberté» en Amérique et dans le monde.
Sur le nouveau programme de sécurité nationale de 110 milliards $, 61,4 milliards $ seraient destinés à l'Ukraine – dont environ la moitié serait versée au ministère de la Défense pour reconstituer les armements qu'il fournit.
La proposition de la Maison-Blanche comprend près de 14 milliards $ supplémentaires pour Israël dans sa lutte contre le Hamas et 14 milliards $ pour la sécurité des frontières américaines. Des fonds supplémentaires seraient destinés aux besoins de sécurité nationale dans la région Asie-Pacifique.
Les États-Unis ont déjà fourni 111 milliards $ à l’Ukraine pour sa lutte contre l’invasion russe de 2022.