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International

Le parquet français demande une peine de sept ans de prison pour Sarkozy

Le parquet national financier a également requis une interdiction de 5 ans des droits civiques, civils et familiaux de Sarkozy.

L'ancien président français Nicolas Sarkozy arrive à son procès pour le financement illégal présumé de sa campagne présidentielle de 2007 par le gouvernement de l'ancien dirigeant libyen Moammar Kadhafi, le lundi 6 janvier 2025 à Paris.
L'ancien président français Nicolas Sarkozy arrive à son procès pour le financement illégal présumé de sa campagne présidentielle de 2007 par le gouvernement de l'ancien dirigeant libyen Moammar Kadhafi, le lundi 6 janvier 2025 à Paris.

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Associated Press
Associated Press

Le parquet français a requis jeudi une peine de sept ans de prison et 300 000 euros d'amende (plus de 463 000 $ CA) à l'encontre de l'ancien président Nicolas Sarkozy, à la suite des allégations de financement illégal de sa campagne présidentielle de 2007 par le gouvernement de l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

Le parquet national financier (PNF) a également requis une interdiction de cinq ans des droits civiques, civils et familiaux de Sarkozy, une mesure qui l'empêcherait d'exercer toute fonction élective ou judiciaire publique.

L'affaire, ouverte en janvier et qui devrait se conclure le 10 avril, est considérée comme le plus grave des multiples scandales judiciaires qui ont entaché la présidence de Sarkozy.

Sarkozy, 70 ans, qui a dirigé la France de 2007 à 2012, est accusé de corruption passive, de financement illégal de campagne, de détournement de fonds publics et d'association de malfaiteurs. Il a nié tout acte répréhensible.

 

Les accusations remontent à 2011, lorsqu'une agence de presse libyenne et Mouammar Kadhafi lui-même ont affirmé que l'État libyen avait secrètement injecté des millions d'euros dans la campagne de Sarkozy en 2007.

En 2012, le média d'enquête français Mediapart a publié ce qu'il a présenté comme une note des services de renseignement libyens faisant référence à un accord de financement de 50 millions d'euros. Sarkozy a dénoncé le document comme un faux et a intenté une action en diffamation.

Les magistrats français ont par la suite affirmé que la note semblait authentique, bien qu'aucune preuve concluante d'une transaction complétée n'ait été présentée.

Les enquêteurs se sont également penchés sur une série de voyages effectués par des collaborateurs de Sarkozy en Libye entre 2005 et 2007.

En 2016, l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine a déclaré à Mediapart avoir livré des valises remplies d'argent liquide de Tripoli au ministère français de l'Intérieur sous Sarkozy. Il s'est ensuite rétracté. Ce revirement fait désormais l'objet d'une enquête distincte pour subornation de témoins.

Sarkozy et son épouse, Carla Bruni-Sarkozy, ont tous deux fait l'objet d'une enquête préliminaire dans cette affaire.

Les anciens ministres de Sarkozy, Claude Guéant, Brice Hortefeux et Éric Woerth, sont également jugés, ainsi que huit autres accusés. Le parquet a toutefois clairement indiqué que la figure centrale était l'ancien président lui-même, accusé d'avoir sciemment bénéficié d'un «pacte de corruption» avec une dictature étrangère alors qu'il menait sa campagne pour diriger la France. 

Si Sarkozy a déjà été condamné dans deux autres affaires pénales, l'affaire libyenne est largement considérée comme la plus explosive politiquement et celle qui est la plus susceptible de façonner son héritage.

En décembre 2024, la plus haute juridiction française a confirmé sa condamnation pour corruption et trafic d'influence, le condamnant à un an d'assignation à résidence avec bracelet électronique. Cette affaire découlait d'écoutes téléphoniques découvertes lors de l'enquête sur la Libye. Dans une décision distincte rendue en février 2024, une cour d'appel de Paris l'a reconnu coupable de financement illégal de campagne lors de sa tentative avortée de réélection en 2012.

Sarkozy a rejeté les accusations concernant la Libye, les qualifiant de politiquement motivées et de faux témoignages. S'il est reconnu coupable, il deviendrait le premier ancien président français reconnu coupable d'avoir accepté des fonds étrangers illégaux pour accéder à la présidence.

Le verdict est attendu plus tard cette année.

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Associated Press
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